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     5 - Sors de ma tête.

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    Atticus

    Atticus

    Messages : 203
    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: 5 - Sors de ma tête.   5 - Sors de ma tête. EmptyVen 21 Jan - 17:53
    Edwin Vanelsin

      * J'en peux plus... *

      Il venait de s'effondrer une fois de plus sur le tapis, la tête entre les mains, l'image de Mihaïl dansant devant ses yeux, comme si elle avait voulu le narguer. Il s'étendit de tout son long au sol et laissa tomber ses paupières, tenta de se focaliser sur autre chose. Rien n'y fit.
      Son état n'avait fait qu'empirer, et ce beaucoup plus vite qu'il ne l'aurait imaginé. Il n'en pouvait plus, il le voyait tout le temps, partout où il allait. Et quand le russe était dans la même pièce que lui, c'était encore pire. Par deux fois déjà, il était passé à deux doigts de s'approcher de trop près de lui. Le moment où il n'y résisterait plus du tout ne saurait tarder, il le savait... De rage, il se mit à hurler dans le salon, accusant les meubles d'être coupables de son état par ses plaintes.

      - Mais sors de ma tête, bordel !

      Et puis, brusquement, il éclata en sanglots et se laissa giser au sol, tel un pantin désarticulé. Six mois. Ca faisait six mois que Mihaïl vivait avec lui. Six mois au cours desquels ce qu'il redoutait n'avait fait que s'agrandir. L'amitié s'était transformée depuis bien longtemps, à présent... Et cela faisait plusieurs jours qu'il venait d'en prendre pleinement conscience et qu'il paraissait complètement fou lors de ses crises d'hystérie, dont le but était de parvenir à banir ce sentiment de son corps. En vain.
      Il alla se rouler en boule contre l'un des canapés et attendit que ses tremblements cessent. Heureusement que son esclave n'était pas là, il n'avait jamais été dans un état pareil, c'était pire que tout ce qu'il avait connu auparavant. Ses crises n'étaient plus dues à ses transformations dont il n'avait pas abusé récemment, mais uniquement à la folie qui s'emparait peu à peu de lui alors qu'il tentait de faire disparaître cet amour dont il prétendait ne pas vouloir.

      Le russe ne pouvait plus rester, ça devenait insupportable. C'était ce qu'il s'était dit il y a quelques temps, une promesse qu'il s'était faite : s'il franchissait ce cap invisible, s'il sentait que ça allait trop loin, alors il le forcerait à partir. Il venait de franchir la limite.
      Refoulant ses pensées, il se redressa tant bien que mal et se dirigea d'un pas lent mais déterminé vers la chambre du jeune homme pour y prélever quelques vêtements chauds qu'il enfourna dans un sac qui traînait là. Après une courte réflexion, il lui ajouta un peu d'argent et quelques aliments pour qu'il tienne plusieurs jours avant de trouver autre chose. Ce soir, il avait l'intention de l'accompagner hors de la ville et de lui demander de partir. Son humain ne comprendrait sûrement pas pourquoi... Et d'ailleurs, il ne comptait pas lui en donner la véritable explication. Il en aurait trop honte.
      Encore un court moment d'hésitation à l'entrée de la chambre de Mihaïl. Etait-il en train de prendre la bonne décision ? Il le regretterait tôt ou tard, sûrement dès le lendemain, et sa vie deviendrait un véritable enfer. Sans doute même qu'il se suiciderait dans le mois qui suivrait ou bien qu'il abandonnerait tout pour s'en aller en courant à perdre haleine jusqu'à temps qu'il le retrouve pour tout lui avouer. Peu importait, il fallait qu'il agisse, et le plus tôt serait le mieux.

      Cela faisait déjà plusieurs heures qu'il ne l'avait pas vu. Il n'avait absolumment aucune idée de l'endroit où il aurait pu se trouver, mais il était décidé à retourner de fond en comble tout le manoir pour lui mettre la main dessus, coûte que coûte. Le sac sur l'épaule, il sortit au pas de course et commença son exploration.
      Il visita toutes les pièces dont il connaissait l'existence mais ne l'aperçut à aucun endroit. Mais il ne perdait pas espoir, il était forcèment quelque part. Alors il poursuivit, il franchit la porte d'entrée du château pour aller explorer l'extérieur. Trouillard comme il était, il ne serait sûrement pas allé dans la forêt... A moins qu'on l'y ait traîné de force ? Ce serait le comble, fêter son départ par un sauvetage héroïque à la Edwin Vanelsin. Le pauvre russe s'en souviendrait sûrement toute sa vie.
      Alors qu'il méditait en passant près d'une rangée d'arbustes, l'un de ses cinq sens le fit s'arrêter net. C'était certain, son esclave était dehors, il aurait reconnu l'odeur de son sang entre mille. Mais pourquoi donc était-elle si présente dans l'air ? Lui était-il arrivé quelque chose ?

      Edwin commença à paniquer ; avec l'odeur qu'il dégageait, on aurait pu le repérer à plusieurs kilomètres à la ronde. Mais où avait-il encore bien pu se fourrer ? Il traversa le parc au pas de course vers l'endroit où il pensait trouver son esclave. Il avait vu juste, il était bien là, assis sur le rebord de la fontaine, les cheveux ruisselants. Mais qu'est-ce qu'il avait fait, il n'avait quand même pas plongé sa tête dedans ?
      Son manteau était posé à côté de lui et le jeune homme tenait son visage entre ses mains. Que lui était-il arrivé ? A présent, toute pensée d'exil du russe avait disparu de l'esprit du caïnite. Silencieusement, il s'approcha de lui et vint s'assoir juste à côté. Sa respiration anormalement rapide l'inquiétait, il posa la main sur son épaule et lui parla d'une voix douce qui, malgré lui, laissait filtrer un soupçon d'inquiétude.

      - Qu'est-ce que tu as fait ?

      Il était tellement agréable à regarder, avec ses cheveux trempés qui tombaient dans son dos. Bon, il fallait avouer que le pull taché de sang et la saleté dont il était couvert gâchaient un peu le tableau. Ce que ça devenait difficile pour le caïnite de s'empêcher de le serrer contre lui ou de lui caresser la joue. Mais une fois de plus, il sut se retenir. Le seul geste qu'il fit fut de lui ôter la main si odorante pour examiner sa blessure. Elle était toute fraîche et à en déduire par sa forme, le jeune homme s'était sûrement coupé avec un morceau de verre.
      Une autre envie d'un tout autre genre lui saisit les tripes. Il avait pris goût au sang de Mihaïl, et résister au désir de lui lécher la paume de main pour satisfaire ses papilles gustatives lui était quasiment aussi difficile que de ne pas le serrer contre lui. Encore cette fois, il n'en fut rien, Edwin sut se contrôler.

      - Raconte-moi, Mihaïl.
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    Atticus

    Atticus

    Messages : 203
    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: Re: 5 - Sors de ma tête.   5 - Sors de ma tête. EmptyVen 21 Jan - 18:05
      Ce que je peux être sale ! Mais pourquoi je suis allé là-dedans, hein ? Si ça se trouve, j'ai chopé des champignons dans les ruines de cette église, et je vais tomber malade... Hey, bonne excuse pour rester au pieu, ça. Mil, t'es un génie, tu vas te faire porter pâle.
      Non, je ne peux décemment pas rentrer dans un état pareil... Faut que je me décrasse un peu.

      Tiens, une fontaine ! Ca tombe bien. Un peu glauque, ce parc, cet endroit ne m'inspire pas confiance... mais bon, je n'ai pas vraiment le choix. Je m'approche du bassin en pierre et retire mon manteau. Alors que je le prends dans une main pour le déposer sur le rebord de la fontaine, je sens quelque chose transpercer ma paume. Un filet de sang coule le long de ma main et s'échoue dans l'eau claire. Et merde, un morceau de vitrail dans mon cuir... Tout ce rouge qui se déverse dans l'eau, ça ne va pas manquer d'attirer un vampire dans le secteur. Et un affamé de plus sur mes traces, pour terminer la soirée en beauté !

      Il peut bien me vider de mon sang, cette fois, j'en ai plus rien à faire... trop fatigué pour courir. Je pose un genou sur le rebord pour plus d'équilibre et me penche sur l'eau agitée par le flot de la fontaine. Mon reflet me montre la pâleur de mon visage. Il faut dire que la soirée n'a pas été... top. Trois personnes ont essayé de me tuer cette nuit, dont une qui n'avait pas réellement de mauvaises intentions à mon égard...

      Hm... allons-y. Ca ne peut pas me faire de mal. Je m'approche de l'eau et finis par y plonger la tête. Les bulles d'air qui s'échappent de mes narines caressent mon visage. C'est froid, et c'est si bon... Tout est calme, là-dedans. Les problèmes de l'O2 n'affectent pas l'H2O, c'est un autre monde. Tout serait si simple si j'étais un poisson...
      Mais je ne suis qu'un homme. Et je n'ai plus d'oxygène. Je me redresse soudainement et retire ma tête de l'eau en inspirant profondément. Les mille petits bruits du parc et de la nuit retentissent à nouveau. Je m'assois sur le rebord de la fontaine et, posant mes coudes sur mes cuisses, plonge ma tête dans mes mains, en songeant un peu trop tard au sang qui s'écoule de ma paume.

      Je ne suis pas fait pour cette existence... souvent, je me suis attendu à trouver la mort un jour ou l'autre, ma misérable vie ne tient qu'à un fil, et c'est cette phobie qui m'a rendu aussi nerveux et craintif. J'ai si peur d'affronter mon destin que j'ai parfois envie de mettre fin à mes jours pour ne pas attendre d'être torturé jusqu'à ce que mort s'ensuive... Je ne suis pas très courageux, et même plutôt lâche, je me persuade qu'il faut garder le sourire et l'humour mais à côté de ça je me cache jour et nuit. Il faut dire que sortir de l'appartement d'Edwin ne m'a pas souvent réussi...

      Edwin... il est tellement sympa avec moi. Il est le meilleur ami que je n'ai jamais eu, je peux tout lui dire et jamais il ne se moque de moi, je lui fais confiance et il sait qu'il peut avoir la mienne. Nous nous comprennons tous les deux, nous nous soutenons dans les moments difficiles. C'est un type en or.
      Mais depuis quelques temps, il a un comportement étrange... A chaque fois qu'il me voit, un sourire illumine son visage. Il me vénère comme une espèce de dieu, ou quelque chose du même genre... nos rencontres deviennent de plus en plus gênantes. Ce n'est pas comme si j'avais envie de l'éviter, oh non... mais je ne sais plus quoi penser. Je l'aime bien, c'est vrai... mais est-ce que cela va plus loin ? Je n'en sais fichtre rien... Nous nous ressemblons étrangement. Si j'avais son âge et vécu son histoire, peut-être que je serais lui.

      J'entends alors Edwin s'approcher de moi. Quelle coïncidence... ou peut-être pas. Il semble être à ma recherche, je le vois à son air soulagé. Il est nerveux, il s'est encore inquiété pour moi. Voilà pourquoi je ne lui raconte que rarement ce que je fais en dehors des murs du palais... Pour me protéger, il ne me laisserait plus sortir, s'il savait...
      Il prend ma main pour regarder ma blessure, et me demande ce qui m'est arrivé. Comment lui dire "oui, j'ai essayé une nouvelle fois de tuer un vampire et j'ai mis en danger une humaine dans une église miteuse au fin fond des bois". Non, ce n'est pas si simple que cela.

      Je m'apprête à trouver une autre réponse, mais je remarque alors à ses pieds un sac... mon sac, plus précisément. Celui que j'avais à mon arrivée à Vampire's Kingdom, que François m'avait permi de conserver, et que j'avais récupéré au magasin après qu'Edwin m'aie acheté. Depuis six mois, il trône dans ma chambre sur un fauteuil, depuis six mois je le regarde depuis mon lit en pensant à qu'il a été le seul témoin des atrocités dont j'ai été victime... et voilà qu'il se retrouve aux pieds d'Edwin, visiblement rempli. Qu'est-ce que ça veut dire ?

      J'échange un regard stupéfait avec mon maître, puis m'empare de mon sac. Je dois savoir ce qu'il mijote. Je commence à douter de ma confiance en lui, et ouvre le sac pour jeter un oeil à l'intérieur. Hébété, je fouille un peu, et découvre des vêtements, de l'argent, de la nourriture. Le bagage parfait pour quelqu'un qui s'en va à la volée.
      Je relève les yeux vers Ed.

      - Tu me mets à la porte, si je comprends bien ?

      Je ne sais pas pourquoi, mais la colère se met à m'envahir. Je ne suis pas du genre à me laisser emporter, mais toutes ces questions sans réponses qui se bousculent dans ma tête, la fatigue, et ce que je viens de découvrir, me mettent hors de moi. Je balance le sac à quelques mètres de nous et me relève brusquement, m'éloignant un peu de la fontaine, tournant le dos à mon maître. Je me sens trahi.
      Je fais quelques pas nerveux, puis me retourne vivement vers Ed et le dévisage d'un air sombre.

      - Je pensais que tu l'avais compris... Je ne veux pas partir d'ici ! Tu peux essayer de me jeter dehors, je reviendrais ! J'étais pourtant sûr que tu m'appréciais, et que tu voulais me garder avec toi... Je me suis trompé, sans doute...





    Edwin Vanelsin

      La réaction de Mihaïl n'était pas vraiment celle qu'il aurait envisagé. D'habitude, le russe ne s'énervait jamais, il savait encaisser les coups et ravaler ses mots pour ne faire de mal à personne. A chaque fois que le tempérament lunatique d'Edwin le faisait entrer dans une colère noire, son esclave se retirait dans sa chambre et laisser passer la tempête. Pas aujourd'hui. Si la situation n'avait pas été aussi délicate, Edwin l'aurait sûrement saisi par le col et lui aurait collé une gifle. Mais ce soir, c'était différent. Ce soir, il ne pouvait pas se permettre d'user de la violence pour lui faire comprendre qu'il devait l'écouter et s'enfuir sans chercher à obtenir d'explication. Ca aurait été trop beau si le russe avait été capable d'une telle prouesse. Bien évidemment qu'il allait lui demander des explications et qu'il s'aggriperait à lui le plus longtemps possible. Ils s'entendaient si bien, tous les deux, qu'il était parfaitement compréhensible que le jeune homme ne saisisse pas la raison de son départ précipité. Furieux, il avait envoyé valdinguer le sac qu'Edwin avait préparé et s'était éloigné de lui. De toute façon, à présent que le caïnite avait annoncé la couleur, il lui était impossible de faire marche arrière.

      Les paroles de Mihaïl le blessèrent. Comment pouvait-il démollir tout ce qu'ils avaient vécu en l'espace de quelques secondes ? Comment pouvait-il réussir à douter de lui, après tout ce qu'il avait fait pour lui ? Bien évidemment qu'il voulait le garder auprès de lui ! Le plus longtemps possible... Mais il ne pouvait plus... Comment allait-il s'y prendre pour le faire comprendre au jeune homme ?

      - Mil'...
      * Mon ange... *
      - Non, ce n'est pas ça, tu ne comprends pas, je suis très bien avec toi !
      * Plus que ça, même. *
      - Ecoute-moi simplement, et fais-moi confiance. Tu ne peux pas rester ici.
      * Ne me laisse pas seul, Mil', je t'en supplie... *
      - Je sais bien que ça peut te paraître dingue, mais je suis sérieux.
      * On ne plaisante pas avec les sentiments. *

      Ses lèvres se mirent à trembler et il dut s'essuyer les yeux d'un revers de main. Finalement, avait-il bien fait de lui amener sa valise ainsi, sous son nez ? Ce serait tellement plus simple de tout déballer, de lui avouer ce qu'il ressentait. Au moins, il serait sincère, et peut-être même qu'avec un peu de chance, Mihaïl serait complètement écoeuré par cette révélation et s'en irait de lui-même, sans demander son reste. A moins que le comportement récent du vampire ne l'ait déjà dénoncé...
      Il décida de bifurquer sur un autre sujet, dans l'espoir d'éviter de parler de lui et revint sur le thème de départ.

      - Tu te sens en sécurité ici, peut-être ? Je ne sais pas d'où tu viens ni ce que tu viens d'y faire, mais à mon avis, tu as dû passer à deux doigts de la mort. Et je pense que ce ne serait pas la première fois. J'ai raison ?

      Oui, c'était assez lâche de sa part de contourner le véritable problème. Mais il ne se sentait pas du tout capable d'un aveu d'une telle importance. Après tout, le russe ne lui avait pas répondu, il s'était immédiatement précipité sur son sac dès lors qu'il l'avait aperçu aux pieds du vampire. Ressentirait-il de la honte, ou attachait-il plus d'importance à sa valise qu'aux questions de son maître ?
      Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était en train d'agir de manière parfaitement injuste. Si on l'avait lui-même chassé de la sorte, il aurait exigé d'en connaître la raison, à n'importe quel prix. C'était normal après tout.

      Mihaïl le défiait du regard, la mine soudainement assombrie. Il avait clairement fait comprendre que même si le caïnite tentait de le chasser, il reviendrait. Il semblait avoir pris racine dans ses appartements, apparemment. Très bien, dans ce cas, il suffirait d'employer les arguments nécessaires pour l'en dissuader !

      - Tu reviendrais, dis-tu ? Avant même que je ne sois au courant de ton retour, les autres n'auront fait qu'une bouchée de toi. Tout ce qu'il restera de Mihaïl Egonov ne sera plus qu'un corps sans vie, vidé de tout son sang. Je ne te savais pas masochiste. M'enfin, si tu y tiens, tu pourras toujours essayer...

      Raté. Il avait voulu être sincère ; à la place, il lui montrait l'image du parfait sadique sans coeur. Chapeau Edwin, t'as gagné sur toute la ligne. Félicitations !
      A chacune de ses paroles, il avait l'impression de s'enfoncer davantage. Ca lui simplifierait tellement la tâche de tout lui révéler et de le laisser choisir par la suite ! Oui mais voilà, Edwin et la facilité, ça faisait deux, si ce n'était plus...

      Finalement, après réflexion, il se leva. Il avait suffisamment joué les hypocrites. De toute façon, Mihaïl finirait bien par lui demander des comptes, tôt ou tard. Alors il les aurait. Il se devait de lui donner une explication. Et puis, si le russe partait dans l'ignorance, lui-même aurait des remords, alors...
      Edwin était arrivé aux côtés de Mihaïl. Il lui fit face un instant puis posa ses deux mains sur ses épaules pour l'inciter à le regarder. Ce qu'ils allaient lui manquer, ses yeux...

      - Je suis désolé. Je me suis un peu emporté et je n'ai pas tenu des propos très sympathiques à ton égard. Mais je préfère ça à la vérité... Reste à savoir si toi, tu peux t'en contenter.

      Même si la réponse semblait évidente, il voulait encore se donner une chance d'échapper aux aveux. Peut-être qu'il agissait stupidement en contournant la vérité. Prendre le jeune russe dans ses bras et lui ouvrir son coeur paraissait si simple. C'était bien facile à dire, certes, mais pas facile à faire, encore moins lorsque l'on se nomme Edwin Vanelsin...
      Bon, allez, un peu de courage. Il ne voulait pas passer pour un lâche et que Mihaïl garde en mémoire une image négative de sa personne. Et puis de toute façon, le jeune homme l'avait sûrement déjà compris ; il n'était ni stupide ni aveugle. Alors puisqu'il lui fallait le reconnaître avant de voir la personne qui comptait le plus au monde pour lui disparaître, autant qu'il se permette d'essayer quelque chose... Parfois, les gestes en disaient bien plus long que les mots, après tout. Juste une fois, avant le départ du russe, pour voir ce que ça faisait. Car après cette révélation, Edwin était persuadé que son esclave allait décamper sur le champ.

      Sa main tremblante libéra l'épaule de Mihaïl pour aller lui caresser la joue. Il était complètement tétanisé à l'idée de ce que ce geste allait produire comme réaction chez le jeune homme. Sa colère ne se serait sûrement pas apaisée en si peu de temps ; il n'était pas lunatique, lui.
      La seconde suivante, il serrait le russe dans ses bras, fourra son visage dans sa chevelure trempée et ne put retenir quelques larmes qui allèrent s'échouer sur la nuque de son esclave.

      - Quoi que tu fasses après ça, promets-moi de ne pas me détester.

      Oh, je t'en prie. Ne m'oblige pas à te le dire, tu sais bien que je n'en ai pas le courage. Va t'en, sans te retourner, va faire ta vie ailleurs, et oublie-moi. Tu ne devrais pas être ici, et je ne mérite pas que tu m'attaches de l'importance.

      Le moment qu'il redoutait tellement était venu. Il avait cru naïvement qu'il pourrait y échapper, et une fois de plus, il s'était trompé. Il relâcha le russe. De toute façon, s'il était resté plus longtemps, il se serait sûrement pris un coup de poing dans les côtes.
      Sa vision était troublée, impossible de définir si c'étaient les larmes qui lui voilaient les yeux ou ce mal-être insupportable qui l'avait gagné et empoigné aux tripes. Son pas gauche et hésitant le mena avec difficulté jusqu'à la fontaine ou il se laissa tomber pour se passer de l'eau sur le visage, pour tenter de retrouver un peu de lucidité. De nouveau, de légers tremblements s'emparèrent de son corps, comme s'il grelottait. Mais ce ne pouvait être le froid qui agissait sur lui, puisqu'il était mort... Et il avait bien l'intention de mettre fin à cette seconde vie après cette soirée, puisqu'il n'aurait bientôt plus de raison de continuer à vivre s'il restait seul. Cette solitude qu'il traînait depuis l'enfance l'avait déjà trop fait souffrir. Il laissait au russe le choix de son propre avenir. Car ce serait avec Mihaïl... ou rien.
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    Atticus

    Atticus

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    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: Re: 5 - Sors de ma tête.   5 - Sors de ma tête. EmptyVen 21 Jan - 18:11
      Je demeure silencieux devant les propos d'Edwin. Il tente de se justifier, mais ce qu'il me dit ne me suffit pas. Je veux savoir la vérité...
      Je veux savoir pourquoi, au bout de six mois de bonne entente, il tienne à ce que je m'en aille. Comment veut-il que je comprenne s'il ne parle pas franchement ? Il tourne sans cesse autour du pot, me laisse des indices... je me doute de ce qu'il n'arrive pas à me dire. Suis-je réellement prêt à l'entendre ? Ce doit être très dur pour lui, et je peux le comprendre, mais je dois être sûr de ce qui est en train de se produire entre nous. Nous ne pouvons pas continuer à ignorer ainsi nos ressentiments. Edwin fuit ce qu'il ne veut admettre. Je ferais certainement la même chose si j'étais à sa place...
      Peut-être bien que s'il me dévoile ce qu'il pense vraiment, je risque d'avoir envie de prendre la poudre d'escampette... j'ai tant peur de l'avenir.

      Je relève vers lui mon regard qui s'était perdu dans les arbres. Je ne crois pas ce que je vois... Ed est au bord des larmes ! Ses yeux humides ne demandent qu'à les dévervser, visiblement ce qu'il n'ose me dire le touche très profondément. J'ai peur de connaître la vérité, tout à coup...
      Mais il faut qu'il m'ouvre son coeur. Sinon il va exploser, je le sens. Pour notre bien à tous les deux, et pour que notre situation soit claire, il faut qu'Edwin parle.
      Je vais donc insister. Au moment où je me décide à lui poser une question franche et directe, il change de sujet... Bien, Ed. Très courageux de ta part... on dirait moi. Ce qui n'est pas vraiment flatteur.

      - Evidemment que je ne suis pas en sécurité à Vampire's Kingdom. Mais je n'y suis pas non plus à l'extérieur de ces murs, ni n'importe où dans le monde. Il n'y a qu'un seul et unique endroit où j'ai toujours été protégé, et où j'ai décidé de prendre racine : à tes côtés. Tu as toute ma confiance, et je sais que je peux compter sur toi. Si seulement tu voulais bien me parler d'homme à homme... Je ne m'enfuirais pas, Edwin. Mais à force de me cacher des choses, je finirais peut-être par me méfier de toi, et peut-être aussi que je partirais sans ton aide, cette fois...

      C'est à toi de voir, mon grand. Si tu ne me sens pas capable de t'écouter et de te comprendre, effectivement il faudrait peut-être bien que je parte. Mais bon Dieu, fais-moi confiance ! Merde !
      Je sais que je ne pourrais pas toujours être avec lui. D'ailleurs, dès que je m'éloigne de lui, je me mets en danger. Mais il est ma seule famille en ce monde, mon frère, mon père, mon meilleur ami... j'ai besoin de lui. J'ai besoin de savoir que quelqu'un est là pour moi, ainsi je craindrais moins les recoins obscurs, le monde qui m'entoure... jusqu'à me sentir plus fort, prendre confiance en moi, et sortir au grand jour sans crainte... pour enfin vivre ma vie comme je l'entends.

      Edwin tente de me chasser en utilisant des mots qui ne sont d'aucune autre utilité que de faire mal. C'est mal me connaître que de croire que ça fonctionnera sur moi. Il finit par se lever à son tour et s'approche de moi. Je l'observe avancer et poser ses mains sur mes épaules. Va-t-il enfin me dire ce que ses lèvres brûlent d'envie de crier ? Je le regarde dans les yeux. Il n'est pas prêt. Ce qu'il me dit ne m'apprend rien, je sais déjà ce qu'il pense. Au moins, il avoue me cacher la vérité, c'est déjà un bon point... il faut qu'il continue sur cette lancée, qu'il se libère, pour qu'on puisse enfin respirer tous les deux... sinon, j'ignore si je pourrais encore croiser son regard.

      - Non, Ed... je ne peux pas m'en contenter. Il va falloir aller jusqu'au bout.

      A la place des mots, il semble se décider à préférer une explication par les gestes. Je sens sa main glaciale glisser sur ma joue râpeuse et mal rasée. Et puis soudain, il m'attire contre lui et me sert dans ses bras avec une force qui n'a rien de comparable. Pas une force qui fait mal, mais une force d'âme qui se ressent dans la contraction de ses muscles. Il pleure silencieusement, me cachant son visage. Mes bras viennent se placer naturellement autour de ses épaules pour le rassurer. Je ne suis pas du genre câlin, à cause de tout ce que j'ai vécu jusqu'à maintenant, mais je suis sensible au désarroi de mon maître...

      Est-ce que toute cette incompréhension est de ma faute ? Est-ce moi qui ai fini par vouloir fermer les yeux et me borner à ne pas comprendre ? Mais bordel, j'ai de la merde dans les yeux ! Il m'aime ! Suis-je assez aveugle pour ne pas pouvoir me rendre compte de ce que je ressens également ? C'est comme si j'avais envie de ne plus être là, dans ce corps, d'être un unique spectateur de cette émouvante scène, un spectateur silencieux et discret...
      Désormais, il va falloir que je me pose les mêmes questions.

      Ce câlin n'est même pas gênant. C'est comme l'absence de conversation : quand on se sent bien avec une personne, on le sait quand on se rend compte que l'on n'est plus obligé de tenir une conversation. On sait profiter du silence et reconnaître que tout a dix fois plus de goût quand on n'en use pas trop. Edwin et moi sommes proches, nous ne pouvons le nier. Même sans sentiments d'amour réciproque, l'un reste tout de même l'alter-ego de l'autre.
      Suis-je amoureux d'Edwin ? Je n'en ai aucune idée, mais après ce câlin, le simple fait de me poser la question ne me fait plus peur. c'est bon signe, non ? Ca veut dire qu'au fond, je ne suis pas contre le fait de l'envisager.

      L'air complètement abattu et désespéré, Edwin se libère de notre étreinte pour aller se rafraîchir à la fontaine. Je le regarde un instant, un peu perdu dans mes pensées, puis me rapproche de lui et m'assieds à ses côtés. Que vais-je lui dire, maintenant ? "Désolé, mais je ne sais pas si un jour je pourrais t'aimer comme tu m'aimes !" Ouais, bien sûr, bien sûr... Maintenant que je sais vraiment, je trouve ça dûr de l'assumer. Je ne trouves vraiment pas les mots... comment lui faire comprendre que je le comprends, que je l'apprécie, et qu'un jour, peut-être, mes sentiments pour lui se renforceront ?
      Je ne veux pas lui faire de mal. Mais je ne peux pas jouer la comédie non plus, je n'ai ni le don ni l'envie. Je ne suis pas prêt, mais je veux lui montrer qu'il peut garder espoir.

      Et s'il se trompait ? Si le fait que nous nous ressemblons étrangement contribuait à cette attirance pour moi ? Il n'y a qu'une façon de le savoir : c'est de se tester.
      Assez pensé ! Passons aux choses sérieuses. Je me rapproche un peu plus et pose ma main sur sa joue, pour tourner son visage en ma direction. Je le regarde un instant, un peu hésitant. Ai-je vraiment raison de faire ça ?

      Oh et puis merde, j'en sais rien, et je m'en fous ! Je l'embrasse.






    Edwin Vanelsin

      L'eau glaciale l'avait aidé à retrouver un peu ses esprits et à se calmer. Bon, un petit récapitulatif rapide de la situation était nécessaire...
      Il avait préparé le sac de Mihaïl pour lui demander de s'en aller, ce dernier l'avait très mal pris et était rapidement monté sur ses grands chevaux pour finalement se montrer déterminé à rester coûte que coûte avec lui, à Vampire's Kingdom. Ensuite, le vampire avait longuement tangué entre deux possibilités pour finalement opter pour la sincérité. Même sans une parole, il avait sûrement réussi à faire comprendre au jeune homme ce qu'il ressentait. Et maintenant ?

      Il ne savait pas, il ne savait plus. Tout compte fait, il n'aurait pas dû sortir de son appartement ce soir. Il aurait dû y rester et attendre tranquillement le retour du russe, s'installer au piano pour que le temps passe plus vite et pour qu'il arrive à penser à autre chose qu'à lui. Mais non, il avait fallu qu'il fasse l'imbécile, qu'il aille lui fouttre ses affaires sous le nez pour clairement lui faire comprendre qu'il n'était plus le bienvenue ici ! Et le comble dans tout ça, c'était qu'à présent il était persuadé que le jeune homme avait tout compris. Une fois de plus, il avait tout gagné. La soirée débutait très bien et promettait de se finir en beauté.

      Depuis qu'il l'avait pris dans ses bras, Mihaïl n'avait plus ouvert la bouche. Que pensait-il à présent ? Quelle image avait-il de lui ? Il allait sûrement le détester et ne plus oser lui adresser la parole ! Sûrement allait-il partir de lui-même comme il l'avait dit ; ou pire, aller habiter chez quelqu'un d'autre pour continuer à être sous son nez et le narguer jusqu'à la fin de sa vie ! C'était le pompom, ce soir Edwin avait tout perdu, tout...
      Il se sentait si mal. Un désagréable goût de désespoir et d'amertume de la défaite lui paralysait la mâchoire et la langue. Une fois de plus, il s'en voulait. Tout ce qu'il avait fait cette nuit avait été une erreur. Le simple fait qu'il soit sorti avait été stupide, la suite des évènements également. Il avait aligné faute sur faute alors qu'il avait voulu faire de son mieux. A la rigueur, s'il s'enfuyait là maintenant, peut-être que ça vaudrait mieux pour lui. De toute façon, il ne pouvait plus s'enfoncer davantage, il avait déjà touché le fond.

      Edwin sentit le russe s'approcher et se rasseoir à côté de lui. Tiens, il n'était pas parti ? Pas encore ? Peut-être tenait-il tout de même à lui adresser un dernier message d'adieu avant son départ. Mais non, il ne prononçait toujours rien et semblait perdu dans ses pensées, lui aussi. Alors il venait sûrement de comprendre la vérité maintenant et ne s'en était jamais douté auparavant. Ou avait fait semblant de ne pas la voir, tout comme le caïnite...
      Il jeta un rapide coup d'oeil en biais pour observer son esclave. Qu'avait-il l'intention de faire ? Il ne semblait pas décidé à ouvrir la bouche, et pourtant il ne bougeait pas d'un cil. Parfaitement immobile même si son esprit devait sûrement être la proie de multiples tortures, il semblait attendre... Attendre quoi ? Lui, Edwin, n'avait pas l'intention de continuer à parler. Il ne pourrait pas, il avait tout dit, même s'il ne s'était pas toujours exprimé avec des mots. Que pouvait-il faire de plus ? Renouveler sa demande auprès du jeune homme et lui demander de quitter les lieux ? Non, dans l'immédiat, il s'en sentait également incapable...

      Un léger mouvement sur sa gauche attira de nouveau son attention. Les yeux du vampire s'agrandirent légèrement mais il n'eut pas le temps de tourner la tête. Quoi qu'il n'en aurait pas eu besoin pour sentir que le russe s'était de nouveau rapproché. A quoi jouait-il ? Avant qu'il ne puisse réagir, il sentit sa main se poser sur sa joue et lui tourner délicatement la tête vers lui. Leur regard se croisèrent... et on pouvait respectivement y lire l'inquiétude et l'hésitation dans chacun d'eux. Les yeux d'Edwin interrogeait les iris bleus de Mihaïl sans pour autant obtenir de réponse ; et de son côté, le russe ne semblait pas certain de ce qu'il était en train de faire.
      Et puis de nouveau, la distance qui les séparait se réduisit, plus rapidement cette fois. Mais qu'est-ce qu'il fabriquait à la fin ? Quel jeu jouait-il ? Il ne pouvait pas tout simplement lui en coller une et s'en aller avec son sac sur l'épaule sans un seul regard en arrière ? Non, à la place, une chose parfaitement inimaginable se produisit.

      Pourtant, Edwin avait envisagé tous les scénarios possibles lorsqu'il s'était exilé près de la fontaine pour laisser le russe seul. Il aurait pu se prendre un violent coup de poing, se voir cracher au visage, avoir à affronter un regard furieux et féroce, ou tout simplement ne plus voir que le dos du russe... Tout, il avait pourtant pensé à tout. Apparemment non, il semblait qu'il avait omis ce genre de situation. Une hypothèse qu'il n'avait pas envisagé une seule seconde tant elle lui paraissait invraisemblable et vide de sens...
      Mihaïl avait entièrement fait disparaître les derniers centimètres qui les séparaient pour venir poser ses lèvres sur celles d'Edwin. Ce dernier eut un imperceptible mouvement de recul tant il était surpris par ce que le russe était en train de faire. Etait-ce possible ? Franchement, c'était le moment de penser à ça ?
      Instinctivement, sa main alla serrer celle du jeune homme et il ferma les yeux. Le temps n'en était plus aux questions, du moins l'espace de quelques secondes. Il aurait tout le temps de chercher à comprendre après. Pour le moment, il tenta de faire passer par ce baiser tout ce qui lui serrait le coeur.

      Une fois de plus, il fut celui qui brisa leur étreinte. Les questions revenaient déjà et se bousculaient dans sa tête. Sa main se crispa davantage sur celle de son esclave et il déplaça son visage pour frotter sa joue contre celle de Mihaïl.

      - T'es vraiment stupide, parfois...

      De son autre main, il alla chercher sa nuque pour appuyer sa tête contre lui.

      - Pourquoi tu as fait ça ? Tu ne m'aimes pas, je le sais bien ; ou sinon tu caches très bien ton jeu. Je ne veux pas que tu joues les hypocrites avec moi. J'ai été sincère, en quelque sorte, et je vais te demander d'en faire de même. Ca ne sert à rien de me faire plaisir juste pour que moi je sois heureux, si tu ne ressens rien pour moi. Je ne veux pas de ça, Mihaïl.

      Pour la troisième fois, il se détacha de lui. Il ne pouvait pas accepter de le toucher plus longtemps, car tout ce qu'il ressentait pour le jeune homme ne lui serait sûrement jamais rendu. Et si cet amour n'était pas réciproque, jamais il ne pourrait continuer à vivre. Mieux valait qu'il en fasse part à Mil'.

      - Ecoute, je ne suis pas capable de continuer à vivre avec toi si tu ne ressens pas la même chose que moi. Et je sais très bien que c'est le cas. C'est pour ça que je t'ai demandé de partir, toute à l'heure ; et que j'ai bien l'intention de rester sur ma position. Je ne fais pas ça contre toi, tu le sais bien. On s'en tirera mieux tous les deux ainsi. Enfin surtout toi... Pense un peu à ce que ta vie deviendrait si tu restais à mes côtés. Tu me connais, non ? Un personnage lunatique et impulsif comme moi ne tardra pas à ne plus résister et à te coincer contre un mur, un jour, pour te forcer à l'embrasser. Ca te plairait peut-être ? Même si tu ne m'as jamais donné de détails, je sais bien que ça ressemblerait en quelque sorte à ce que tu as vécu avec ton ancien maître. Et je sais aussi que tu l'as tué pour ça. Mais surtout, tu l'as haïs. Et ça, je ne pourrais pas le supporter.
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    Atticus

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    MessageSujet: Re: 5 - Sors de ma tête.   5 - Sors de ma tête. EmptyMer 2 Fév - 22:42
      Ca j'en étais sûr, que j'allais lui faire du mal. De toute façon, j'aurais bien fait n'importe quoi d'autre, ça lui aurait fait mal aussi. Si je n'avais jamais existé, je ne l'aurais pas fait souffrir, car ce qu'on ne connait pas ne nous manque pas... du moins, je crois... C'est trop compliqué pour le petit Mihaïl, tout ça. Je nage en plein bug. Reset, bordel, reset ! Comment retourne-t-on en arrière ?

      Pourquoi n'ai-je pas été odieux avec lui pour qu'il me déteste et ne s'éprenne pas de moi ? Oh, Edwin, si tu savais combien je t'adore... mais pas de la même façon que tu tiens à moi. Je t'apprécie tellement que je me voile la face pour toi et joue à un jeu dangereux uniquement pour ton bonheur.

      Je serais donc irrésistible à ce point ? Pourquoi a-t-il fallu que je lui tape dans l'oeil ? C'est encore la faute à ma gueule d'ange, tout ça.
      Edwin finit par mettre sa joue contre la mienne et dépose sa main glacée dans mon cou, ce qui provoque un frisson dans mon corps frigorifié. Oui, je suis stupide, c'est pas nouveau... Et je l'assume. A chaque fois que je veux faire plaisir à quelqu'un, je finis par le regretter. Il me murmure à l'oreille ce qu'il pense de ce que je viens de faire. Dans le ton de sa voix et la crispation de cette main sur ma nuque, je ressens sa douleur. Il est malheureux, et c'est de ma faute.

      Je commence à culpabiliser d'être encore à ses côtés. Si je partais, finalement ? ce serait mieux pour tout le monde. Même si je sais que le monde extérieur n'est pas fait pour moi... il vaudrait mieux que la police me retrouve, comme ça je n'aurais plus la possibilité de revenir ici si l'envie m'en prenait. Je préfère finir en taule une bonne fois pour toutes que de faire subir tout ça à Ed.

      - Je ne te haïrais jamais, Edwin, tu m'as prouvé que tu étais un type bien, et tout ce que tu pourras faire ne me fera pas changer d'avis. Je t'ai dit que je ne partirais jamais, je sais, mais... je commence à douter. Je vois que tu en souffres, et je ne peux pas supporter de te faire du mal. C'est moi que tu vas finir par haïr si je reste... alors je vais partir. Il faut qu'on s'oublie... Ce ne sera pas facile, surtout après tout ce que tu as fait pour moi...

      J'ai un pincement au coeur. J'arrive pas à croire que je vais partir de mon plein gré, abandonner mon seul ami.
      Je lui rends sa main et me relève du rebord de la fontaine. Je récupère mon manteau pour m'en vêtir, en prenant soin d'enlever les derniers petits bouts de verre qui s'y sont accrochés. Je récupère le sac que j'ai fait voler quelques mètres plus loin et place la bandoulière en travers de mon torse. Quelque chose d'acide dans ma gorge m'empêche de déglutir. Serait-ce de la tristesse ? Plus que ça. Du désespoir. Je me tourne à nouveau vers Edwin et m'approche de lui pour le serrer fortement contre moi. Ma tête vient se poser sur son épaule. Mes yeux se remplissent de larmes qui n'arrivent pas à couler.

      - Tu vas beaucoup me manquer...

      Puis je le libère de mon étreinte. Inutile de s'attarder sur des adieux douloureux.
      Il faut partir, maintenant... Mais comment quitter cet endroit en étant humain ? Ma seule chance, c'est Edwin.

      - Peux-tu me faire quitter les lieux sans te mettre dans une mauvaise situation ?

      Sinon, je trouverais bien le moyen de partir seul. Comme ça, si on m'attrape, je serais le seul à être puni...
      Que vais-je faire de moi, une fois dehors ? Quitter le pays ? Le continent ? Interpol est partout. Et je suis une petite nature, je ne peux pas me construire une cabane dans la jungle pour y vivre caché...

      Me rendre à la police ? Ca, c'est une idée. Oh non, même si je suis nourri et logé, ça ne me dit rien, les barreaux...
      Un pays chaud et exotique ? Ouais, ça me plaît bien, ça. Ou même une île, pourquoi pas...





    Edwin Vanelsin

      * J'arrive pas à y croire. Ca y est, tout est fini, il vient de m'annoncer qu'il allait partir. Mais qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai agi n'importe comment, comme d'habitude. Non, Mil', tu n'as rien compris, je ne veux pas que tu partes ! *

      Aux paroles de son esclave, il ne fit plus aucun effort pour retenir ses larmes. Comment pourrait-il l'oublier ? Mihaïl était la seule personne à laquelle il attachait de l'importance dans ce monde. Depuis qu'il le connaissait, il en avait un peu fait le centre de sa vie. Tout tournait autour de lui ; mais à vrai dire, il n'y avait rien d'autre auquel le caïnite pouvait s'accrocher.
      C'était donc la fin, la vraie. Le jeune homme était allé récupérer son sac puis avait fait demi-tour pour le serrer dans ses bras une dernière fois. Il sentit sa tête se poser sur son épaule. Qui allait-il protéger à présent ? Aurait-il seulement la force de le remplacer ? Sûrement pas. Il savait déjà ce qui allait se passer : il allait se morphondre durant des journées entières et se priver de sang pour se laisser mourir lentement. Après tout, son esclave ne reviendrait probablement jamais fouler les terres de Vampire's Kingdom, ce serait bien trop risqué. Alors jamais il ne serait au courant de ce qui lui serait arrivé. Mais lui-même ? Accepterait-il vraiment de mourir pour de bon ?

      Déjà, il sentait le russe s'éloigner de lui, beaucoup trop vite à son goût. Il n'avait pu le tenir contre lui qu'une poignée de secondes, c'était bien trop peu. Du temps, il avait besoin d'encore un peu de temps, rien que quelques minutes pour pouvoir le serrer dans ses bras et l'embrasser une dernière fois. La dernière, pour ne jamais oublier le goût des lèvres de Mihaïl...

      - Attends...

      Mais le jeune homme s'était déjà dégagé et commençait à envisager la façon dont il allait s'échapper du domaine. Il se tourna de nouveau vers lui pour lui demander son aide. Et dire que cette idée venait de lui, à la base... A présent, il semblait être - et était assurèrement - celui qui le regrettait le plus.

      - Mihaïl... Toi aussi, tu ne peux pas savoir à quel point tu vas me manquer. Mais jamais je ne pourrais t'oublier, jamais. Comment pourrais-je l'envisager ? Tu es tout pour moi, tu le resteras toujours. D'ailleurs...

      Il s'interrompit : devait-il lui révéler ce qu'il avait l'intention de faire après son départ ? Après tout, il n'en saurait rien et ne s'en porterait pas plus mal. D'ailleurs, hormis lui, qui donc pourrait être attristé de la mort d'Edwin Vanelsin ? Il hésitait à lui dire la vérité.
      Au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, il se rendait compte que les choses ne pouvaient se dérouler ainsi. C'était impossible, il avait trouvé la perle rare, la personne qui avait changé sa vie et qui l'aidait à se changer lui-même, par la même occasion. Et qu'était-il en train de faire ? Il l'avait lui-même fouttu à la porte ! Non, ça ne pouvait pas se passer comme ça.

      - Attends. Ne pars pas.

      En quelques enjambées, il arriva à son niveau et dut se placer sous son nez pour le forcer à le regarder, car le russe guettait l'horizon, sûrement plongé dans des plans d'évasion divers et variés.

      - Mil', je peux pas faire ça. Je ne peux pas te chasser, je suis trop bien avec toi. Il ne faut pas que tu partes surtout... Toi, je sais bien que tu t'en tireras sans moi. Tu vas te débrouiller seul et tu finiras bien par m'oublier. Mais moi, j'en suis incapable. Je tiens bien trop à toi pour ça. Et je ne survivrai pas sans toi. Je n'aurais plus aucune raison de continuer à exister. Je... Je ne veux plus souffrir, Mil'. Même si tu ne me rends pas mon sentiment, je préfère encore que tu restes plutôt que de me retrouver à nouveau seul. Je n'en peux plus d'être tout le temps seul, je suis si bien quand tu es là ! Ecoute, tout ce que j'ai pu dire ce soir pour t'inciter à fouttre le camp, c'était simplement parce que je... je n'avais pas le courage de reconnaître ce que je ressentais. Mil', sans toi je ne suis plus rien, tu comptes tellement à mes yeux. Tu es tout ce que j'ai de plus cher.

      Il espérait que ses paroles inciteraient le russe à changer d'avis et à rester à ses côtés. Et puis il n'avait pas menti, car tout bien réfléchi, il souffrirait davantage de l'absence du jeune homme plutôt que de son indifférence à son sentiment amoureux. Car au moins, s'il restait, il pourrait toujours continuer à le voir, à lui parler...
      Mais dans le doute, il fallait qu'il le dise. Au moins une fois, que ces mots inconnus sortent de sa bouche. Jamais encore il n'en avait adressé de tels à quelqu'un. Mais ce soir, il fallait qu'il le fasse, même si c'était déjà clair comme de l'eau ; c'était tellement différent de le dire plutôt que de le faire comprendre. De plus, ça le soulagerait, ça lui enlèverait au moins un poids sur le coeur.

      - Mihaïl...

      Il ne pouvait vraiment pas le laisser partir, et il avait bien l'intention de lui faire comprendre. Il avait été stupide de penser qu'il serait mieux sans lui, et il était décidé à l'avouer s'il le fallait. A vrai dire, il était prêt à tout pour réparer son erreur et faire comprendre au russe qu'il souhaitait par dessus tout au monde qu'il continue à vivre à ses côtés.
      D'un mouvement lent, il détacha la sangle du sac de voyage qui alla s'affaisser au sol dans un bruit mat. Il attrapa délicatement le russe par la taille et l'attira un peu plus contre lui. Ca lui faisait tout drôle de le tenir comme ça et il sentit les battements de son coeur s'accélérer. Ses yeux cherchèrent à rencontrer ceux de Mihaïl, autant ne pas faire les choses à moitié. Après une longue série d'expirations qui ne servirent, au final, pas à grand chose, il se décida enfin à se jeter à l'eau.

      - Mihaïl... Je t'aime.

      * Waou... *

      Après un léger blanc, il poursuivit tout en entortillant une mèche de cheveux du russe autour de son index.

      - Ecoute, je... Je sais que tu dois me prendre pour un indécis, mais j'ai fait mon choix, finalement. Je veux que tu restes à mes côtés, c'est la meilleure façon pour que je sois heureux. Quand tu m'as dit que tu comptais vraiment partir, je... J'ai imaginé ma vie sans toi, je l'ai réellement envisagé, pour mieux me rendre compte que c'était parfaitement impossible. Oh, bien sûr, je ne serais pas tout le temps comme ça !

      Il acheva sa phrase en se décollant de Mihaïl car il venait de se rendre compte de ce qu'il était en train de faire. Il n'avait pas pu se retenir, il en avait eu besoin et inconsciemment, il s'était mis à jouer avec les cheveux du jeune homme... Si le russe venait à rester, saurait-il se tenir à carreaux ? Ce n'était pas certain, mais il ferait tout pour que son esclave puisse continuer à vivre comme si de rien n'était.
      Pour réellement l'inciter à le suivre et à faire demi-tour, il s'empara lui-même de son sac qu'il balança sur son épaule.

      - J'aimerais tellement que ce soit si simple que ça ne le paraît. Qu'on rentre tranquillement comme si de rien n'était. Mais tu dois sûrement m'en vouloir, et j'ai dû te dégoûter à jamais de m'adresser la parole, ou je ne sais quoi d'autre... Tu dois te dire que plus jamais ce ne sera pareil entre nous, ou qu'il faudra que tu restes perpétuellement sur tes gardes dans le cas où j'aurais envie de te sauter dessus, un de ces jours. Mais... Moi, j'aimerais garder l'homme que j'aime à mes côtés. Je te promets d'essayer de faire en sorte que tout se passe bien.
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    Atticus

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    MessageSujet: Re: 5 - Sors de ma tête.   5 - Sors de ma tête. EmptyLun 28 Fév - 18:12
      Comme je m'y suis attendu, Edwin m'a rattrapé. J'étais sûr qu'il ne me laisserait pas partir. Pourquoi se faire autant de mal ? L'amour, c'est compliqué, parfois. Surtout quand ce n'est pas réciproque. Car j'en suis certain, à présent. Même si je l'apprécie profondément, je sais que je ne suis pas amoureux de mon maître. Je le porterais toujours dans mon coeur, comme un grand ami, un ange gardien, mais rien de plus je le crains. Si je me force à croire que je l'aime, c'est à nous deux que je fais du mal. La meilleure des solutions serait que je parte, c'est certain ! Non, Edwin, ne me retiens pas. Si je reste, ce n'est que quelques jours de plus... Je ne veux pas te faire souffrir, je ne veux pas que tu me voies en aimer une autre sous tes yeux, je ne veux pas être responsable de ta destruction mentale. Si j'étais à ta place, je ne le supporterais pas. Si je devais supporter la vue de mon malheur, je me tirerais une balle.

      Mais en fin de compte je ne suis pas toi, et tu es bien plus fort que moi. Peut-être que ce sentiment disparaîtra avec le temps... Comment le savoir maintenant ?
      Le discours d'Edwin est poignant. On ne m'a jamais aimé ainsi. J'en suis flatté et désespéré. Il est mon alter ego, je ne peux pas me séparer de lui. Comme si un aimant me retenait contre son corps et contre son esprit. J'ai besoin de lui.

      Edwin Vanelsin, tu n'avais pas besoin de t'arracher ces mots. Ils sont parfaitement inutiles, car ton regard et l'émotion sur ton visage en disent beaucoup plus long que de simples mots. Les mots "Je t'aime" ne veulent rien dire, surtout quand ils sont prononcés à tout va et à n'importe qui. Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour, et ce que tu as fait ce soir en est une. Je sais que tu m'aimes parce que tu as voulu te séparer de moi. Il n'y a rien d'autre à comprendre.

      Tout comme mon sac qui tombe lourdement, mon regard rencontre le sol. Comment affronter celui d'un homme qui serait prêt à se tuer pour moi ? Je suis un faible. Un noeud dans ma gorge m'empêche de déglutir tellement j'ai honte d'être moi. D'être humain...
      Son doigt s'enroule autour de mes cheveux. Son autre main est posée sur ma taille. J'ai le coeur qui saigne, scindé en deux. Je ne peux plus partir. Et ce n'est pas une force physique qui me retient...

      Ed finit par prendre mon sac et s'éloigner, comme pour m'inciter à le suivre, dans le but de rentrer chez nous. Je reste immobile, planté comme un piquet près de la fontaine. Mon visage se tourne vers l'eau grouillante et mon reflet me montre quel monstre hideux je vais bientôt devenir...
      Je me penche au dessus de ce visage déformé par les remous, mes mains s'appuyant sur le rebord en pierre. Mon regard s'est brusquement obscurci. Je ne vais pas ignorer ce qui est en train de se passer dans ma tête, je sais très bien ce que je manigance sans pouvoir me persuader de réfléchir autrement.

      Ce qui change en moi arrive soudainement. Tout est clair comme de l'eau de roche, et je n'ai aucune envie d'empêcher cette noirceur d'envahir mes yeux bleus. Il n'y a qu'un seul et unique moyen pour qu'Edwin ne souffre plus : qu'il ne m'aime plus. Et je vais tout faire pour que ça arrive. Je vais lui pourrir l'existence à s'en arracher les cheveux, jusqu'à ce qu'il éprouve le besoin irrésistible de me tuer de ses propres mains. Car mourir bêtement et d'une toute autre manière ne ferait qu'aggraver sa peine.

      Il faut qu'il me déteste, il faut qu'il me crache dessus, et seulement à ce moment-là il comprendra qu'il n'a plus besoin de moi, et qu'il est assez fort pour vivre une autre histoire... assez fort pour vivre heureux sans moi. Et moi, dans tout ça ? Son bonheur vaut bien plus que le mien. Je ne serais satisfait que lorsqu'il aura cessé de m'apprécier. De toute façon, je lui brise déjà le coeur, autant continuer sur ma lancée...

      Je me redresse et le regarde. Ed, mon petit Ed, ne m'en veux pas... Mais je vais devenir ton pire cauchemar. Un monstre. Pour te faire du mal, il va falloir que je me force à te haïr... c'est beaucoup plus facile que de me forcer à t'aimer.

      Tout devra se faire très en douceur, sinon tu comprendras tout, et tu compromettras mon plan. Au fil des semaines, je deviendrais un démon. Mais ce soir, tu passeras avec moi la meilleure soirée entre potes de toute ta vie. Ou peut-être plus que potes, sait-on jamais... Maintenant que je sais ce que je dois faire pour ton bien et le mien, je peux me laisser aller à des pulsions et des sentiments qui ne sont pas les miens. De faux espoirs naitront en toi, et la chute n'en sera que plus brutale et douloureuse.
      Ce soir, je serais un amour de petit russe. Demain sera un nouveau jour sous lequel se dévoilera l'esprit malsain qui sommeille en moi.

      Je te suis dans ce parc sombre et désert. Tu me regardes avec ces yeux tendres et lis dans les miens que tu comptes pour moi plus qu'un simple ami. Ma main prends doucement la tienne et serre tes doigts dans les miens. Si je n'étais pas dans mon corps, je serais persuadé que ces deux hommes qui se promènent ainsi sur le chemin de cailloux blancs s'aiment profondément l'un l'autre. Mais tout n'est qu'illusion, et tu es le seul à être assez aveugle pour ne pas t'en rendre compte. Lorsqu'on est amoureux, on a beau voir les choses en face, on détourne le regard pour s'inventer des raisons. On ne peut supporter de voir ses rêves s'envoler. Mais quand je te mettrais devant les faits, quand je me serais débrouillé pour te pourrir l'existence, tu seras bien obligé d'ouvrir les yeux...

      Nous regagnons le palais en silence, ignorant les regards fixes sur nos deux mains qui s'enlacent. Ces gens peuvent bien penser ou dire n'importe quoi, rien ne me touche. J'en ai plus rien à fouttre de ce qu'on peut penser de moi, de nous, car NOUS n'existons pas. MOI non plus d'ailleurs, à partir de ce soir je suis mort, car si c'est uniquement pour piétiner la vie d'un homme que je vis, je veux bien m'arrêter de respirer tout de suite. Autant que ce soit par les mains d'Edwin, elles sont tellement douces...
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    5 - Sors de ma tête.
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