AccueilAccueil  
  • Dernières imagesDernières images  
  • RechercherRechercher  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  


  • Etheron
     
    Le deal à ne pas rater :
    Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
    600 €
    Voir le deal

    Partagez
     

     40 - Boire pour oublier.

    Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
    AuteurMessage
    Atticus

    Atticus

    Messages : 203
    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: 40 - Boire pour oublier.   40 - Boire pour oublier. EmptyDim 9 Jan - 17:04
    Un nom refusait catégoriquement de quitter mon esprit, il me hantait, constamment, et moi comme le faible de l’histoire je ne faisais que le répéter, à chaque instant. Araël, Araël, Araël. Mes premières pensées sont pour lui, tout comme mes premiers mots, mes premières émotions. Je sais que j’aurais dû le tuer ce jour-là. J’aurais dû l’attraper par la gorge, mordre, le vider de son sang, peut-être même le torturer pour tout ce qu’il me fait subir. Mais la seule chose que j’ai su faire, ce n’est rien. Telle une putain de victime je n’ai su que me soumettre à sa volonté. Je l’ai laissé me faire du mal pour qu’il puisse partir, se défendre, survivre. J’ai failli donner ma vie pour lui. Pour moi rester sur le planché n’avait aucune importance, tant que je le savais en vie, en sureté et heureux. Heureux sans moi car oui, je le sens, il est déprimé rien qu’à l’idée de me savoir encore en vie. Au fond, dans l’histoire, c’est lui le faible. C’est lui le lâche. Mais moi je ne fais rien. Je me laisse pleurer comme une vielle merde, je me laisse dépérir pour lui, je me fais pitié, je me fais peine à voir.Je n’ai d’yeux que pour cet espèce de… chose. Il n’est rien, je n’ai pas besoin de lui, haaaaaa ce que j’aimerais me le dire et le faire. L’oublier, vivre ma vie comme bon me semble. Tuer, manger, me nourrir sans aucune culpabilité, sans me demander si lui, serait capable de me pardonner toutes mes erreurs. Car oui, je me pose toutes ces questions. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que lui a tous les pouvoirs. Il a le contrôle sur ma personne. Et il ne s’en rend même pas compte. Il ne comprend rien. Je devrais en rire. Que oui, je devrais en rire, me lever au crépuscule et me dire « merde, mais c’est pas possible, regarde-toi. Sors, chasses, fais ce que tu aimes. Butes le. Un de plus, de moins, c’est quoi pour toi ? » Mais non. Je me lève au crépuscule en me demandant ce qu’il peut bien faire, ce qu’il peut bien penser. Est-il heureux ? Pleure-t-il ? Pense-t-il à moi ? Mais merde. Sors de ma tête ! Ce n’est pas si compliqué bordel !

    A croire que pour moi si. Je ne me reconnais même plus. Moi qui à l’origine se fous de tous. S’amuse à aller cueillir une femme quelconque pour la baiser, la torturer, lui faire bouffer ses tripes. Entendre, jouir de ses cris et de ses supplications. Qu’est-ce que je fais maintenant ? Rien ! J’attends, je me soumets. Je pense. A qui ? A lui. Même le goût de la plus belle femme n’a aucune saveur. Je peux me pencher sur elle, sentir son odeur, sentir sa peur, puis me contenter de mordre parce que mon ventre cri famine. Je la mange, comme tous vampires coincés et qui se prétendent gentils. Nous ne sommes pas fait pour aimer. Nous ne sommes pas fait pour supplier un simple humain de rester près de sois. Je l’aime. Non, je le refuse. Je le hais tellement je l’aime. C’est-ce qu’on appelle l’amour de la haine. Je l’aime tellement je le hais. Je voudrais le voir crever sur l’asphalte, les membres arrachés, l’entendre hurler sur la roue de supplice. Je veux le voir, se faire écarteler, je veux l’entendre me supplier de lui laisser la vie. Je veux le voir bruler sur le bucher. Il est salle pour tous ce qu’il me fait. Il me répugne. Je suis écœuré de le savoir dans mon périmètre de vie. Mais pourquoi imaginer ces images me procure ce sentiment de souffrance… Je pense, je l’imagine, j’en jouis. Mais cela me fait mal au fond. Je me refuse de lui faire du tort. Je n’en ai pas la force. Ni l’envie. Au-delà de toutes volontés, je le protège. Le surveille. Je le vois, dévoué pour sa tendre maîtresse. Pense-t-il à moi quand il lui prépare son bain ? Pense-t-il à moi quand il baise la première pute du château ? Je n’espère qu’une seule chose. Oui. Mais je sais que je me fais des rêves, de belles illusions. Ce ne sont que des chimères. Il en a rien à foutre de ma gueule. Que j’aille crever oui. Il en serait que plus heureux !

    Je lui ai tous donné ! La vie, la liberté, le bonheur, la protection. Qu’ai-je en échange ? Rien, que dalle. Le silence ! Je suis le con dans l’histoire, je suis le méchant, le salop, l’ordure qui a butté sa femme et ses parents dans le but de le protéger. Je suis le monstre qui hante ses rêves, qui hante ses nuits et ses journées. Je suis l’enfoiré qui lui retire toutes envies de se battre, car me savoir loin lui fait du mal. Où est le juste milieu ? Il n’y en a pas. Lui et moi sommes de même raison, seulement nous sommes tous les deux trop cons pour s’admettre la vérité. Nous refusons constamment de la voir. Nous ne voulons pas l’admettre. Elle n’est nulle part cette putain de vérité. Je ne l’aime pas jamais, je ne l’aimerais. Alors, pourquoi ma chambre est-elle retournée ? Pourquoi je fais peur à Marie et Cassandre ? Pourquoi je me sens énervé, en colère contre moi-même, haineux envers le monde extérieur ? Pourquoi je ne veux qu’une chose, être enfin seul ? Je n’en sais rien, la réponse, je m’en fou la vérité est la devant moi. J’ai besoin de lui. J’ai besoin d’être avec lui. C’est tout, ce n’est qu’une évidence. Mais je le hais, putain, je le hais. Il me fait mal. Je souffre de son absence, je souffre de le savoir loin. Dégages de ma tête ordure ! Laisse-moi tranquille merde ! Je n’ai rien fais pour mériter ça. Vingt-quatre ans que je le protège, vingt-quatre ans que je le surveille, mais il ne m’a jamais autant hanté qu’aujourd’hui. Jamais. Je voudrais qu’il crève putain, qu’il parte, qu’il me laisse tranquille. C’est si dure de demander ?

    Je n’en sais rien, mais j’ai bien peur que oui. Jamais il ne me laissera tranquille. Dans un geste brusque je claque la porte. Où je vais, je n’en sais rien, je m’en fous, je veux un coin tranquille. Ne rien demander à personne, qu’on me foute la paix. Je ne veux voir personne, je veux juste oublier ce putain de visage qui refuse de quitter mon esprit ! Je marche dans les couloirs, ignorant les regards des uns, les remarques des autres. Je veux être seul, point. Dehors la nuit est fraiche, le parc est vide, la solitude, le calme. La brise fraiche caresse mon visage, mes pas me mènent je ne sais trop où. Je me laisse guider par l’odeur du sang, cette haine, cette rage qui me force à me demander de tuer, encore et encore, de bouffer jusqu’à ne plus soif, de torturer jusqu’à ce que les cris me percent les tympans. Inconsciemment je cherche une nouvelle victime, deux, trois, quatre peu m’importe. J’ai faim, j’ai soif, je veux bouffer, je veux pouvoir vider tous ces sentiments sur un être qui lui est apte à ressentir quelques choses. Je veux me nourrir plus que de son sang, de sa souffrance, de ses larmes, de ses supplications. Je veux redevenir le monstre que je suis, pas uniquement le PD que je suis en train de devenir à cause de cet enfoiré d’Araël… Et merde ! Encore son visage, le son de sa voix, le contacte de son étreinte, le goût de ses lèvres, lui, toujours et encore lui. Je ne l’aime pas, non, je ne l’aime pas. Je trouverais comment l’oublier, je trouverais comment m’en sortir. Pourquoi est-il comme une addiction pour moi. Pire que cela, encore pire que l'héroïne, plus puissant que le Cristal, sans lui je ne suis rien. Pourquoi je n’arrive pas à arrêter ces larmes, pourquoi ! Ce n’est pas moi, j’ai peur. De moi, de lui, de ce que je ressens. Sans même m’en rendre compte je me retrouve sur les genoux, la tête baissée. De mes poings je frappe contre l’herbe humide. Est-ce mes larmes ? Je n’en sais rien… Je crois que j’ai besoin d’aide…

    Je ne bouge plus, je ne fais plus rien. Seul dans l’obscurité de cette nuit humide et froide résonne le son de mes pleures, sanglots timides, presque retenues. Je me pensais plus fort que cela. Mais en réalité l’évidence est juste devant moi. Je ne suis qu’un faible, un lâche. Un bon à rien qui ne pense qu’à sois. Un vampire de pacotille éprit d’amour pour une seule personne. Comment un humain peut-il avoir autant de pouvoirs sur moi ? Toutes ces questions m’emmerdent. Toutes. Fait chier merde ! J’ai besoin de plus que du sang. D’alcool, de drogue, je n’en sais rien. Je veux être ivre mort, aller chanter sur la voie publique, pouvoir rire. Ce ne serait pas naturelle, mais j’aurais au moins pu l’oublier ce soir. Le temps d’une rencontre. Peu importe la rencontre, peu importe la personne. Qu’elle me fasse boire jusqu’à l’ivresse, m’emportant dans une euphorie qui ne m’appartiens plus. Cette euphorie qui m’appartenait tant. Quand encore je rigolais jusqu’aux crampes, jusqu’à ce que mes zygomatiques me fassent mal. Quand je souriais de bon cœur car il n’était pas là. J’étais encore heureux. Je tuais avec le sourire. Apportant un dernier espoir à mes victimes qui pourtant n’en avaient plus. C’était bien plus beau que de voir leurs visages se crisper de peur. De haine et de désespoir. Je divague. Je le sais. Mais que dois-je faire ? Plus que des pleures, résonne des cris de rage dans cet obscurité qui devient bien plus qu’oppressante, je cris, je comprends, je réagis. J’enfonce mes poings dans la terre, dans l’herbe, je me fiche de savoir si l’on m’écoute ou non. On peut bien me prendre pour un fou. Je suis fou ! Je suis malade, psychopathe névrosé en détresse. Je tue parce que j’aime ça. Je viole parce que ça me fait rire. T’appelles ça être normal toi ! Je ne suis pas normal ! Je suis complètement barge, un barge amoureux de surcroit ! Mais qu’on m’enferme, qu’on me bute je n’en sais rien, je ne peux pas continuer comme ça merde !

    J’aimerais me reprendre, m’adosser contre un arbre, avoir au moins la décence de me tenir correctement, mais rien y fait. Je pourrais me laisser crever là sans ne rien faire de plus. Juste attendre le lever du soleil, le laissait m’emporter, moi, ma peine, ma culpabilité ainsi que tous mes secrets qui partiront avec moi. Je fus, mais n’est plus. C’est peut-être ça que je recherche. C’est peut-être ça que je veux ? La mort, être enfin en paix. Mais pourtant, je n’en ai pas la force, je n’en ai pas la volonté. Ni l’envie. Pas avant de lui avoir arraché le cœur et la tête avec… Merde ! Je finis par me relever, partant contre cet arbre, m’effondrant sur ses racines. Attendant, quoi ? Un geste, quelqu’un ? Comme si quelqu’un pouvait bien se soucier de savoir que je vais bien ou mal. Comme si quelqu’un serait lui aussi à la quête de calme et de réponses en plein milieu du jardin. Comme si quelqu’un pouvait me voir, me dire « et l‘ami allons noyer notre chagrin dans l’alcool. » Le monde n’est pas dérisoire. Rien ne se passe au hasard. Pourtant, le destin peut parfois bien faire les choses…

    _________________


    ~ Delight and anger I guess that the way it's suppose to be between you and me Araël... ~

    ~ Parce que la science nous balance sa science, science sans conscience égal science de l'inconscient .~

    Spoiler:

    Moricette, cadeaux bien aimée de Maï, partenaire officiel de la Xavier compagnie.




    Mihaïl Egonov
    Vampire


    Messages: 448
    Points Rp: 125
    Date d'inscription: 14/06/2010
    Age: 21

    IDENTIFICATION
    RACE: Vampire
    NATIONALITÉ: Russe
    MÉTIER: Luthier-ébéniste, violoncelliste
    Sujet: Re: Boire pour oublier (PV Mihaïl) Dim 17 Oct - 13:07

    --------------------------------------------------------------------------------


    Une larme de sang. Douloureuse.
    Sa peau frémit lorsque la perle rouge et scintillante caresse la rudesse de ses traits slaves pour disparaître dans sa barbe. Prostré au fond de sa douche, il s'abandonne au désespoir. Son corps nu tremble de terreur.
    Délicatement, dans un mouvement presque tendre, ses longs doigts torturés caressent ses bras. Comme le geste de réconfort d'une mère bienveillante. Parfois, il se sent mal dans ses propres bras, et s'extirpe de sa position foetale pour qu'aucun de ses membres n'en rencontre un autre. Difficile de ne pas se frôler soi-même dans un espace aussi réduit.
    Il s'insupporte, allergique à lui-même. Puis il se replie, encore. Dépendant de cet étrange besoin affectif qu'il a du mal à gérer.
    Dans une heure, peut-être deux, il quittera la salle de bains, et se sentira bien. Jusqu'à ce que ses terrifiants cauchemars le reprennent et le poussent dans les tréfonds de la peur. C'est purement incontrôlable.

    Il serre les poings. La douleur émane de tous ses pores, de la plante de ses pieds à la naissance de ses cheveux. Il ne parvient pas à oublier.
    Son esprit tordu refuse de le réveiller une bonne fois pour toutes. Le jeune vampire dort profondément, plongé dans le labyrinthe de son imaginaire morbide.
    Il a pourtant des draps douillets, cette préférence inconsciente pour la douche est un mystère. Qui sait ce qui lui passe dans la tête à ce moment-même. Sans doute rêve-t-il de son Tortionnaire, c'est un thème récurrent que sa cervelle met en scène avec, chaque jour, des débordements de souffrance d'une originalité spectaculaire, des détails de plus en plus troublants, une ambiance oppressante et plus dévastatrice que ses souvenirs originels.
    Il s'attendait à ce que le traumatisme s'estompe avec le temps, mais il n'en est rien. François est de plus en plus présent dans sa tête depuis qu'il l'a tué.
    Comme une obsession. Les fantômes semblent avoir plus d'importance que les vivants, aux yeux de celui qui traverse les Limbes comme on franchit le pas de la porte.

    Le somnanbule mélancolique hurle dans son sommeil. Supplications, prières & injures. Soubresauts chaotiques d'un coeur qui n'en a pas fini de battre. Il balance son crâne contre le carrelage qui soutient son corps fragile. Il tuerait pour ne plus jamais dormir.

    Ses paupières se soulèvent soudainement. Les pupilles se rétrécissent. A l'horizon de son regard, le navire de ses cauchemars s'éloigne dans l'océan d'un bleu profond, enfoncé sous son arcade sourcillière. Enfin, il entrevoit la lumière. Le calme après la tempête.
    Mihaïl distingue quelques détails qui l'entourent, et c'est seulement au bout de quelques minutes qu'il parvient à prendre ses repères. Il est chez lui, seul dans sa douche. Personne ne lui veut de mal. Les seuls monstres qui vivent ici sont Zdravka, sa chienne, monstre de fidélité et d'affection pour son maître, et puis lui. Monstre morbide, assassin qui s'est lui-même assassiné. Monstre en cage, retenu prisonnier de lui même.
    Malade de vivre, il ne vit plus pour lui. Il subit. Subsiste pour ceux qu'il aime.

    Un torrent d'eau brûlante s'abat sur son obscure chevelure et la pâleur de ses maigres épaules. Il s'est enfin relevé, un peu fébrile, a libéré le flot d'eau puis s'est à nouveau recroquevillé sur le sol de la douche.
    Le jeune vampire baisse la tête, fixant ses genoux cagneux et blancs. Au loin gigotent nerveusement ses orteils. A travers sa peau fine, il pourrait presque voir ses tendons. Ses jambes ont maigri, ses bras aussi. Son torse est un champ de côtes.
    On lui aurait donc menti. Son corps change après la mort, il pourrit encore.
    Sûrement parce qu'il refuse d'écouter sa Soif.

    Il caresse son propre visage de ses longs doigts torturés. La corne au bout de ses doigts d'artisan lui semble pourtant d'une douceur extrême. Il effleure ses lèvres, se rappelant qu'il n'a rien bu depuis près d'une semaine. Les premiers jours, la Bête le torturait, le suppliait de mordre sa chienne à défaut d'humains, pour se sustenter. Mais Mihaïl sait se montrer fort et résistant comme la pire vermine, s'accroche à ses motivations comme une mauvaise herbe survivrait aux produits toxiques.
    Il veut voir jusqu'où sa putain de cervelle peut l'emmener. Après tout, il n'a plus rien à perdre. On l'achèvera à un moment ou un autre, mais en attendant, il fouille dans les tréfonds de son être pour se connaître. A la recherche de cette identité qui semble le fuir depuis des années.

    A quoi bon... Je n'ai ni fin ni but...

    Il abandonne. C'est aussi simple que ça. Il aime se lancer des défis devant lesquels il peut reculer sans décevoir personne d'autre que lui-même. Le pire, c'est la déception des autres. Lui, il n'en a rien à faire. Puisqu'il se déteste déjà.
    Le jeune homme se relève.

    Quelques instants plus tard, le fantôme erre dans les jardins du palais. Il s'est dit qu'il y attraperait peut-être une victime, à défaut de trouver des poches de sang dans son frigo.
    Hier, mordre des innocents était un cas de conscience. Aujourd'hui, il n'en a rien à foutre. Demain, il s'en repentira. Se rappelant qu'il fut humain, lui aussi, se hâtant pour ne pas mal tomber dans ces jardins. Il haïssait ces immortels qui s'octroyaient le droit de voler la vie, ou même juste une partie, des mortels qui croisaient par hasard leur chemin. Sa vie ne tenait qu'à un fil. Cette nuit c'est à son tour de jouer le marionnettiste. Il croise une silhouette, un peu tremblante, qui accélère le pas en l'apercevant. Une jeune femme. Ca l'arrange bien. La plupart des hommes, même humains, portent pour lui le visage de son Cauchemar.
    Le fils de la nuit s'avance à sa rencontre. Et en quelques secondes, il se retrouve face à elle. Il lui dit bonsoir, en toute sympathie. Il lui adresse quelques mots. Un minimum de courtoisie.
    Rassure-toi, je ne tue que pour survivre, si c'est réellement nécessaire.
    Je n'ai pas l'intention de jouer avec toi, au chat et à la souris. Tout ce que je désire, c'est un peu de ta vie.

    Il a cet espèce de charme magnétique qui font la beauté des vampires. Malgré son teint blafard, ses joues qui se creusent, sa dégaine de cadavre qui se traine. Un peu de vie, c'est tout ce qu'il demande pour ressembler à un être humain.
    Pathétique. Il se dégoûte, chaque nuit davantage. Et il ne parvient plus à le dissimuler. La mortelle lui adresse comme un regard de pitié, avant de repousser brusquement ce parasite qui déjà se penchait sur sa gorge frémissante.
    Elle s'enfonce dans la nuit noire, le laissant seul sous la lueur d'un lampadaire.
    Mihaïl se laisse tomber par terre. Faible.

    Quel con. Non mais vraiment.

    En face de lui, à une dizaine de mètres plus loin, il voit enfin un congénère, adossé à un arbre. Son visage en dit long sur son chagrin. Comme quoi beaucoup de vampires ont encore un palpitant qui leur fait mal...
    Les deux hommes s'observent longuement.
    Finalement, le plus jeune des deux brise le silence.

    - T'as pas l'air en forme, mec.

    Dixit celui qui crève au milieu du jardin.

    Laisse-moi donc deviner. Problèmes de coeur ? Même pas la peine de te regarder, je sentirais ça à des kilomètres, parole d'un homme qui torture le sien depuis de nombreuses années. Voilà ce qui rend parfaitement égaux mortels et immortels : les histoires de sentiments. On tombe tous dans le panneau un jour ou l'autre. On se fragilise, on se crée des faiblesses. Même que, parfois, on en crève !
    M'enfin, tu me diras, ça m'regarde pas, tout ça. Et qui sait, peut-être que je me trompe ?

    - T'as soif ?

    Dans le sens où ça ne le gênerait pas de se coltiner un bonhomme aussi triste que lui, le temps d'un verre, deux verres, trois verres, quatre verres... et davantage si affinités.
    Sur ses lèvres décolorées, un sourire, un peu trop décalé pour être naturel. Il fait ce qu'il peut.

    - Si tu me traines jusqu'au bar le plus proche, c'est moi qui paye.




    Revenir en haut Aller en bas
    https://lesmysteresdetheron.forumactif.com
     
    40 - Boire pour oublier.
    Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
    Page 1 sur 1

    Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
    Les Mystères d'Etheron :: Archives. :: Mihaïl Egonov-