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     0.1 - Présentation.

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    AuteurMessage
    Atticus

    Atticus

    Messages : 203
    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: 0.1 - Présentation.   0.1 - Présentation. EmptyDim 9 Jan - 17:40
    Nom :
      Egonov.

    Prénom :
      Mihaïl


    Âge réel et physique :
      30 ans d'humanité. Tout juste vampirisé.




    Présentation physique :
      Un visage de marbre, sans âge. On donnerait cinq ans à ses grands yeux bleus qui s'écarquillent pour observer le monde qui l'entoure, quarante ans à la sévérité de ses traits. Droit, austère, souvent perdu dans le gouffre de ses pensées, il parait sage et imperturbable aux yeux des passants, mais en vérité son apparence est trompeuse.
      De longs cheveux raides et noirs encadrent son visage fin et anguleux aux origines slaves, renforcé par un bouc parfaitement taillé. Très introverti, Mihaïl sourit très peu, portant en quasi-permanence un masque frigide censé le protéger. Seuls son Sire et quelques uns de ses rares amis savent le briser et lui faire révéler ce qu'il cache derrière. Et lorsqu'enfin il accorde sa confiance, cette expression si glaciale se métamorphose pour exprimer une multitude d'émotions sincères et profondes. Son sourire si rare illumine alors tout son visage, tout comme les larmes donnent l'impression qu'il se ronge jusqu'à l'os.

      Sa silhouette grande et élancée est toutefois relativement discrète. Toujours vêtu de noir, ce qui souligne la légère mélancolie qui s'accroche à son visage, il se déplace comme une ombre parmi les ombres, évitant à tout prix de sortir du lot et de se faire remarquer. D'ailleurs, ça l'arrangerait que tout le monde puisse l'oublier. Sombre et simple, le russe se cache, rasant les murs en silence tel un fantôme égaré.
      On pourrait le croire légèrement éffeminé. Il prend soin de lui, c'est un automatisme. Parce que son apparence, c'est tout ce qu'il acceptait de regarder dans une glace lorsqu'il le pouvait encore. Si ce masque superficiel n'existait pas, il aurait été forcé de voir l'être qu'il était à l'intérieur, et aurait préféré briser tout ce qu'il lui renvoyait son reflet. Aujourd'hui, le problème est résolu, il ne peut plus se détester dans un miroir...




    Caractère :
      Il a le sentiment de ne jamais avoir été humain. Mais il se trompe.
      Il se souvient d'avoir toujours été froid, d'une pâleur cadavérique, et ne s'est jamais vraiment identifié comme un être vivant. La Mort et le malheur le poursuivent. Même quand l'infime espoir qu'il soit enfin heureux daigne pointer le bout de son nez, il se débrouille pour se torturer.
      Mihaïl a peur de tout. Parce qu'il a beaucoup souffert, il est comme un gamin sans repères. Le passé, le présent, le futur et l'inconnu l'effrayent. Même le bonheur, d'ailleurs.

      Le cas de Mihaïl n'est pas une mince affaire. Le moindre de ses sentiments prend des proportions effrayantes, il a haï son frère et aimé son Sire d'une telle force qu'il en a perdu la raison.
      Tous ceux à qui il s'attache devraient s'en méfier. Car si Mihaïl a des sentiments pour vous, peu importe leur nature, il essayera de vous entrainer vers le fond avec lui. Sans vraiment le vouloir.
      Il plonge régulièrement dans ses abysses personnelles et c'est finalement le seul endroit qui lui correspond. Alors il se fait parfois du mal volontairement, refusant ce bonheur dont il pensait avoir besoin.
      Toute sa vie, il a attendu la fin. Persuadé qu'elle lui serait bénéfique. Il a déjà tenté de forcer le destin, à trois reprises. La dernière fut la bonne. Il a toujours été complètement perdu, et pensait qu'un renouveau effacerait tous ses problèmes, que la Mort lui rendrait l'espoir qu'il a perdu.

      Tout ceci est bien déprimant, je vous l'accorde. Mais plus il se torture, et plus il apprécie des moments de plénitude surdimensionnée. Tout ou rien, mais jamais à moitié, comme il le dit souvent. Un moment privilégié avec un frère, une soirée avec un ami, un tête à tête avec son violoncelle, une conversation avec un inconnu qui ne lui veut pas de mal, tout ça compte énormément pour lui, et devient comme une espèce de drogue, dont il se délecte avec toute la passion du monde. Sa grande sensibilité a parfois de bons côtés.
      Il ne parle pas souvent, préférant aux mots inutiles et impersonnels une simple attention, un regard, une expression, un geste. Il n'y a que son coeur qui parle, et seuls ceux qui le connaissent bien sont en mesure de le comprendre.

      Mihaïl est un homme changeant, extrêmement lunatique. Ne vous attendez pas à une relation stable avec lui, ces mots ne font pas partie de son vocabulaire.
      Il a peu d'amis car il n'aime pas les Hommes, humains et vampires confondus, et ne cherche pas à s'attacher, bien au contraire. Il a toujours peur de tout gâcher, et c'est généralement ce qu'il fait.

      Il a sa manière bien à lui de réagir face au danger et aux évènements inhabituels. Autant il peut se montrer combattif et dévoiler les crocs, autant dans les situations les plus désastreuses, il peut parfois demeurer inébranlable et laisser libre cours à son humour. Sans le partager avec qui que ce soit.

      Débordant d'imagination, il a l'égoïste habitude de tout garder en lui. Même sa musique n'existe que pour son propre plaisir, vous ne l'entendrez que si vous le surprenez à jouer. Car la mélodie est son monde, et son monde n'appartient qu'à lui. C'est sa seule source de bonheur stable et d'évasion. Il s'y perd, coupé du monde, se noie dedans pour accéder à un plaisir sans nom.

      C'est un homme seul qui veut rester seul. Pourquoi ? Poursuivi et harcelé par cette garce qu'il nomme Conscience, il est totalement persuadé que tout le malheur du monde est de sa faute, il ne s'en remettra jamais au hasard pour la mort de ses parents, et de celle de son frère Youri... S'il est si solitaire, c'est parce qu'il ne veut faire de mal à personne. Et en demeurant solitaire, il en fait d'autant plus à ceux qui l'apprécient, c'est un cercle vicieux.


    Pouvoirs :
      Mihaïl a un lien étroit avec les Limbes, monde transitoire entre la Vie et la Mort. Il pourra bientôt se déplacer d'un monde à l'autre à volonté, pouvant permettre à certaines personnes d'une sensibilité extrême - sans rapport avec leur âge ou leur statut de mortel/immortel - de les entrevoir. Lorsqu'il sera plus âgé, il sera capable de ramener des fantômes dans le monde des vivants pour quelques heures seulement.






    Histoire :
      Mihaïl Egonov est né à Novossibirsk en Sibérie - région pauvre et déserte, enfer gelé de la Russie - au coeur d'une famille nombreuse et d'un milieu très modeste.
      Sa mère était serveuse dans un bar. Elle y rencontra son père, pianiste de profession, qui y jouait depuis plusieurs années. Ayana et Ivan croyaient au bonheur simple et voulaient l'offrir à leurs enfants. Mais quand leur cinquième fils naquit, ils se rendirent rapidement compte qu'ils avaient fait une erreur. Ils étaient persuadés qu'ils n'arriveraient jamais à faire leur bonheur, à les aider à réaliser leurs rêves, et s'en suivit une période difficile pour eux. En manque important d'argent, ils furent contraints de travailler beaucoup plus pour assurer la survie de la famille Egonov. Ils firent des quinzes premières années de Mihaïl une enfance exemplaire, malgré tout.

      Très tôt, Ivan découvrit que l'ainé de la fratrie avait hérité de son don pour la musique. Il savait qu'il n'en avait pas les moyens, mais... il lui trouva tout de même un professeur, qui lui enseigna le violoncelle.
      Dès lors s'amorça la déchéance de la famille toute entière. Tandis que ses enfants grandissaient et prenaient un peu plus de place chaque jour, le père Egonov commença à boire, ne supportant plus sa vie. Il n'en fit pas profiter ses proches, se laissant souvent aller à l'écart du cocon familial, mais il lui arrivait tout de même de rentrer ivre le soir, et de s'écrouler sur la table de la cuisine pour pleurer toutes les larmes de son corps, seul. Mihaïl se souvient l'avoir surpris dans cet état et serré contre lui plus d'une fois... sans que ça n'arrange quoi que ce soit.
      Ivan les aimait à en crever... mais il n'était pas heureux.

      Encore jeune, mais mûr pour son âge, Mihaïl se rendit compte de la précarité de leur situation. Il n'avait pas le temps ni l'envie de jouer avec des amis, il ne pensait qu'à améliorer leur condition de vie, son esprit de famille étant très développé. Ses frères étaient encore petits. Il prit la décision de travailler pour aider ses parents, d'arrêter l'école et de faire le ménage chez un menuisier pour pouvoir payer lui-même les cours de musique, et participer un peu à arrondir les fins de mois. Mais avec le peu qu'il gagnait, il ne pouvait pas faire grand chose.
      Au fil du temps, son professeur découvrit en lui un "grand artiste". Du moins, c'est ce qu'il disait. Il lui fit obtenir une bourse d'études, et s'ouvrirent à l'adolescent les portes d'un conservatoire prestigieux, pour qu'il puisse y poursuivre son apprentissage. Ses parents étaient on ne peut plus fiers de lui.
      Le conservatoire fut la plus belle époque de sa vie. Il se laissa porter par sa passion, développant son talent pour la musique. On lui promettait un très grand avenir. Par coup de coeur, un chef d'orchestre renommé décida de le prendre sous son aile.

      Mais tout était trop beau pour être vrai... Et l'année de ses quinze ans, tandis que Mihaïl s'épanouissait, tout fut chamboulé par un coup de téléphone de sa mère.
      La police venait de retrouver son père complètement ivre, étendu dans la neige en pleine rue, en état d'hypothermie. Le gamin s'apprêtait à regagner Novossibirsk au plus vite lorsqu'il reçut un second appel, une heure plus tard.
      Ivan Egonov était mort.
      Dès lors, son avenir tout tracé bascula. Il ne chercha même pas à poursuivre ses études musicales, n'aspirant plus à devenir ce grand artiste si prometteur. Il abandonna ses rêves et sa jeunesse pour retourner auprès de sa famille, et les aider à survivre. Car ce n'était pas le faible revenu d'Ayana qui les maintiendrait tous en vie. Ses quatre jeunes frères n'étaient pas encore en âge de travailler, l'un d'eux ne savait même pas encore marcher.
      Il retourna travailler chez le menuisier, tout en poursuivant au mieux ses heures d'entrainement quotidiennes au violoncelle.

      Auprès du menuisier, il apprit le travail du bois, et se passionna pour la lutherie. Durant une dizaine d'années, il se perfectionna dans l'art de fabriquer des instruments, tout en donnant de temps à autre des cours de musique.
      Son chef d'atelier lui disait qu'il possédait des doigts de fée. Ses instruments devenaient des oeuvres d'art, qui étaient vendues à très bon prix. Il était décidément temps qu'il devienne quelqu'un, hélas sa situation ne le lui permettait pas. Mihaïl était prisonnier de son existence.

      La situation familliale s'améliora durant quelques temps... Malgré le fait qu'Ayana aie développé un cancer lié à la fumée de cigarette qu'elle avait inhalée pendant trente ans dans le bar où elle travaillait. Son fils ainé passait tellement de temps à l'atelier qu'il ne pouvait se consacrer à elle. Et puis, d'une certain façon, il eut peur de se confronter à sa souffrance...
      Un nouveau coup de fil funeste acheva de briser sa jeunesse. Sa mère alitée à l'hôpital depuis des semaines, qu'il ne voyait que très peu, venait de quitter ce monde, elle aussi.
      Depuis ce jour, Mihaïl veilla sur ses frères comme s'ils étaient ses propres enfants. Visiblement, ils n'avaient pas le droit d'être heureux, le destin était contre eux. Ca ne pouvait pas être de leur faute ! Ils ne méritaient pas un tel châtiment.
      Entre son travail et l'éducation de ses frères, il perdait chaque jour de sa vitalité, jusqu'à devenir un corps vide. Et si son père n'était pas mort à cause de l'alcool, lui aussi aurait probablement sombré. Il devait tenir et supporter cette situation... pour eux... Vladimir, Mika et Alexeï avaient beau être jeunes, ils comprenaient à quel point c'était dur pour lui, et lui rendaient la vie plus simple en s'entraidant pour leurs devoirs, pour l'entretien de l'appartement. Ils se serraient les coudes comme une fratrie parfaite.

      Youri... c'était autre chose.
      Egoïste, il ne pensait qu'à sa petite personne. Du moins, c'était ce dont Mihaïl était persuadé. Il ne leur ressemblait pas et s'éloignait du cocon familial dirigé par son ainé, n'en faisant qu'à sa tête, délaissant ses études et sa famille.
      Mihaïl tenta de lui inculquer les bonnes valeurs... mais sans grand résultat. Leur relation devint très compliquée, pour finalement leur être insupportable. Chaque conversation était une invitation au défi. Ils évitaient peu à peu de se croiser, et chacun des deux en souffrait beaucoup. Ils n'étaient pas faits pour s'entendre, mais malgré ça ils tenaient tout de même l'un à l'autre.
      Ce fut à peu près à ce moment-là que Mihaïl, désespéré, tenta de mettre fin à ses jours pour la première fois. Youri lui sauva la vie, et ce fut leur secret car personne n'en sut jamais rien.

      Son cadet revendait de la drogue dans les quartiers chauds de Novossibirsk, et enchaînait connerie sur connerie.
      Un jour, il se précipita dans l'atelier de son frère en panique : il était poursuivi par la police car, alors qu'il se faisait surprendre à collaborer avec des mafieux, il avait tiré sur l'un des fonctionnaires... le tuant sur le coup. Il demanda l'aide de Mihaïl, qui commença par refuser, pensant inévitablement à la sécurité de leurs jeunes frères.
      Un moment d'hésitation, et puis il se sauva finalement avec lui. D'une certaine manière, c'était l'occasion pour lui de fuir sa triste vie, mais il refusa de l'admettre. Il s'était sacrifié pour sa famille jusque-là, il ne pouvait pas croire qu'il les abandonnait maintenant... Mais ce sursaut qui l'entraina à la suite de Youri fut plus fort que lui, et sans doute salvateur.
      Les deux frères quittèrent la ville. Leur signalement fut diffusé dans les journaux.


      Un mois plus tard, quelque part en Angleterre, dans une zone industrielle...
      Les Egonov se retrouvèrent employés d'une poissonnerie miteuse, où l'on ne posait jamais de questions indiscrètes. Certains de leurs collègues se doutaient qu'ils étaient sans papiers. Seul Youri était allé assez longtemps à l'école pour apprendre les bases de l'anglais. Mihaïl ne parlait donc jamais, ce qui ne changeait pas vraiment ses habitudes, mais étudiait la langue de temps à autre, quand l'occasion se présentait.
      Un soir après le travail, tandis qu'ils quittaient l'usine pour regagner l'espèce de sous-sol qui leur servait de lieu de vie, juste en dessous de la poissonnerie, les frères reçurent la visite "courtoise" d'un policier. Et cette rencontre se termina très mal... Alors que la vie de son cadet était menacée par l'arme du nouveau venu, Mihaïl le tua d'un coup de pelle derrière le crâne.
      Le corps du policier s'enfonça dans la Manche... et Youri disparut également, au moment où son ainé avait le plus besoin de lui.

      Quelques semaines passèrent, durant lesquelles Mihaïl se terra dans les bas fonds de Londres et devint paranoïaque, pensant voir débarquer la police à tout moment. Il vivait dans la rue et devait voler ou faire la manche pour se nourrir, il ne pouvait pas retrouver du travail, il avait bien trop peur d'être arrêté. Il tenait à sa liberté.
      Mais quelle liberté...
      Pendant des semaines, il vécut dans l'obscurité d'un grenier, la faim et la peur au ventre. Il pensa devenir complètement fou. Il n'avait pas revu Youri depuis le meurtre de ce flic... et sa situation s'aggravait de jours en jours. Il ne se nourrissait quasiment pas, et la maladie le rongeait. Il crut que c'en était fini, sombrant dans le brouillard glacé de la capitale.

      La locataire de l'appartement en dessous du grenier finit par l'entendre tousser. Elle alerta un ami médecin, un homme de confiance. Le jeune russe était dans un sale état. Ils l'emmenèrent dans l'appartement du dessous et s'occupèrent de lui, alors qu'ils ne le connaissaient même pas. Ils se doutaient qu'il avait des problèmes avec la police, mais cette jeune femme avait compris que, malgré tout le mal dont il s'accusait, il ne pouvait pas être dangereux. Il était simplement... perdu.
      Durant sa remise sur pieds, elle lui enseigna un peu d'anglais pour communiquer. Elle écrit pour lui une lettre à destination de la France, à l'adresse d'un cousin de sa mère qui vivait à Paris. Il était désormais le seul à qui il pouvait se fier. Recherché en Russie et en Angleterre, il ne pouvait pas se permettre de rester à Londres... même si son hôtesse semblait particulièrement enthousiaste à l'idée de l'aider à se refaire une vie.

      Miroslaw, le cousin en question, accepta de lui tendre la main. Il avait l'esprit de famille, lui aussi, et lui avait promis quelques mois plus tôt, à la mort de sa mère, qu'il ferait de son mieux pour aider les cinq frères. Mihaïl fit ses adieux à celle qui l'avait sauvé, lui promettant d'apprendre l'anglais pour lui écrire sous une fausse identité. Il n'oublierait jamais ce qu'elle avait fait pour lui.
      Le fugitif s'empressa de quitter l'Angleterre en embarquant clandestinement à bord d'un bateau pour la France. Au point où il en était, une fraude de plus ou de moins... Il avait déjà fui, volé et tué... Que serait donc sa prochaine épreuve pour l'examen du criminel parfait ? Tout lui parraissait si loin de ce que ses parents lui avaient enseigné... Il se rendait compte de ce qu'il avait fait pour survivre, mais il apprenait à vivre avec, et continuer à être un hors-la-loi se révélait facile... pour l'instant.
      Il savait comment échapper aux sécurités, il avait l'oeil et le réflexe vif. Toujours sur le qui-vive, se méfiant de tout, il apprenait petit à petit à s'en sortir dans ce monde qu'il considérait mauvais.

      Une heure après l'embarquement, sur le bateau, il retrouva Youri. Drôle de coïncidence, mais Mihaïl ne se posa pas de questions : il lui bondit dessus sans réfléchir, fou de rage. S'en suivit une bagarre au dénouement particulièrement douloureux, tant sur le plan physique qu'émotionnel. Il l'avait abandonné, alors qu'il s'était saigné aux quatre veines pour lui ! Il ne recevait que ce qu'il méritait.
      Ils furent rapidement repérés par les agents de sécurité, et enfermés tous les deux dans une cabine.
      A leur arrivée en France, tandis que les frères Egonov étaient sur le point d'être remis aux autorités, ils parvinrent à échapper à leur vigilance. Mais ç'aurait été trop facile qu'ils arrivent à s'enfuir sans encombres... Un flic qui faisait un peu trop de zèle dégaina son arme pour les empêcher de fuir. Youri reçut la balle dans le dos. Sans chercher à savoir s'il était vivant ou mort sur le coup, Mihaïl le prit sur son épaule et le transporta jusqu'à ce qu'ils soient hors de portée de la police.
      Youri était toujours en vie.
      Mais faute d'avoir pu aller à l'hôpital comme n'importe quel citoyen honnête, il fut opéré avec les moyens du bord... et perdit l'usage de ses jambes.

      Miroslaw les aida à refaire leur vie en France. Il négocia pour Mihaïl une place dans une menuiserie. Ravi, il n'hésita pas une seule seconde, et accepta ce travail. Il subvint désormais aux besoins de Youri, partageant un studio avec lui en plein Paris.
      Les semaines défilèrent, puis les mois, et le jeune homme apprit à manier la langue française, ainsi que l'anglais. Il correspondait avec son amie londonnienne sous une fausse identité, comme promis. Apparemment, elle n'avait pas eu d'ennuis pour lui avoir apporté son aide.
      Mais peu à peu, leurs échanges devinrent rapidement impersonnels, et ils finirent par rompre le contact. C'était peut-être mieux ainsi, en fin de compte...
      Au bout de quelques temps, Youri, qui se renfermait sur lui-même à force de ne jamais quitter l'appartement, finit par lui reprocher tout ce qui lui était arrivé. C'était soi-disant de la faute de son frère s'il vivait dans un fauteuil roulant. Bien évidemment c'était facile d'accuser la seule personne qu'on voit tous les jours... Il aurait mille fois préféré mourir que d'être infirme.
      Au début, Mihaïl l'ignora. Mais il ne fit que le haïr de plus en plus. Ils ne supportaient plus de vivre ensemble, alors ils passaient le moins de temps possible dans la même pièce.
      La nuit, Mihaïl rêvait régulièrement qu'il le tuait pour abréger ses souffrances, et de son côté Youri rêvait de la même chose. Mais l'ainé n'en eut jamais le courage.

      En plus de son travail, l'artisan donnait des cours de musique à domicile, plus pour le plaisir que pour arrondir les fins de mois... Il avait une vie plutôt stable, ayant obtenu ses faux-papiers sous le nom de Michael Farges, et vivait de manière plus libre. Au bout d'un an après son arrivée en France, il rencontra François. Un homme étrange mais réellement sympathique, dont il appréciait beaucoup la compagnie. Le russe se rendait chez lui tard le soir, deux fois par semaine, pour lui donner des cours de violon. L'homme était apparemment malade et au chomage, il ne pouvait pas travailler, et par conséquent il s'ennuyait beaucoup.
      Ils adoraient discuter ensemble, l'heure de violon était généralement suivie par quelques heures de conversations et de délires qui faisaient oublier au russe le poids de Youri dans sa vie.

      Il accordait à François une confiance aveugle. Il était son confident, son meilleur ami, et comprenait tout ce qu'il avait pu faire par le passé... Il était le seul à qui il pouvait se confier. Un véritable ami... Le seul qu'il possédait, d'ailleurs. Avec lui, il pouvait se libérer de ses émotions refoulées. A vrai dire, il tenait même à lui au point de le considérer comme son père trop tôt parti. François était le seul à pouvoir calmer ses crises de nerfs contre son frère. C'était grâce à lui s'il tenait le coup, et il devenait dépendant de son soutien moral.
      Mihaïl ne savait quasiment rien de François, qui voulait écouter son histoire mais ne pouvait se confier à son tour. Le moment n'était pas encore venu, disait-il. Le russe pouvait comprendre ça. Il avait apparemment un passé difficile, lui aussi. Sa maladie liée au soleil sur sa peau l'empêchait de sortir de son appartement le jour, sous peine de développer des allergies monstrueuses et très douloureuses pour lui.
      Ils sortaient, de temps à autre, mais uniquement la nuit.

      Un soir, François le prévint qu'il ne pourrait être présent à l'un de leurs cours. Il avait quelque chose d'important de prévu. Mihaïl ne s'en étonna guère, car il avait toujours été très mystérieux sur ses activités nocturnes, pour ne pas dire totalement silencieux à ce sujet.
      Le russe décida donc de profiter de sa soirée libre, et de ne pas rentrer tout de suite à l'appartement. Une ballade dans les Champs-Elysées lui fit un bien fou. Il flâna un bon moment dans les rues vivantes et illuminées de Paris. Il était heureux, ce soir-là, il se sentait complètement libre. Grâce à François, cette tension qui l'habitait jour et nuit depuis des années s'effaçait peu à peu pour laisser place à la bonne humeur et à la joie de vivre. Il lui en était réellement reconnaissant. Cet homme était un ange, un don du ciel. Il n'aurait pu trouver meilleur ami que lui.
      Le coeur léger, envahi par une bonne humeur à toute épreuve que Youri ne pourrait pas briser ce soir-là, Mihaïl se décida finalement à rentrer.
      Lorsqu'il pénétra dans l'appartement, ses nombreux rêves de meurtre sur la personne de son frère lui revinrent en tête. La même atmosphère planait dans l'appartement. Un sentiment de malaise... Une odeur indescriptible... Une sensation étrange sous ses pieds. Une marre rouge imbibait ses chaussettes.
      Le corps ensanglanté de Youri gisait sur le sol, inerte. La gorge tranchée, la bouche ouverte, et le regard perdu dans l'infini. Cette image s'imprima dans l'esprit de Mihaïl pour le restant de ses jours, et le hanta toutes les nuits suivantes.

      Sa vue se troubla immédiatement sous un rideau de larmes et il se sentit pris de vertiges, écoeuré, tétanisé. Il tomba à genoux à côté de son corps mutilé. Il le secoua, le prit dans ses bras, le serra contre lui. Toute sa haine pour lui avait disparu. Il était son petit frère, et il l'aimait à s'en trancher les veines, malgré tout le mal qu'ils s'étaient fait.
      Mihaïl ne comprenait plus rien. Il s'allongea à côté de lui et pleura. Il était couvert de son sang des pieds à la tête.
      Et puis il vit une lettre sur le bureau. Soudain elle fut la seule chose qui le préoccupa. Il se releva, tremblant, la macula de rouge carmin en la prenant, oubliant qu'on pourrait lui mettre la mort de Youri sur le dos en relevant ses empreintes mêlées à son sang. Mais plus rien ne comptait pour lui en cet instant... Plus rien sauf le cadavre de son frère et ce papier sur lequel François lui demandait de le rejoindre en un lieu précis dans Paris.

      Mihaïl fut au rendez-vous. Il n'avait qu'une envie : tuer l'auteur de ce massacre. Il ne parvenait pas à croire qu'il s'agisse bel et bien de François... Il se sentait trahi. Profondément trahi. Cet enfoiré en qui il avait toute confiance l'avait comme poignardé dans le dos. Il n'avait rien compris, Mihaïl ne voulait aucun mal à mon frère malgré tout ce qu'il avait pu lui faire ! Ce n'était que des paroles en l'air ! François avait cru bon de devoir le débarrasser de lui, car Youri lui pourrissait la vie. Ca partait d'une bonne intention, c'était évident... Mais ce n'était pas une manière de trouver une solution à un problème...
      Le français tenta de s'expliquer mais Mihaïl ne lui en laissa pas le temps. Il le frappa, de toutes ses forces, de toute la rage qu'il possédait. Il lui en voulait terriblement. Mais ses coups ne faisaient aucun mal à François, qui essayait en vain de le calmer. Seulement, ses méthodes douces ne suffiraient pas ce soir. La crise de colère semblait hors de contrôle. Il le paralysa par un phénomène étrange, et l'emmena chez lui.

      Cette nuit-là, il lui apprit enfin bien des choses à son sujet.
      François lui avoua ses sentiments profonds à son égard et déclara qu'il lui avait prouvé son amour en le débarrassant de ses soucis. Il lui apprit également qu'il n'était pas tout à fait humain, et le lui prouva en le mordant. Une chose en entrainant une autre, François brutalisa Mihaïl et le viola.
      Il savait que l'homme de sa vie ne voudrait plus le revoir après ce qu'il avait fait ce soir-là, alors il décida de le garder de force auprès de lui. Mihaïl était sa véritable obsession, depuis le soir où ils s'étaient rencontrés. Le vampire pensa qu'il finirait tout de même par l'aimer, avec le temps, alors il le séquestra pendant des mois, l'enchaînant auprès de lui... Faisant fi de son dégoût à son égard, il abusa de lui à de nombreuses reprises. Ce qui ne fit qu'entretenir et faire évoluer la haine du jeune russe. Petit à petit, sa peur du contact physique se développa, faisant de lui un homme complètement déstabilisé... si toutefois il restait encore quelque chose de stable chez lui. Il avait envie de vomir à chaque fois que son ravisseur s'approchait de lui... Il ne comptait plus le nombre de fois où il lui crachait à la figure. C'est bien tout ce qu'il pouvait faire pour se défendre...
      A cause de cet homme, Mihaïl se jura de détester tous les autres.

      François avait pour projet de faire de l'humain son Infant. Trois mois après la mort de Youri, ils quittèrent la France. L'heure de sa mort humaine était venue. Ils arrivèrent à Vampire's Kingdom et s'installèrent dans un appartement.
      Le lendemain matin, l'un des intendants du manoir s'apprêta à sonner à leur porte pour une raison quelconque. Surpris de la voir entrouverte sans que personne ne réponde, il la poussa et découvrit les restes de François sur la moquette, sous la lumière du soleil jaillissant d'une fenêtre ouverte.
      Mihaïl était en fuite dans dans le royaume des vampires.

      Il fut rapidement rattrapé et roué de coups, avant d'être jeté dans un cachot. Visiblement, son sort fut discutable. Il aurait dû mourir, et pourtant, on jugea que sa belle gueule pouvait se revendre. Il se retrouva au magasin des esclaves et quelques jours plus tard, il fit la rencontre qui allait, une fois de plus, bouleverser sa vie. Ce jour-là, il ne se doutait pas à quel point Edwin Vanelsin compterait pour lui.
      Ils se découvrirent rapidement une vaste panoplie de points et intérêts communs. Le fugitif avait enfin trouvé quelqu'un sur qui compter, et dont la bienveillance lui promettait une existence meilleure que tout ce qu'il avait connu, malgré le fait qu'il vive au milieu des vampires. Pour la première fois en vingt-huit ans, Mihaïl ne manquait de rien.
      Il rencontra bon nombre de gens extraordinaires à Vampire's Kingdom, des humains pour la plupart. Se méfiant beaucoup des fils de Caïn, il évitait de les croiser, et eut souvent de la chance de ce côté-là.

      Six mois durant, Edwin & Mihaïl développèrent une complicité certaine. Le vampire était devenu un véritable frère pour lui... et ce dont le russe ne se rendit pas compte, c'est que leur relation n'avait pas tout à fait le même goût pour Edwin. En apprenant à le connaître... le caïnite tomba amoureux de lui. Ce que Mihaïl eut beaucoup de mal à admettre, se rappelant tout ce qu'il avait enduré suite à la même révélation, quelques mois plus tôt, par la faute de celui qu'il pensait être son meilleur ami.
      Le jeune homme savait qu'il ne lui rendrait pas son amour, il en était parfaitement incapable après tout ce qui lui était arrivé.
      Voulant à tout prix éviter que l'histoire de François ne se répète avec Edwin, persuadé que son protecteur serait beaucoup mieux sans lui, Mihaïl eut un geste désespéré, remettant sa vie au hasard d'une bouteille de whisky et d'une bonne dose de médicaments.
      Mais il rata son coup, pour la seconde fois. Lane, un parfait inconnu, l'emmena de justesse à l'hôpital.

      Les mois qui suivirent cet évènement furent réellement compliqués. La situation était tendue dans l'appartement, et Mihaïl sentait qu'il s'éloignait d'Edwin, petit à petit. Ils ne se comprenaient plus, en fait ils n'avaient même jamais réellement discuté sérieusement de leur situation. Et puis Edwin prit la décision de prendre un second humain sous son aile. Elizabeth, une charmante jeune femme que Mihaïl apprit à connaître et considéra rapidement comme sa petite soeur, les aida à franchir le cap de la sincérité.
      Le russe se découvrit une affection immense pour le vampire, mais refusa toujours de lui rendre son sentiment d'amour.

      Les semaines défilèrent, Elizabeth ne fit plus partie de leur quotidien, et leur relation commença à devenir complexe. Plus elle devenait fusionnelle et plus les malentendus et coups de gueule se faisaient puissants et dévastateurs.
      Une nuit, Mihaïl décida de quitter Edwin. Il s'enfuit de Vampire's Kingdom avec une chance inouïe, c'était bien le moment que le destin tourne en sa faveur.
      Trois jours plus tard, il arriva en Sibérie, sa terre natale. Toujours aussi déserte, pauvre, et froide. Il vécut un instant de bonheur inoubliable lorsqu'il retrouva Alexeï, Vladimir et Mika, les seuls frères qui lui restaient, et qui lui avaient terriblement manqué. Aucune question ne fut posée, ni de leur part, ni de la sienne. Les retrouvailles furent émouvantes, lui rappelant à quel point ils comptaient pour lui.
      Ce fut l'instant le plus heureux de toute son existence.
      Ils ne le crurent jamais coupable de quoi que ce soit, malgré tout ce qu'on avait pu leur dire sur Youri et lui.
      Il leur mentit au sujet de leur défunt frère et de Vampire's Kingdom... parce qu'ils ne l'auraient jamais cru. Ses cadets se doutaient qu'il leur cachait quelque chose, mais ils préférèrent ne rien savoir.

      Le manque de la présence de son Autre se fit obsessionnel, il se sentait vide sans vraiment pouvoir y remédier, malgré toute l'affection que lui portaient ses frères.
      Il avait beau être au milieu de tout ce qu'il aimait, de tout ce qui le rendait heureux, il ne se sentait toujours pas à sa place. La seule place qu'il devait occuper en ce monde, c'était celle que le destin lui avait réservée juste à côté de son Alter Ego...
      Malgré la distance qui les séparaient, il savait qu'il n'était pas loin de lui. Il était toujours là, dans sa tête. Il y avait des jours où il se demandait comment il pouvait avoir l'audace d'oser vivre après cette fuite pathétique. Il l'avait abandonné comme un lâche. Le jeune homme broyait du noir... et puis, de plus en plus souvent, au fil des semaines, il se rassura en se disant que son Alter Ego s'en était sûrement sorti.
      Le simple fait de l'imaginer plus heureux sans lui le réconfortait, l'image d'un Edwin radieux car débarrassé de son principal problème lui rendait le sourire. Les jours défilèrent et la noirceur qui emplissait son esprit disparut petit à petit. Et finalement, il ne regretta plus d'être parti. Même s'il savait qu'il ne l'oublierait jamais.
      Son absence se fit malgré ça très dure à supporter. Mihaïl sentait qu'il n'était plus entier. Un corps sans vie, qui se contentait de sourire à ses frères, et maudissait en silence la distance qui le séparait de son Autre.

      Les quatre frères Egonov quittèrent la banlieue de Novossibirsk. Ils voulaient changer radicalement de vie, ne plus se souvenir de tout ce qu'ils avaient vécu. Devenir d'autres hommes et reconstruire ensemble l'unité qui avait toujours permi aux Egonov de survivre.
      Ils fuirent donc la demeure familiale et la ville pour se réfugier dans un lieu reculé, presque démuni de civilisation, au coeur d'un discret village où les habitants ne se posaient pas de questions... et où la police n'aurait jamais l'idée de venir chercher Mihaïl. Car bien entendu, il était toujours suspecté, et considéré comme dangereux.
      Ses frères menaient leur vie comme ils l'entendaient. Ils avaient finalement réussi à remonter la pente après le départ précipité de leurs ainés.
      Tout semblait parfait le jour. La nuit, le musicien était en proie à d'affreux cauchemars qui lui rappelaient sans cesse d'où il s'était enfui. Il avait du mal à remettre un pied dans la réalité, dans une vie plus ou moins normale. Son passé l'avait marqué au fer rouge, à vie.
      Et Vampire's Kingdom l'attirait comme un aimant. Son coeur et ses monstres étaient restés là-bas.

      Suite à un accident ayant mené son plus jeune frère à l'hôpital, Mihaïl fut repéré par les autorités.
      Il y passa quelques semaines en attendant son procès. Inévitablement, on parla de lui à la télévision locale, dans les journaux. L'affaire était l'animation du moment à Novossibirsk, et ne passa pas inaperçue aux yeux des vampires qui le recherchaient activement de leur côté...
      Les fils de Caïn lancés à sa poursuite le firent évader d'un convoi sur le chemin qui le menait au tribunal, pour le ramener à Vampire's Kingdom.
      Et sur le chemin du retour, étrangement, Mihaïl ne se défendit pas. Il comprit que tout le ramenait à Edwin. Ses frères étant capables de se débrouiller tout seuls, ils n'avaient plus besoin de lui. D'ailleurs sa présence les mettait en danger.

      Retour à la case départ. Un nouveau départ, qui changea beaucoup de choses pour Edwin & Mihaïl. Ce dernier se rendit compte à quel point il l'aimait et finit par l'accepter. Même si les vampires ne l'avaient pas retrouvé, il aurait certainement tenté de revenir.
      Au fil du temps, le jeune russe développa une certaine assurance, se confiant à son Autre et laissant libre cours à ce qu'il ressentait pour lui. Même si tout était encore loin d'être parfait.

      Une nuit, alors qu'il ne s'y attendait pas, Mihaïl fut agressé par un inconnu. Il se réveilla dans un vieil atelier désaffecté, où il retrouva Youri, son frère qu'il croyait mort... devenu vampire.
      Son cadet lui apprit alors la véritable version des faits :
      Prétextant une excuse bidon pour échapper au cours de musique de Mihaïl, François rendit visite à son frère infirme et le força au baiser vampirique, le laissant inerte dans son sang pour que Mihaïl le voit mort.
      Plus tard dans la nuit, après avoir séquestré Mihaïl, François emmena Youri dans une planque miteuse où il le tortura, profitant de sa cicatrisation rapide, tout en lui apprenant qu'il le ferait souffrir autant que son frère refuserait de se donner à lui. D'après son Sire, Youri méritait de payer pour avoir gâché la vie de son ainé.
      Son supplice dura des mois, durant lesquels le néonate se jura de se venger des deux hommes. Il ignorait alors que Mihaïl le croyait mort, et pensait qu'il était tout à fait d'accord pour lui faire du mal.
      Durant une interminable soirée, bouleversante d'émotions, les deux frères se pardonnèrent mutuellement leurs erreurs et malentendus. (suite laissée volontairement incomplète)


      Les mois s'écoulent et Vampire's Kingdom jamais ne change son cirque d'horreurs et ses monstres.
      Mais chez Edwin & Mihaïl se crée un autre monde, débordant d'humanité, où la mort de l'âme se voit repoussée un peu plus chaque nuit. Ils s'aiment à en crever, et... c'est bien ça le problème.
      Mihaïl commence à perdre les pédales. Il croit voir François partout, ce qui réveille ses peurs les plus enfouies.
      Troisième tentative de suicide, cette fois difficilement explicable... mais réussie. Au dernier moment, retrouvant ses esprits, il demande à son Alter Ego de le sauver, ce qu'Edwin ne peut lui refuser.
      Car où qu'ils soient, c'est ensemble qu'ils veulent y être.

      C'était sans compter sur leur fâcheuse tendance à pourrir tout ce qui leur arrive de bon. Edwin qui chérissait tant la vie de son aimé, est écoeuré de l'avoir rendu froid et mort.
      Dispute ultime. Overdose. Les deux hommes ne se reverront plus.

      Mihaïl tente de reconstruire sa vie, malgré sa lassitude grandissante. Chaque jour, il perd un peu plus de son humanité et se sent attiré par les profondeurs réconfortantes de ses abysses personnelles. Ce qui lui restait de vivant, son Alter Ego l'a emporté en le quittant.
      Ses cauchemars et ses monstres, en revanche, ne l'ont jamais abandonné. Il s'apprête à passer l'éternité avec eux.
      Le néonate est livré à lui-même et doit apprendre seul à gérer sa nouvelle situation. Complètement perdu, il abandonne parfois sa méfiance et se laisse manipuler par ses pairs, cherchant le réconfort là où on l'attend le moins. Il n'existe plus qu'à travers sa souffrance et ses passions. Il continue de jouer, et d'exercer son métier d'artisan, employé par le manoir pour créer le mobilier de ses résidents. De temps à autre, il retourne en Russie passer du temps avec ses frères.

      La Mort continue...



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