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     3 - La perfection n'existe pas. Quoique...

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    Atticus

    Atticus

    Messages : 203
    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: 3 - La perfection n'existe pas. Quoique...   3 - La perfection n'existe pas. Quoique... EmptyLun 10 Jan - 17:47
    Edwin Vanelsin

      Après avoir avoué qu'il n'était, en effet, pas un sportif extraordinaire ; Mihaïl s'était finalement décidé à dégourdir ses petites jambes et à se remettre à la hauteur du vampire. Ah bah comme quoi, quand on les motive un peu... C'était un peu comme avec un âne : il suffisait de lui tendre une carotte pour qu'il avance. Certes, ce n'était pas très flatteur comme comparaison, mais ça correspondait exactement à son esclave qui s'était rapproché davantage de son maître lorsqu'il avait entendu le mot « violoncelle ». Ces humains, décidément...

      La question du russe fit sourire Edwin. Non, de toute évidence, ce n'était pas vraiment dans l'intérêt du nouveau venu qu'il avait décidé de lui offrir l'instrument. Ce qu'il voulait, c'était monter dans son estime, être enfin reconnu et adoré par quelqu'un qui lui ressemblait et qui en ferait même davantage pour être comme lui, l'extraordinaire, le génialissime Edwin Vanelsin. Mais avant tout, la raison qui le motivait était qu'à présent, il ne serait plus seul à exercer sa passion. Et ses morceaux n'en seraient que meilleurs s'ils venaient à être accompagnés par une douce mélodie...
      S'il faisait tout cela, c'était uniquement dans son intérêt personnel. Certes, ça faisait plaisir à Mihaïl, et il ne pouvait nier qu'il y était indifférent, car c'était déjà des points de gagnés...

      Il opta finalement pour une réponse assez tordue, mais qui était plutôt proche de la vérité, en fin de compte.

      - Indirectement... oui, on peut dire ça comme ça.

      Les humains... Décidément, ils étaient trop faciles à manipuler.

      Le jeune étranger lui répondit ensuite que son niveau semblait convenir à son entourage, mais pas à lui-même... Que de modestie. Enfin, il était un peu pareil, dans le fond : sur le plan musical, jamais satisfait de ce qu'il arrivait à faire ; car on peut toujours faire mieux, toujours s'améliorer. Le morceau parfait n'existait pas... Et Edwin était un perfectionniste.

      - Je pourrais constater tout cela moi-même en temps et en heure. Tu as fait des études dans la musique ?

      Il espérait que le garçon n'avait pas pu accéder à un poste extraordinaire. Sinon, il se sentirait tout honteux de n'avoir réussi qu'à être accordeur de piano. Ca ferait sûrement tache à côté de son esclave...

      *Au moins, niveau fringues, on sera d'accord... Il m'accompagnera dans les boutiques que j fréquente habituellement et ne chipoteras pas comme la plupart des hommes pour se relooker. Ah, pour ça, je suis vraiment bien tombé et j'ai fait le bon choix. Comme toujours, d'ailleurs... *

      Bah quoi, si personne ne lui adressait jamais de compliments, il fallait bien qu'il s'en fasse lui-même, non ?

      Tout en continuant à discuter, les deux hommes arrivèrent enfin à destination et franchirent ensemble les portes du gigantesque manoir. Mihaïl ne semblait que passablement impressionné ; son attention de portait essentiellement sur les couples de vampires et d'esclaves qui se déplaçaient tout autour d'eux. Ce n'était pas bien difficile de deviner à quoi le russe pouvait penser en ce moment-même...
      Mais malgré le manque d'harmonie entre sa veste et son pantalon, malgré que sa barbe ait poussé de façon irrégulière, malgré sa chevelure grasse et trempée qui lui collait à la nuque ; Edwin ne l'aurait échangé pour rien au monde. Car ce n'était pas un esclave crasseux, éreinté et tout en sueur qu'il voyait à côté de lui ; il l'imaginait déjà avec des vêtements propres, lavé et coiffé, dégageant une odeur des plus agréables. Et rien qu'à visionner cette image dans sa tête, l'étranger fraîchement sorti de prison disparaissait sous ses yeux et faisait place au nouveau qu'il serait dans quelques heures. Quelle belle chose que l'imagination...

      Le caïnite suivit le regard de son esclave pour observer un instant les vampires qui déambulaient la tête haute suivis de leurs esclaves semblables à de véritables poupées. Un vrai défilé... Eux, au moins, disposeraient d'une certaine classe ; pas de cet air de bourge friqué qui croule sous les froufrous et les petits rubans de soie. Ca dépassait les limites du ridicule, parfois...

      - Drôle de monde... Siffla-t-il entre ses dents, plus pour lui-même que pour Mihaïl.

      Il haussa finalement les épaules, tapota l'épaule du nouveau pour l'inciter à le suivre et commença à monter à la suite des autres habitants de Vampire's Kingdom. Ses appartements se trouvaient loin de l'entrée, éloignés du chahut quotidien et du bruit qui le perturbait. De son chez-lui, on apercevait le parc, mais les bruits extérieurs ne venaient jamais troubler l'intimité du vampire.

      Arrivé à l'autre bout du bâtiment, il s'arrêta devant une porte en bois à l'ancienne, de couleur violette – et oui, ça sortait de l'ordinaire, comme d'habitude... -. Mais le vampire ne sortit pas immédiatement ses clés. Il se tourna vers son esclave, l'observa quelques instants de ses prunelles mystérieuses avant de lui adresser la parole.

      - Qu'est-ce que ça te fait, de revenir ici ?

      *Et sache que j'attends une réponse sérieuse, honnête, et qu'elle influencera peut-être la méfiance dont je dispose à ton égard. *
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    Atticus

    Atticus

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    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: Re: 3 - La perfection n'existe pas. Quoique...   3 - La perfection n'existe pas. Quoique... EmptyLun 10 Jan - 17:52
      Suis-je bête. Un vampire ne me fait pas un tel cadeau sans me connaître, ou sans arrière-pensée. Reste à savoir si je vais regretter cette arrière-pensée, ou si je n'ai pas à m'en faire... Ces créatures sont tellement imprévisibles ! Edwin est-il trop gentil pour être honnête, ou vois-je le mal partout ? Depuis le temps que je suis en cavale, je me méfie de tout le monde, même de ceux qui se montrent sympathiques. J'ai fait confiance à François, et voilà où j'en suis réduit, à présent...

      - Cinq ans d'études au Conservatoire de Moscou, répondis-je enfin. Trop peu par rapport à ce que j'aurais voulu faire... Mais l'école coûtait trop cher, et ma situation familliale m'a empêché d'en faire plus.

      Voilà que je raconte ma vie à un suceur de sang, maintenant. Je parle trop. Il n'a pas à savoir tout ça, c'est pas mon copain.
      Je crois que le Conservatoire a été la meilleure partie de ma vie d'homme libre. Mes professeurs me trouvaient visiblement talentueux. J'étais si motivé que je jouais quatre heures par jour en dehors des cours, la nuit dans une salle isolée...
      Et puis mon ivrogne de père décéda comme un con, tout seul, la bouteille à la main. Pour la survie de ma famille, j'ai dû mettre fin à mon rêve...

      Alors que nous nous égarons dans cette immense salle pleine de monde, Edwin m'invite à le suivre. Nous montons les escaliers, parmi la foule, et errons un long moment dans les couloirs interminables, que je ne connais pas du tout. François vivait dans une autre aile, à l'autre bout du palace. Plus on s'éloigne du coeur du palais et moins nous rencontrons de monde. Edwin doit certainement vivre dans un espace calme, loin de tout ce raffut... Il a bien raison.

      Je sais pas pourquoi, mais quand je nous vois nous diriger devant une porte violette qui se distingue de toutes les autres, je ne suis même pas étonné. Je suis tombé sur le marginal du coin.
      Edwin se retient d'ouvrir la porte et me regarde. Quoi, qu'est-ce qu'il y a ? J'ai un bouton sur le nez ?
      Ce que ça me fait de revenir ici ? Bonne question, que je ne me suis pas encore posée. Ma tête est vide, un courant d'air siffle dans cette zone désertique. Je réfléchis un instant. Que dois-je répondre à celà ? Je sais qu'il voudrait savoir pourquoi on m'a renvoyé au service après vente. Il n'a pas manifesté sa curiosité jusque-là, mais à présent je le lis clairement dans ses yeux. Va bien falloir que je lui raconte, de toute façon... Il se méfiera encore plus de moi si je lui cache la vérité, qu'il finira inévitablement par connaître.

      Mes mains se cachent dans mes poches et je ne sais pas trop si je dois le lui dire en le regardant dans les yeux. J'avoue que je crains sa réaction... faudrait pas qu'il me renvoie dans ce trou à rats sous le prétexte qu'il craint que je ne lui plante un pieu dans le coeur pendant son sommeil. Tant qu'il ne me brutalise pas, je ne vois pas de raison de vouloir le dégommer, et puis la mort de François était un coup de chance, la prochaine fois - si prochaine fois il y a - risque d'être beaucoup plus compliquée. On ne s'en prend pas à un vampire aussi facilement.

      Bon allez, je me lance, on va pas rester plantés là éternellement.

      - A vrai dire, pas grand chose, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de visiter... Je suis arrivé un soir avec mon ancien maître et dès le lendemain j'ai essayé de m'enfuir d'ici. Il me séquestrait comme on séquestre un hamster dans une cage, il abusait de moi, alors j'ai ouvert les rideaux au matin pendant qu'il dormait, il a cramé sous le soleil, et je suis parti.

      Bon allez, renvoie-moi au magasin, qu'on en finisse ! T'as pas compris pourquoi j'étais pas cher ? On aurait dû me tuer pour ça ! Allez viens, Ed ! Je te suis, je suis prêt à repartir dans l'autre sens, mais dis-moi quelque chose, ou frappe-moi, je sais pas... Je le mérite, et en plus je te tends ma joue. De toute façon, je m'enfuirais pas une seconde fois, je suis poursuivi par la police... je suis mieux ici que dehors.

      - Si vous ne voulez plus de moi après ce que je viens de vous dire, je comprendrai.





    Edwin Vanelsin


      Cinq années passées à étudier dans l'un des plus grands conservatoires... Ca n'était pas négligeable.

      - Pas mal, le nouveau. Tu m'impressionnes.

      Mihaïl plongea ses mains dans ses poches et commença à les tortiller nerveusement. La question du vampire le gênait-il ? Au vu de son manque d'assurance soudain, certainement...
      Et puis, après avoir visiblement pesé le pour et le contre de son aveu, il se décida finalement à déballer son sac.

      La vérité dévoilée au grand jour étonna Edwin, qui le manifesta par un drôle de haussement de sourcil. Il aurait pu croire que l'étranger se moquait de lui s'il n'avait pas eu l'air aussi sérieux, et surtout aussi gêné... par sa révélation totalement inattendue.

      Que faire, à présent ? S'il avait été violent, il lui aurait certainement mis un poing dans la figure. Mais le caïnite savait pertinemment qu'on ne réglait rien par la violence. Et puis, ce n'était pas dans sa nature... Il se servirait de sa force qu'il cachait si bien pour autre chose. Comme par exemple faire comprendre à ce danger public qui était le patron, et surtout ne pas l'inciter ni lui donner les moyens de répéter son acte dans le futur.

      Sa tuerie récente ne le surprenait plus qu'elle ne l'effrayait. Noyé dans son orgueil et son amour propre, le vampire ne se sentait nullement en danger en présence de cet homme qui avait tué son ancien maître. Qe risquait-il, lui ? Il n'avait pas l'intention de mal le traiter, enfin du moins pas tout de suite... Mais la torture et le viol, ça ce n'était pas pour lui, il en était certain.
      Ca l'avait choqué, voilà tout. Comment un être qui paraissait si inoffensif, si passionné par son travail, pouvait en arriver à agir de la sorte ? Sans doute à cause de cet ancien maître qui le maltraitait. Mais lui-même était si parfait qu'il ne risquait pas de se faire poignarder ni rôtir dans son sommeil. Et puis de toute façon, Edwin Vanelsin était bien trop intelligent pour s'exposer et se laisser piéger facilement...

      Cependant, une once de méfiance s'était éveillée en lui, et il se décida à se montrer plus ferme avec son esclave. Il avait été bien trop gentil jusqu'à maintenant. Enfin, la méchanceté n'était pas vraiment dans sa nature, mais il ne fallait pas abuser tout de même. Quiconque les aurait aperçu ensemble à la sortie du magasin aurait cru à deux vieux amis en train de papoter tranquillement. Il avait dû un peu perdre la tête en tombant sur ce qu'il cherchait, et surtout en trouvant un homme qui semblait avoir beaucoup de points communs avec l'être extraordinaire qu'il était.

      Son regard se figea et se durcit. Les traits de son visage ne laissaient plus rien transparaître, et il resta un long moment parfaitement immobile, les prunelles plongées dans celles du russe ; ceci ayant pour but de mettre le nouveau mal à l'aise et lui faire comprendre qu'il n'avait même pas intérêt à l'effleurer du bout du doigt. On ne touchait pas à sa petite personne...
      Il interrompit brusquement ce face à face et saisit Mihaïl par le col de sa nouvelle veste, déverrouilla la porte et l'entraîna à l'intérieur, à sa suite. Peut-être n'aurait-il pas dû lui avouer cet acte immédiatement, ce pauvre humain.

      Le lunatique Edwin était entré dans une colère noire inexplicable. Cette révélation lui restait un peu en travers de la gorge, et il fut tenté de ramener ce prétentieux qui se permettait beaucoup de choses de là où il venait. Ce fut d'ailleurs ce que lui avait proposé son esclave avant qu'il ne soit traîné de force dans les appartements d'Edwin ; mais le vampire ne pouvait pas se rabaisser au point de lui donner raison et de lui accorder ce qu'il désirait.
      D'un mouvement habile, il parvint à lui ôter la veste du gardien et à l'emporter dans sa chambre en la balançant par dessus son épaule. Fallait avoir du mérite tout de même, pour se voir offrir des vêtements par le maître...

      - Va te laver. lui ordonna-t-il lorsqu'il fut de retour dans la pièce où l'humain était toujours. Tu dégages une odeur insupportable. Je ne veux pas de ça dans mon appartement. Je vais t'apporter des vêtements. Et ne reste pas planté là à me regarder comme un imbécile, bouge-toi donc, pardi !

      Avec peu de délicatesse - il n'était pas vraiment d'humeur à contrôler la douceur de ses gestes -, il le saisit par le bras et l'entraîna à travers la pièce principale. Le mobilier était assez simple, Edwin n'était pas vraiment pour le velours rouge vif ou les fanfreluches voyantes. Seul son piano ainsi que ses canapés de cuir arboraient une certaine forme de luxe et de richesse. Pour le reste, le bois sombre était favorisé. Quelques cadres qui représentaient des paysages fantastiques habillaient les murs. Mais à part ça, rien de bien flashy ou qui sautait aux yeux.
      Il tira son esclave vers lui et lui indiqua les différentes pièces d'un coup de menton.

      - Chambre, toilettes, salle de bain. Et ça, là-bas, c'est MA chambre. Zone interdite.

      Il ouvrit la porte de la salle d'eau et incita son esclave à y entrer d'un geste impatient de la main.

      - Je vais te chercher des vêtements. lui dit-il sèchement avant de s'éloigner, l'abandonnant devant l'entrée de la pièce.
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    Atticus

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    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: Re: 3 - La perfection n'existe pas. Quoique...   3 - La perfection n'existe pas. Quoique... EmptyLun 10 Jan - 17:54
      Ca y est, j'en étais sûr. Il a déjà sûrement envie de me tuer. Son silence me perturbe. Il semble surpris, et il y a de quoi. Son regard devient obscur, et il m'empoigne au col pour me trainer dans son appartement. Une fois à l'intérieur, il m'arrache la veste du bossu et la balance dans sa chambre dans un mouvement de rage silencieuse.

      Visite express de l'appartement. On fait pas plus rapide, comme guide ! J'ai à peine eut le temps d'admirer mon nouveau chez-moi qu'il me balance dans la salle de bains comme un vieux tee-shirt dans la corbeille de linge sale. Puis je l'entends marmonner et claquer la porte derrière lui en sortant de l'appartement.

      Waw... mais ça va, j'imaginais qu'il le prendrait encore moins bien.
      Edwin n'est rien à côté de mon ivrogne de père. Mon connard de géniteur trouvait ça drôle d'écraser ses cigarettes dans mon dos et de m'en coller une dès qu'il était contrarié. Comme d'habitude, c'est moi qui prenait la défense de mes quatre frères, et c'est moi qui prenait la beigne. En fait, je suis une tête de turc. Le gars sur qui on aime se défouler. Approchez, camarades, approchez ! Trois roubles pour lui envoyer une tarte à la crème en pleine face !

      Je referme doucement la porte et m'asseois par terre, la tête dans les mains, pour réfléchir.
      Ed ne me connait pas. Il ignore ce qui m'est passé par la tête à ce moment-là, il ne sait pas que tout au long de ma vie je n'ai fait que protéger ma famille. Tuer François était une façon de venger l'honneur de Youri, c'est pas parce que j'ai été un meurtrier que j'y ai pris goût et que je le referais ! De quel droit peut-il me traiter de la sorte ? Ah, j'aurais mieux fait de la fermer, ma grande gueule !

      Comme quoi, j'ai eu raison de cacher mon passé à toute personne que j'ai rencontrée ces dernières années. Plus on vous donne d'infos sur quelqu'un, et plus vous le jugez ! Comment Edwin peut-il me comprendre ? Il n'était pas dans ma tête quand ça s'est produit, et ce n'est pas à lui que j'ai fait du mal, ce n'est donc pas à lui de me punir pour ce que j'ai fait. Si ça avait été son petit-ami, je comprendrais ! Mais il ne l'a certainement jamais connu, il n'a rien à voir dans tout ça...

      On m'a déjà assez maltraité comme ça... De toute façon, c'est toujours moi qui prend. J'ai beau aider les autres et les aimer, je me fais toujours arnaquer et blesser. Je suis trop naïf, trop faible... Je ne suis rien. Ma conscience me ronge pour la mort de ce policier à Londres, mais pas pour François. J'ai appris à le haïr en trois mois... et je le hais encore malgré qu'il ne soit plus là. Je hais ma vie, et le monde entier.

      Ma tête sort enfin de mes mains. Ca y est, j'ai fini de pleurnicher. Je me relève et découvre une salle de bain éclatante de propreté. On va éviter de la souiller, ça vaut mieux...
      Je retire mon peu de fringues dégeulaces et les pose dans un coin. Va falloir les balancer à la poubelle, elles ne valent plus rien...
      J'entre dans la douche et fais couler de l'eau chaude sur mon corps meurtri. Autour de moi, sur les rebords des parois, il y a de tout : savon, shampoing, après-shampoing, et deux trois trucs dont j'avais oublié l'existence. Je me décide donc à désincruster le moindre centimètre carré de mon épiderme. J'ai l'impression que mes cheveux revivent et que je suis à nouveau un être humain civilisé... le miracle de la douche, quoi.
      J'aperçois enfin la couleur naturelle de ma peau. Ca alors, j'étais blanc, avant !

      Un petit moment plus tard, je sors de la douche, tout frais, tout propre, et revitalisé. Quel bonheur ! J'en oublie presque Edwin et sa mauvaise humeur. Je trouve une serviette pour sécher mes longs cheveux fins, raides, et enfin démêlés. Puis je l'enroule autour de mes hanches et fouille un peu dans les placards. Tiens, un rasoir électrique ! Tout à fait ce qu'il me faut. Les deux tiers de ma barbe s'échouent dans le lavabo. Mon bouc est maintenant parfaitement taillé. Dans la glace, j'admire les angles virils de ma mâchoire, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas vu aussi bien soigné...
      Je range tout ce que j'ai sorti et nettoie tout ce que j'ai souillé. La salle de bain est nickel, et moi aussi.

      Bon, à présent il me faut trouver l'armoire à pharmacie, ou toute autre chose du même genre. Bingo, j'ai trouvé du désinfectant pour mes blessures. Je m'assieds sur un tabouret et entreprend de nettoyer mes plaies. Mais la plupart d'entre elles sont dans le dos, ce n'est vraiment pas pratique...
      Mais au fait, où est allé Ed ?






    Edwin Vanelsin

      * Une aubaine ? Mon oeil... *

      Le matou roux aux taches crème se promenait sur les toits, sautait de rebords en rebords pour enfin arriver au parc, histoire de s'isoler un peu avant de retrouver le russe.
      Le russe... Comment aurait-il pu deviner qu'il n'était qu'un meurtrier. Il aurait dû immédiatement demander plus de détails lorsqu'il lui avait appris qu'il "n'avait pas été gentil avec son ancien maître". Le fumier...
      Avec du recul et après réflexion, c'était sûrement pour ça qu'il l'avait acheté pour rien et que le gardien n'avait pas l'air mécontent de le voir disparaître. Mais pourquoi ne l'avait-il pas éliminé, s'il savait ce qu'il avait fait ?
      Il cogita un instant en contemplant le clapotis de la fontaine et se promit de poser prochainement la question à son esclave, dès que l'occasion se présenterait.

      * C'était trop beau de toute façon, trop parfait. Je me suis fait avoir, je me suis fait avoir, quel imbécile... *

      Et ça, un être narcissique et orgueilleux comme Edwin ne pouvait supporter de s'être trompé, d'admettre qu'il avait commis une erreur, qu'il s'était fait berner aussi facilement qu'un pauvre humain totalement naïf. C'était pitoyable et inacceptable. Quel idiot il avait été... Jamais il ne se trompait, d'habitude. Comment avait-il pu se laisser berner de la sorte par ce comédien de première ? Il s'en voulait de s'être montré moins malin que lui.

      Mais pas question de s'abaisser au point d'aller le rapporter au magasin. Ca, il ne le digèrerait pas ; il était bien trop fier pour agir de la sorte. A présent, le russe lui appartenait ; et il le garderait. Du moins jusqu'à temps qu'il s'en lasse et qu'il décide d'opter pour un autre joujou. Il était tellement imprévisible qu'il pourrait avoir envie de l'égorger dès le lendemain...

      Il retourna sur ses pas, bondit jusqu'à la fenêtre de sa salle de bain et se percha sur le rebord. Son esclave avait fini sa toilette et était en train de s'admirer sous tous les angles. D'ailleurs, il avait largement de quoi se le permettre. Quand on ressemble à Edwin Vanelsin, il y a de quoi être fier de son corps.
      Le félin l'observa de ses grands yeux de chat qui conservaient toujours cette couleur étrange, d'un bleu-violet rarissime et étonnant auquel il tenait tant. Il fut amusé de voir les bouteilles de shampoing et de savon en tout genre largement diminuées de volume. Le nouveau prenait soin de lui, tout comme Edwin le faisait. Et à en juger par le temps qu'il avait passé dans la pièce d'eau, il ne s'était guère contenté de caresser sa peau à l'aide d'un coton-tige... Chaque centimètre carré de crasse avait dû être frotté puis éliminé ; à présent, il était tout beau, tout propre, et devait certainement dégager une odeur des plus agréables.

      Selon les goûts du vampire, Mihaïl avait tout pour plaire. Inévitablement, puisqu'il lui ressemblait beaucoup. Il ne put s'empêcher de se sentir fier de posséder cet esclave-là, et pas un autre. Lavé, décrassé et parfumé, il était sublime, absolumment. Il ne ressemblerait pas à une poupée, comme toutes ces humaines. Pas non plus à une marionnette. Non, il ressemblerait à son maître, tout simplement...
      Ce que c'était pratique, tout de même, de pouvoir se métamorphoser en chat à sa guise. Surtout pour qu'on ne lui prête aucune attention... Ainsi, il pouvait admirer sa trouvaille en toute tranquilité. Finalement, il ne s'était peut-être pas trompé. Sûrement même, Edwin Vanelsin ne se trompait jamais.

      Il s'allongea de tout son long sur le châssis de fenêtre et attendit de voir comment son esclave comptait agir s'il ne le voyait pas revenir. Mihaïl pouvait également le voir, de là où il était, mais ce n'était pas sûr qu'il pense à tourner la tête dans cette direction pour l'apercevoir ; le miroir étant situé de l'autre côté de la pièce, face à la vitre.
      Par simple curiosité, le matou commença son attente, se mit à l'aise et pressa une de ses pattes sur le verre, impatient de voir ce que le nouveau allait faire en son absence.
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    Atticus

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    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: Re: 3 - La perfection n'existe pas. Quoique...   3 - La perfection n'existe pas. Quoique... EmptyLun 10 Jan - 17:56
      Je range le désinfectant et me rassois sur le tabouret. Mais qu'est-ce qu'il fout ? Il a pas dit qu'il allait me chercher des fringues ? Enfin je crois vaguement me souvenir de ça... Bon, qu'est-ce que je fais maintenant ? Je vais m'amuser à compter les carrelettes de la salle de bain en attendant son retour ! Mihaïl, tu es un génie quand tu t'y mets, tu te trouves toujours de supers occupations. Nan, sérieusement, je sais pas quoi faire, là...

      Mon reflet m'observe du coin de l'oeil. Quoi, qu'est-ce que t'as, toi ? T'as un problème ? Il me montre cette expression neutre et sérieuse que j'ai tout le temps. Ainsi, c'est donc toi qui fait dire à mon entourage que je n'ai pas de personnalité ! Tiens donc, nous voilà enfin face à face ! Depuis ma plus tendre enfance il me fait passer pour un rabat-joie, un homme triste et sans but. Mais si mon moi intérieur pouvait se matérialiser, il ressemblerait au Joker, l'ennemi mortel de Batman ! Ah ah.
      Allez vas-y, beau gosse, fais-nous un beau sourire... Ca y est, mes lèvres s'étirent, mes dents blanches apparaissent, mes fossettes se dévoilent timidement. Ah crotte, que c'est dur ! Eh, j'aurais l'air de quoi si je me taillais les canines en pointe ? J'en effrayerais plus d'un, je pense.

      Dans ce reflet où toute mon attention se reporte sur ce sourire glauque, j'aperçois la fenêtre... oh, un minou ! Je me lève pour ouvrir la vitre et prend le chat dans les bras. Je ne peux résister à l'envie de lui chatouiller le ventre.

      - Tu sais que t'es à croquer, mon petit minet ? Je te donnerais bien de la pâtée, si j'en avais... mais je ne suis pas vraiment chez moi, ici... enfin si, enfin... non, bref, c'est un peu compliqué...

      Ce que j'aime les chats... Celui-là est particulièrement mignon. Mais bon, je ne peux pas le faire rentrer, il mettrait des poils partout. Je le repose sur le rebord de la fenêtre et referme cette dernière, avant de quitter la salle de bains. Je me demande bien ce que fait Edwin...
      Le salon est décoré avec simplicité. J'aime bien. Surtout le piano, là, en plein milieu... Et si j'osais ? Allez, j'ose. Je resserre la serviette autour de moi et m'assois sur le siège. Je soulève le capot laqué et découvre le clavier.

      Sais-je en jouer ? Bien sûr que non... Du moins, pas vraiment... Je ne connais qu'un seul morceau, et les premières mesures uniquement. La Marche Turque, de Mozart. Méga connu. C'est un ami, un collègue du Conservatoire, qui me l'a appris. Il jouait comme un Dieu, ce mec...
      Mes doigts caleux se posent sur le clavier. Evidemment, lorsque je me mets à jouer, j'ai tout de suite l'impression de le faire avec des gants de boxe. Mes doigts ne se positionnent pas naturellement, et les enchaînements sont difficiles.

      Non, décidément je préfère de loin le violoncelle. Mais je dois avouer que ce piano a un son magnifique. Il vient certainement d'être accordé, car chaque note est juste, à la vibration près... Je ne peux m'empêcher de me relever pour aller soulever le couvercle. Table d'harmonie en épicéa... neuve ? Dans une carcasse qui date ? On dirait qu'il a été refait à neuf. Les marteaux de la mécanique sont parfaitement alignés et l'empreinte des cordes a déjà été effacée plusieurs fois, à en juger par leur épaisseur. Je serais curieux de savoir s'il y a un accordeur à Vampire's Kingdom...






    Edwin Vanelsin

      Son esclave s'admira pendant encore un instant, s'amusa à faire des sourires dans la glace et à regarder son reflet lui rendre. Si les chats pouvaient rire, Edwin ne s'en serait pas privé. C'était trop drôle de voir le russe faire des mimiques alors qu'il était persuadé d'être dissimulé aux yeux de tous...
      Mais il fallait avouer que sa petite trouvaille était jolie comme tout. S'il avait été une femme et qu'il n'avait pas été aussi pudique, il n'aurait pas hésité une seconde. Alala, il espérait seulement que ce garçon était conscient de la chance qu'il avait. A en juger par ses longues poses devant la glace, la réponse semblait évidente.

      La partie suivante fut un peu moins drôle. Le nouveau remarqua sa présence et ne put s'empêcher d'aller ouvrir la fenêtre pour le prendre dans ses bras. Il ne l'avait visiblement pas reconnu et lui parla de façon tellement gaga qu'il regretta finalement d'avoir attendu si longtemps près de la fenêtre. Pas possible, il était vraiment stupide ou quoi ? Sans hésiter, le russe passa la main sur son pelage roux et osa même lui chatouiller le ventre... Personne ne touche Edwin Vanelsin, personne. Et cet idiot de première ne l'avait même pas reconnu et se permettait de lui faire gouzi gouzi. Mais quel triple andouille, vraiment, il lui ferait payer ça.

      Pour l'instant, la seule chose qu'il pouvait faire était de contracter ses muscles et d'essayer de penser à autre chose. En vain... A part des miaulements, il ne pouvait pas vraiment se défendre. Et qui sait si Mihaïl ne le balancerait pas par la fenêtre s'il essayait de le griffer.

      * Mais lâche-moi, abruti ! C'est moi, pauvre nouille, et je ne te permets pas de me caresser comme ça ! Fais-moi descendre, allez ! J'en ai rien à secouer de ta pâtée ! *

      Il le laissa enfin détaler pour une raison qui lui échappa - mais il préféra ne pas se poser de question et filer sans demander son reste - et referma la fenêtre derrière lui. Puis, après un dernier coup d'oeil discret dans le miroir, il quitta la pièce. Pour aller faire quoi ?
      Le pauvre Edwin venait de vivre une véritable expérience traumatisante. Il avait une sainte horreur du contact physique ; il crachait à chaque fois qu'un enfant s'approchait de lui pour poser la main sur son dos et lui attribuer quelques caresses. Sa pudeur exagérée venait d'être violée en l'espace de quelques secondes par son nouvel esclave. Une véritable catastrophe pour celui qui tenait tant à ne dévoiler son corps aux yeux de personne et à ne pas se laisser tripoter aussi facilement.

      Préférant passer à autre chose plutôt que se lamenter - de toute façon, il aurait tout le temps de lui régler son compte à cet imbécile de première - Edwin s'élança sur un autre rebord qui donnait dans la chambre de Mihaïl. Que fabriquait-il, seul, dans son salon ? Le matou s'introduisit dans la pièce et se laissa glisser au sol, tendant l'oreille. Le silence le plus complet... suivi de notes disgracieuses et dépourvues de toute harmonie qui emplirent le salon en un rien de temps.

      Il avait osé ! Le fumier, il avait osé toucher au piano pendant qu'il le croyait absent ! Alors là, il l'étriperait, c'était certain. Il avait beau sortir de la douche, il ne pouvait pas poser ses mains sur son clavier brillant qu'il astiquait lui-même tous les jours.

      * Enlève immédiatement tes pattes de violoncelliste de MON piano... *

      D'un bond, il se jeta contre la porte qui s'ouvrit à la volée et déboula dans le salon. Il eut tout juste le temps d'apercevoir le russe, tranquillement installé avec sa petite serviette autour de sa taille, ce qui lui donnait un air parfaitement ridicule. En plus, ce qu'il jouait mal, c'était pas croyable.
      Avec agilité, il se propulsa à plus d'un mètre du sol et retomba vers le clavier où les mains du russe courraient toujours. Mais bien évidemment, il fallait toujours que ses transformations félines rencontrent un disfoncionnement au moment où il ne le fallait pas... Ce fut un Edwin humain qui s'étala sur le clavier en écrasant la quasi totalité des touches et roula ensuite sur le parquet avant de finir sa course contre le canapé, complètement sonné.

      * Tu parles d'une entrée... Alors là, ça y est, il va se fouttre de moi pour le restant de ses jours. *

      Le vampire se tortillait à terre en agitant les bras comme un chat l'aurait fait avec ses pattes antérieures, en miaulant à moitié l'avertissement qu'il avait voulu faire passer en se vautrant sur son piano.

      - Propriété privée...

      Dans cette posture, il était parfaitement ridicule ; à se demander qui était le maître et qui était le dominé. Il gémissait doucement, se roulait au sol et grattait le parquet de ses ongles. Il avait abusé de la métamorphose ces derniers temps, et à présent il en payait le prix.
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    MessageSujet: Re: 3 - La perfection n'existe pas. Quoique...   3 - La perfection n'existe pas. Quoique... EmptyLun 10 Jan - 17:58
      Alors là, je n'ai rien compris de ce qui vient de se passer sous mon nez... Edwin se jette sur le clavier pour ensuite atterrir contre le canapé, et se tortille étrangement. Heureusement que je me suis reculé un peu, sinon je l'aurais pris en pleine poire ! Mais qu'est-ce qu'il lui prend ? On dirait une crise d'épilepsie.
      Stupéfait, je me relève, m'éloigne un peu du piano et reste planté comme un piquet, les yeux rivés sur Ed. Il a essayé de me dire quelque chose, mais je n'en ai pas saisi le sens... J'ose demander :

      - Pardon, qu'avez-vous dit ?

      Il a du mal à le manifester, mais je crois qu'il n'est pas très content. Mais vu qu'il vient de me traumatiser du piano à vie, je ne le toucherais plus, son instrument. Et puis, qu'est-ce que j'ai fait de mal, au juste ?
      Il n'a vraiment pas l'air de se sentir très bien... Mais qu'est-ce que je peux faire ? Appeler un médecin ? Ca existe, un médecin pour vampires ? Je ne crois pas, non.
      Je lui mettrais bien un bouquin entre les dents pour l'empêcher de se mordre la langue, mais vu que je ne sais pas ce qu'il a... Je ne sais pas, en fait je préfère m'assoir simplement sur le canapé et attendre, pour ne pas faire de connerie. Mais si j'attends sans rien faire, c'est une connerie aussi, non ?
      Quel dilemme, et quelle étrange situation...

      - Euh... je peux faire quelque chose pour vous, Monsieur ?

      Je suis sûr qu'il me déteste encore plus qu'avant. Mais qu'est-ce que j'ai encore fait ?
      On s'entendait si bien tout à l'heure, et dès l'instant où je lui ai dit que j'avais tué l'un des siens, il m'a haït. Pendant combien de temps va-t-il m'en vouloir ? Je suis mal à l'aise à présent, je m'en veux d'être aussi con. Si je ne m'étais pas fait avoir par la stupidité de Youri, je n'aurais pas été poursuivi par la police, je n'aurais ensuite pas balancé le corps de ce flic dans la Tamise, du coup je ne serais même pas allé en France et je n'aurais donc pas été enlevé par François pour qu'il m'emmène ici. Il faut croire que tout était écrit, que mon destin était de m'échouer ici.
      Même si je l'avais su, qu'est-ce que j'aurais pu changer ?

      Ca y est je craque, je veux rentrer chez moi... Je veux revenir quelques années en arrière et empêcher mon frère de faire toutes ces conneries... C'est de ma faute, tout ça, si je l'avais mieux surveillé, mieux éduqué, rien ne serait arrivé. Tout est de ma faute.

      Edwin se dandine sur le sol. Ca ferait rire quelqu'un d'autre, mais pas moi. C'est pas drôle. Je ne peux rien faire pour lui, mis à part le fait de ne plus toucher à rien chez lui...





    Edwin Vanelsin

      * Faut que j'arrête de trembler comme ça. Il va me prendre pour un taré. Si c'est pas déjà fait... *

      Que faisait-il, au juste, son esclave ? Après une grosse convulsion, Edwin parvint à relever la tête et à l'apercevoir près du piano, se tenant bien droit. Il lui demanda s'il pouvait faire quelque chose pour lui. Sûrement pas, non ; lui-même ne savait pas quoi faire dans ces cas-là, hormis attendre que ça passe.

      - Ca ira. siffla-t-il entre ses dents.

      Le russe n'avait pas l'air fier, tout d'un coup. Tout penaud, il le regardait se tortiller au sol, impuissant, se demandant sûrement s'il devait agir ou le laisser souffrir tranquillement. Peu importe, mieux valait qu'il ne s'approche pas ; et qu'il ne le touche pas, surtout.
      Le visage de Mihaïl se décomposait petit à petit au fil de ses pensées que le vampire ne pouvait deviner. La seule chose qui était certaine, c'est qu'il ne semblait plus être ce jeune homme fier et heureux à sa sortie de prison. C'était à peine s'il ne semblait pas regretter d'être ici. Et bien, s'il le souhaitait, il pourrait toujours repartir d'où il venait, si les cachots lui tenaient tant à coeur ! Edwin serait sûrement un peu déçu de se débarasser de cette perle rare aussi rapidement, mais peut-être n'aurait-il pas le choix, par la suite.

      Comme il se sentait un peu mieux, le vampire réussit à se hisser sur ses avant-bras et à ramper d'une drôle de façon jusqu'à la chambre de Mihaïl dont la porte était restée ouverte. Il arriva à se glisser jusqu'à son armoire et tira bruyamment sur l'un des tiroirs du bas qui faillit se disloquer sur le coup.

      Bon, alors... Il lui avait promis des vêtements, il allait en avoir. Alors voyons voir...
      De ses mains tremblantes, il parvint à extirper un pantalon de cuir rouge. Plutôt excentrique ; mais ça lui plairait peut-être, au russe. Le caïnite comptait bien le vérifier immédiatement.

      - Viens voir ici.

      Il se dirigea vers le lit et étala le vêtement dessus puis s'assit à côté et prit sa tête entre ses mains. Son crâne tambourinait aboninablement, comme s'il allait exploser. C'était insupportable.
      Comme si ce n'était pas déjà suffisant d'être différent. Fallait en plus qu'il soit malade comme un humain, qu'il soit victime de crises lorsqu'il restait trop longtemps chat. C'était vraiment pas de bol, tout ça. Et ça tombait sur lui, inévitablement.

      Le tiroir resta béant ; il n'avait pas la force de se relever pour aller le refermer et en ouvrir un autre pour lui dégoter un Tee-shirt. Il avait horreur de se montrer aussi faible devant quelqu'un d'autre ; mais si le russe restait habiter avec lui, il faudrait bien qu'il s'habitue à paraître ainsi devant lui. Ou qu'il arrête d'abuser de la métamorphose animale.

      La fierté qui lui restait n'était pas assez forte pour qu'il parvienne à rester assis. Il se coucha sur le côté et se roula en boule, lança une couverture par dessus son corps et se pelotonna sur le matelas en attendant que le russe ne débarque dans la pièce pour effectuer sa séléction vestimentaire.

      * Pourvu que ça aille mieux rapidement. Je ne veux pas passer pour un malade ou une faible nature qui tremblote de partout. Je ne suis pas comme ça, bon dieu ! Que ça cesse... *
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    MessageSujet: Re: 3 - La perfection n'existe pas. Quoique...   3 - La perfection n'existe pas. Quoique... EmptyLun 10 Jan - 17:59
      Ed se dirige tant bien que mal dans "ma" chambre. Je l'entends fouiller. Qu'est-ce qu'il fabrique ? Il n'a vraiment pas l'air dans son assiette...
      Il me demande de venir. Je me lève et me dirige dans la chambre. Je le vois alors allongé dans le lit, mal en point... Il n'est vraiment pas bien.

      Mon regard se dirige sur un pantalon en cuir rouge déposé sur le lit, à côté de lui. Hm ! Bon goût. J'adooooore le cuir. Je le prends, le regarde sous tous les angles. M'oui, ça me plaît. Il est à ma taille, en plus ! Comme mon maître ne pète pas le feu, je préfère ne pas le déranger. Je regarde un peu dans les tiroirs ce qu'il a prévu pour moi. J'y trouve un caleçon et un fin pull col roulé noir à mon goût. Veillant bien à ce qu'Edwin soit tourné du côté de la pièce où je ne suis pas, j'ôte la serviette et m'habille. Tout me va comme un gant.


      Pff... Je sais pas pourquoi je vais faire ça, mais je le fais. Je me dirige vers le bureau et m'empare d'un coupe papier, puis d'un verre propre trouvé dans un placard. Je remonte la manche de mon bras droit jusqu'au coude et me prépare à trancher ces veines si bleues qui se dévoilent sous ma peau blanche... Petit moment d'incertitude...
      Quand François se nourrissait de moi, il m'immobilisait. Je ne pouvais rien faire... et ces petites doses de sang qu'il me prélevait... ce moment-là était un supplice, une atteinte à ma condition d'homme libre. Je redoutais l'instant où mon maître avait faim.

      Mais là, c'est différent. Edwin ne m'a obligé à rien pour l'instant, et je lui dois ce sacrifice. Après tout, il m'a sorti du magasin. Et puis je veux en quelque sorte me faire pardonner de ce que j'ai pu lui faire... Je ne veux pas lui déplaire, je veux lui montrer qu'il peut compter sur moi. Ainsi, s'instaurera peut-être un climat de confiance...
      C'est donc de mon plein gré que je m'entaille soigneusement les veines, dans la salle de bains. Mon sang perle sur ma peau pour s'échouer dans l'évier. Je pose le coupe-papier et saisis le verre pour recueillir mon sang. Il se remplit doucement. Et puis d'une main je fouille dans l'armoire à pharmacie pour y trouver des compresses, une bande, et un désinfectant. On ne sait jamais ce qu'un individu peut faire d'un coupe-papier...

      Une fois mon bras bandé, je quitte la salle de bain avec mon verre. C'est marrant, on dirait que je me balade avec un bon petit Bordeaux... C'est un peu incongru. J'espère que mon sang lui plaira... faute de lui plaire moi-même.
      J'entre à nouveau dans la chambre et dépose le verre sur sa table de chevet, avant de me pencher sur lui.

      - Buvez, Monsieur... Ca va vous requinquer.

      En parlant de requinquer... Je mangerais bien quelque chose, moi. Mais j'attends que son malaise lui passe pour lui demander...
      En attendant... je suis si fatigué... Ce séjour au magasin m'a épuisé. Je quitte la chambre sans un bruit, pour me retrouver dans le salon. Je m'allonge sur le canapé un instant... Je ne veux pas dormir, je veux juste me reposer un petit moment... Mes paupières sont si lourdes, j'ai du mal à garder les yeux ouverts... Et si je les fermais un instant ? Rien qu'un peu...
      Juste... dormir un peu...
      Dormir...






    Edwin Vanelsin

      Edwin entendit son esclave pénétrer dans la pièce et s'emparer du pantalon. De ses yeux à peine entrouverts, il parvint à distinguer sa silhouette se déplacer jusqu'à l'armoire et prendre lui-même l'initiative de sortir d'autres vêtements du meuble. Ensuite, il ne distingua rien d'autre hormis des frôlements de tissu : son esclave était allé de l'autre côté de la pièce pour se changer. Le vampire était curieux de savoir à quoi le russe ressemblait dans sa nouvelle tenue. Il ne put empêcher ses lèvres de s'étirer légèrement : il serait très classe, assurément.

      Les pas de Mihaïl s'éloignèrent et il perçut des bruits qui lui semblèrent lointains, comme s'il n'avait eu qu'un pied dans ce monde. Il lui sembla surprendre un tintement de verre et un autre son qu'il ne sut définir. Que faisait-il donc ?
      Cette fois, même s'il mettait la pièce sans dessus dessous ; le caïnite n'aurait pu se lever pour aller l'en empêcher. Son attente débuta alors, et aucun élément ne lui fut apporté pour qu'il puisse éventuellement deviner ce à quoi son esclave s'occupait. Il n'avait pas osé aller dans sa chambre, tout de même ?

      Et puis il refit son apparition au bout de quelques minutes. Edwin, sans même ouvrir les yeux, ne prit que quelques secondes avant de comprendre ce que le russe avait fait. Bon Dieu, mais que lui avait-il pris ?
      C'était plutôt étonnant pour un buveur de sang ; mais il n'aimait pas coincer un humain pour s'accaparer de force ce liquide rougeoyant indispensable à sa vie. S'il le faisait, c'était bien parce qu'il y était contraint. Mais si ça n'avait tenu qu'à lui, il se serait volontiers entaillé ses propres veines pour subvenir à ses besoins. Ca n'avait pas que des avantages d'être vampire...
      Rien qu'à l'odeur qui avait envahi la pièce au moment où son esclave y était entré, le caïnite avait deviné. Ce geste le surprit ; mais avant tout, le toucha beaucoup. C'était incroyable de penser que l'humain venait de lui offrir de lui-même un peu de son sang pour l'aider à aller mieux. Est-ce que ça allait marcher, au moins ? D'habitude, lorsque ses crises survenaient, il attendait simplement que ça passe, enfermé dans ses appartements, sans déranger personne. Oui mais voilà ; à présent le russe allait partager son quotidien et semblait déjà prêt à lui apporter son aide s'il la sollicitait.

      Le verre fut posé sur la table de chevet, juste à côté de lui ; et il sentit le souffle du russe s'approcher de son cou pour lui conseiller de boire le contenu du récipient.

      - Mihaïl...

      L'absence de réponse lui apprit qu'il était déjà reparti, souhaitant sûrement le laisser se reposer un peu. Il était incroyable, cet humain...
      Il saisit le verre à deux mains pour ne pas en renverser une goutte et le porta à ses lèvres en grimaçant. Mihaïl s'était sacrifié pour que l'état de son maître s'améliore ; c'était pourquoi le caïnite ne pouvait refuser ce qu'il lui avait donné. Mais comment saurait-il l'apprécier ?
      Le liquide se déversa dans sa bouche. Un goût nouveau s'empara de ses papilles gustatives et il l'étudia avec soin avec le peu de lucidité qui lui restait. Le sang du russe avait une drôle de saveur, comme il n'en avait jamais connu de telle. Mais elle ne lui déplut pas, loin de là. Il fallait juste ne pas penser que le jeune homme avait souffert en s'entaillant le bras pour le bénéfice d'un autre.

      Sa tête retomba sur l'oreiller et il resta un moment à contempler le récipient vide. Il n'était pas si mauvais que cela alors, en tant que maître, pour que son esclave vienne lui apporter ce dont il avait besoin pour vivre sur un plateau d'argent ? Malgré toutes les pensées du même style que cette dernière qui lui passèrent par la tête, il ne parvint à ressentir aucune satisfaction d'avoir agi ainsi. Ou simplement la fierté d'avoir trouvé un homme comme Mihaïl. Mais lui, dans cette histoire, n'avait aucun mérite ; il en prit conscience et se renfrogna.

      Il lui fallut quelques minutes avant de se rendre compte, une fois sorti de ses songes, qu'il se sentait déjà beaucoup mieux. Tiens donc, venait-il de découvrir le remède miracle ? Il étira ses membres engourdis et s'extirpa de sous la couette. Ses pas étaient légèrement hésitants mais il tenait le choc.

      Il se rendit dans le salon et y découvrit le russe, tête en arrière et bouche ouverte, la respiration ralentie : il s'était endormi sur son canapé. Edwin sourit : il avait vraiment un visage d'ange lorsqu'il était en proie au sommeil. Lui-même était-il aussi beau, dans ces moments-là ?
      Le vampire retourna dans la chambre du jeune homme chercher la couverture dont il s'était servi auparavant et l'étala sur lui. Ses vêtements seraient peut-être un peu chiffonés, mais au moins, son petit bijou n'aurait pas froid. A ce propos, il était vraiment très élégant, avec son pantalon de cuir et son pull-over.

      Une salade composée ainsi que de la viande froide furent commandées. S'il y avait bien une chose qu'Edwin détestait faire, c'était la cuisine. Autant ça ne le dérangeait pas du tout de faire son ménage et sa lessive lui-même ; mais alors la popotte...
      Les plats furent apportés et déposés sur la table basse devant le canapé, juste sous le nez de son esclave. Le caïnite s'en voulait d'avoir oublié que le jeune homme n'avait sûrement rien avalé de correct depuis plusieurs jours pendant son moment de faiblesse. Edwin Vanelsin serait-il égoïste ?
      Il fit un non de la tête pour se répondre à lui-même, puis reporta son attention au russe qui somnolait toujours. Ca serait sûrement plus facile à faire pendant qu'il dormait. Il se rapprocha de lui et murmura doucement, comme si le fait de l'avoir prononcé plus fort lui aurait écorché les lèvres :

      - Merci.
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    MessageSujet: Re: 3 - La perfection n'existe pas. Quoique...   3 - La perfection n'existe pas. Quoique... EmptyLun 10 Jan - 18:03
      L'arrivée en trombe d'Edwin et de ses quatre minets me fait sursauter une nouvelle fois. Stressant, ce mec ! J'avoue que, pour le moment, je l'aime bien, mais il me fait peur, parfois. Et puis c'est quoi, ces lunettes ? Bon, je ne vais pas me moquer, j'en ai eu pendant dix ans, et des bien plus moches... Je n'ai pas pu faire le difficile, à l'époque, ma famille était l'une des nombreuses victimes du communisme.

      - Ca va, merci...

      Pourquoi s'inquiète-t-il autant pour moi ? Il y a quelques heures à peine, j'aurais juré que l'envie de me tuer lui était passé par la tête. J'ai sûrement eu raison de lui donner un peu de mon sang, ça lui a montré qu'au fond, je ne suis pas si méprisable... Mihaïl, tu n'es pas con, finalement. T'as de bonnes initiatives. Bravo, mon cher. Bah, il n'y a pas de quoi ! Oh si si, j'insiste...
      Le chat blanc se frotte contre mon pull. Qu'il est mignon... Je le caresse. Il s'étale sur mes cuisses et ronronne.

      Edwin me désigne un téléphone près de la porte d'entrée. Apparemment, il me permet d'obtenir tout ce que je veux... Bien, bien... J'acquiesce d'un coup de tête avec un léger sourire. Mon maître est véritablement gentil, je n'aurais pu espérer mieux. Finalement, je sens que je vais me plaire, ici ! Nourri, logé, blanchi, c'est la planque parfaite. Et si ça peut me permettre de me remettre au violoncelle, je veux bien passer le reste de mes pauvres jours à Vampire's Kingdom... Ou du moins dans cet appartement, l'envie de sortir de ces murs et de rencontrer l'un de ces démons me dérange quelque peu... Oui, j'ai peur de me faire zigouiller là dehors par un vampire sadique et fou. Je l'avoue.

      Edwin disparait dans la salle de bain pour revenir avec un petit flacon, qu'il pose sur la table. Qu'est-ce que c'est que cette mixture ? Le vampire me prend le bras et remonte la manche de mon pull pour ensuite défaire mon bandage, et appliquer sa potion douteuse. Puis il me demande pourquoi je lui ai donné un peu de mon sang. Que répondre ? Je ne le sais pas vraiment... Je l'ai vu mal en point, et mon instinct m'a dit de le faire. J'ai toujours veillé sur mon entourage, malgré ce que certains m'ont fait subir... Je pense inévitablement à Youri, ce petit salaud qui m'a pourri l'existence... J'avais beau le détester, je ne pouvais me résoudre à l'abandonner. La haine est si proche de l'amour, parfois.

      - J'ai pensé que c'était nécéssaire... Pas uniquement pour vous, un peu aussi pour moi peut-être. Je ne voulais pas que notre relation parte sur un mauvais pied, et pour vous prouver que je ne suis pas quelqu'un de mauvais, malgré ce que j'ai pu faire par le passé, j'ai cru bon de devoir vous aider.

      Je ne veux pas le lui avouer, mais je l'aime bien, ce type. Je ne le connais que depuis très peu de temps, je ne sais rien de lui, mais je suis certain que nous avons beaucoup de choses en commun. J'ai pas envie qu'il me jette comme une vieille chaussette, je veux qu'il me respecte et qu'il prenne soin de moi, je veux lui montrer que je suis une personne digne d'intérêt. Je ne veux pas être traîté en esclave mais en être humain, et pour ce faire je dois lui prouver que je mérite ma condition d'homme. En usant de qualités humaines, et non d'une force stupide et de rébellions inutiles.






    Edwin Vanelsin

      Edwin avait stoppé son geste lorsque le russe avait entamé son explication. Il ne l'interrompit pas et l'écouta jusqu'au bout sans broncher. Son visage restait de marbre, mais dans son esprit, beaucoup de pensées se bousculaient. Des pensées qui ne l'auraient même pas effleurées il y a quelques heures de cela...
      Pour l'instant, il ne trouvait aucune explication à ce qu'il faisait, pourquoi il s'inquiétait autant pour cet humain. Il espérait que l'avenir lui apporterait la réponse. Mais même sans savoir pourquoi, il s'était mis en tête de prendre soin de cet homme. Il ne manquerait de rien, ah ça non... Le vampire n'avait pas encore perdu la tête au point de se mettre à genoux devant le jeune homme pour le supplier de rester à ses côtés, mais il ne voulait pas qu'il se déplaise pas ici, et qu'il décide de lever les voiles.

      C'était tellement étrange. Jamais il n'avait été fier de se trouver en compagnie de quelqu'un d'autre, ni satisfait. Ca ne lui inspirait que de la crainte, de la méfiance. Il les détestait tous, le monde n'était pas fait pour lui ; vampires et humains confondus. Tous des imbéciles qui ne le comprenaient pas et ne l'accepteraient jamais.
      Mais était-ce son manque cruel de compagnie qui l'avait véritablement poussé à l'achat du russe ? En partie, sans doute. Mais ce n'était sûrement pas la seule explication. Pourquoi l'avait-il choisi lui ? La demoiselle qui se trouvait dans la cellule d'à côté aurait peut-être très bien fait l'affaire, elle aussi. Du moins pour un autre caïnite. Edwin, lui, ne s'en serait pas contenté, il en était certain. Elle l'aurait agacé et il n'aurait pas tenu plus d'une journée en sa compagnie.

      Il resta immobile avec le bras de Mihaïl entre ses mains, le regard lointain. Il voulait comprendre pourquoi le russe l'avait tant attiré. Il y avait forcèment quelque chose. Combien y avait-il d'esclaves dans ce magasin ? Une centaine ? Plus ? Tous ces visages, il les a observé ; mais il ne s'est attardé que sur un seul. Qu'avait-il de si particulier ?
      Ce qui s'était passé dans sa tête à ce moment-là, il s'en souvenait encore très bien. Il avait marché parmi les cages, jeté des regards un peu partout, puis l'avait aperçu. Et là, le déclic fut immédiat. Instantané, mais inexplicable...

      Il avait beau se creuser la tête, il ne trouvait pas. Mais il était certain de ne pas s'être trompé. Ca le turlupinait énormément, tout ça.

      Le regard du russe qui pesait sur lui le fit brusquement prendre conscience qu'il le faisait languir depuis un instant, le bras en attente, dans le vide. Comme Mihaïl faisait un drôle d'air, il se souvint qu'il n'avait pas ôté ses lunettes en se précipitant dans le salon, quelques minutes auparavant. D'un geste dédaigneux, il expédia cette monstruosité sur le canapé d'en face et reporta son attention au bras tendu de son esclave.

      Tout en étalant son produit miracle, il repensa à ce que le jeune homme avait dit juste avant, au sujet de son sacrifice. Il voulait partir sur de bonnes bases... Il l'aimait bien, alors ?
      C'était bien beau tout ça. Ca aurait même pu être parfait s'il ne savait pas pertinemment qu'il lui faudrait recommencer dans peu de temps. Et cette fois, hors de question d'être agonisant pour inciter son esclave à aller s'entailler les veines pour lui.

      Ses yeux remontèrent jusqu'au cou du jeune homme. On ne le voyait qu'à moitié à cause du col roulé, mais suffisamment pour distinguer des cicatrices semblables à d'anciennes morsures. Du bout des doigts, il saisit le tissu et l'abaissa légèrement pour voir l'étendue des dégâts. Jusque là, malgré qu'il l'ait contemplé sous tous les angles, il n'y avait pas prêté plus d'attention, pour ne pas dire l'avait à peine remarqué. Bien qu'il pensait connaître la réponse, il ne put s'empêcher de demander :

      - Ton ancien maître ?

      Il effleura doucement de la main les blessures du russe et ne put s'empêcher de ressentir un pincement au coeur. Etait-il en train de le plaindre ? Non mais décidément, ça n'allait vraiment plus depuis que Mihaïl avait débarqué.
      Une question lui brûlait les lèvres. Il la laissa s'échapper car ça aussi, il avait besoin de le savoir.

      - Est-ce que ça fait mal, quand...

      Il ne parvint pas à finir sa phrase. Cet acte le répugnait, mais il savait qu'il serait, par la suite, contraint de le répéter. Un jour ou l'autre, il faudrait bien que Mihaïl passe à la casserole. Si la vie du vampire n'en dépendait pas, il se le serait sûrement interdit. Mais hélas, il n'avait guère le choix...
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    MessageSujet: Re: 3 - La perfection n'existe pas. Quoique...   3 - La perfection n'existe pas. Quoique... EmptyLun 10 Jan - 18:04
      Edwin me regarde silencieusement, mon bras toujours dans sa main. A quoi pense-t-il ? Il semble si lointain... Il y a quelques heures, il me regardait avec dégoût. Maintenant il m'observe presque avec des yeux doux... Nan, c'est pas vrai... Ne me dites pas que, lui aussi, il tombe amoureux de moi ! C'est pas possible... Qu'est-ce que j'ai pour ainsi attirer à moi les vampires homosexuels ? J'ai une tête à être gay ? Peut-être bien, en fin de compte. Mais je ne le suis pas. Peut-être un jour... mais pas pour le moment.

      Non, ce n'est pas ce genre d'attirance. C'est une drôle de relation, maître-esclave... Il n'y a rien de comparable. On dirait une sorte de coup de foudre, mais plutôt comme un petit garçon qui découvre avec émerveillement un petit chien à la SPA et qui veut absolument celui-là, et pas un autre... Bizarre, bizarre. Avec François, ce n'était pas comme ça. Je n'ai jamais jappé devant lui pour avoir un su-sucre. Je pourrais me surprendre à demander la baballe à Ed un de ces quatre... Enfin, façon de parler.

      Edwin balance ses lunettes sur l'autre fauteuil, l'air un peu gêné. Je ne peux retenir un sourire. Du coup, ça détend un peu l'atmosphère étrange qui règne dans cette pièce. Sa mixture est un peu froide, mais elle apaise la douleur immédiatement. Ca me fait du bien, j'ai déjà oublié le tranchant du coupe-papier...

      Ed me regarde toujours fixement, songeur. Il approche son autre bras de moi et touche mon cou avec ses doigts glacés. Il baisse légèrement mon col roulé. Il a donc vu les traces de morsures... Le simple fait qu'il me les rappelle fait mal à mon ego. J'aquiesce à sa question. Je me rappelle cette lutte perpétuelle avec François. Pendant trois mois je n'ai cessé de lui montrer l...................... FIN MANQUANTE - PERDUE LORS D'UN CHANGEMENT DE FORUM.
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