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     0.1 - Jethro Phoenix

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    AuteurMessage
    Jethro Phoenix

    Jethro Phoenix

    Messages : 1
    Date d'inscription : 16/12/2011
    MessageSujet: 0.1 - Jethro Phoenix   0.1 - Jethro Phoenix EmptyVen 16 Déc - 20:19
    ~ Fiche d'identité ~


    Nom : Phoenix.

    Prénom : Jethro.

    Âge réel et physique : 600 ans / 29 ans.

    Présentation physique :
    Il n'est pas très grand pour notre époque, mais l'était pour celle qui l'a vu naître. Le travail aux champs ne l'a pas tellement usé. Une musculature bien développée mais discrète, une allure élancée, une posture bien droite. Une fois devenu vampire, Jethro a été éduqué à bien se tenir, si bien qu'on ne remarque pas les cicatrices de ses doigts de paysan. Il n'est pas très imposant, mais de par son attitude et son timbre grave, il sait se faire sa place, et ne se laisse jamais marcher sur les pieds.
    Des cheveux sombres, légèrement ondulés, encadrent un visage presque enfantin. Des yeux verts qui, lorsqu'il manque de sang, prennent une teinte crépusculaire. Des prunelles qui vous pénètrent, inquisitrices, déstabilisantes et autoritaires. Il a pour habitude de les cerner de noir, coquetterie acquise lors de son entrée dans l'aristocratie vampirique.

    Sa tenue vestimentaire s'adapte selon les circonstances. Il n'aura aucune difficulté à se faire passer pour un vagabond ou un homme d'affaires, même si généralement il préfère une apparence très soignée. Sa penderie est pleine de costumes chics sur mesure.



    Caractère :
    Les siècles passent, et ses traits de caractère se prononcent, s'exagèrent, faisant de lui un être sanguin, impulsif. Lui qui fut autrefois docile, les évènements le rendirent indomptable. Le feu se propage dans ses veines comme dans un corridor. Un caractère fort et lunatique. Imprévisible, à fleur de peau. Lorsqu'il ne supporte pas quelque chose, il le fait savoir sans détours, et sait se faire respecter. Les colères noires ne lui sont pas étrangères, ce vampire a le sang chaud.
    Le temps et les douleurs du coeur l'ont rendu un peu aigri, hautain et de mauvaise foi, mais Jethro est fondamentalement bon. Il possède juste des valeurs particulières. Humains, ne cherchez pas à le rallier à votre cause : il y est indifférent. Plus vraisemblablement, il a peur de vous. Pour lui les deux races sont bien distinctes et ne doivent pas – ou très peu – se mélanger. Pour lui, un vampire et un humain en couple, c'est un blasphème. Il respecte les Mortels, mais ils ne l'intéressent pas. A ses yeux, il est trop dangereux pour un humain de cotoyer un vampire, et vice versa.
    Malgré ceci, il est un être relativement facile à vivre quand il est de bonne humeur, même s'il a une légère tendance à l'hyperactivité. Plein d'esprit, un peu charmeur, grand enfant sur les bords. Il sait se tenir en société, il a du panache, de l'aisance, mais méfiez-vous tout de même … C'est un manipulateur, comme tout homme d'affaires et de pouvoir qui se respecte.
    Il saura entre autres dissimuler ses plus grandes craintes ainsi que ses mauvaises passes derrière son professionnalisme et sa détermination. Il met un point d'honneur à réussir d'un côté quand tout va mal de l'autre.
    Et contrairement à ce qu'il pense … il est bien plus humain qu'il n'y parait. En cotoyant la plupart des gens il arbore un masque, mais en vérité Jethro est assez sensible.


    Groupe d'appartenance : (cochez et précisez)
    [X] Vampire au sein du Château - Membre du Conseil Vampirique.

    Quel type d'Esclave aimeriez vous avoir ? Peu importe.

    Vos pouvoirs :
    Régénération accrue : Son premier pouvoir s'apparente à celui du phoenix et c'est d'ailleurs en référence à l'oiseau de feu qu'on le nomme ainsi. En résumé, s'il n'a pas un apport de sang régulier, le corps de Jethro retourne à l'état de grand brûlé. Sa régénération fulgurante, de plus en plus rapide avec le temps, réduit les risques pour sa survie (car à chaque fois qu'il flambe, s'il ne se régénère pas assez vite, il peut se consumer complètement). Vous désirez le tuer ? Plantez-lui un pieu dans le cœur, et au bout d'un jour ou deux vous pourrez assister à sa mort définitive, irrémédiable, un vrai feu de joie. Sans aller jusqu'à l'autocombustion, lorsqu'il est simplement blessé, Jethro se régénère immédiatement.
    Le Marionnettiste : Ce second pouvoir, légèrement inspiré de la télékinésie, lui permet de commander aux molécules de la matière, la déplacer dans l'atmosphère, la déformer. Il peut donc animer des statues, des marionnettes, et faire réagir la matière selon ses désirs. Du bois dans la cheminée pourra se disperser pour éteindre le feu. Votre cigarette s'éteindra, car à ses côtés on ne fume pas. Il s'en sert essentiellement en guise de bouclier contre les flammes, mais il peut aussi arriver qu'il s'amuse avec.



    ~ Quelle est votre Histoire ? ~

    Braises Incandescentes.

    Sa vie humaine, il l'a rapidement oubliée. Mais autrefois il était Isandre, fils du chef du village, le dernier d'une fratrie de sept robustes paysans, dont le destin était de connaître le travail agricole jusqu'à trépas. Il ne se rappelle pas de ce dur labeur aux champs ni des famines et de la peste, œuvres du Diable qui rongeaient ses pairs. Sa mère était morte en couche, quelques instants après l'avoir mis au monde. Son père était un homme bon qui avait pris soin de lui. Si Isandre ne devait se souvenir que d'une chose, il s'agirait de ces quatre cent coups dans lesquels ses frères l'entrainaient chaque jour à l'adolescence, dans de grands champs fleuris qui ondulaient sous la brise du soir.
    En bref, malgré la vie dure, il savait trouver son bonheur dans les choses simples. Il avait une très bonne santé pour son âge, ce qui était alors exceptionnel en ces temps d'épidémies et de disette. Il n'avait pas vraiment d'ambitions. Il s'imaginait bien vivre heureux avec son épouse, qui lui avait donné de futurs solides gaillards, qu'il envoyait déjà à genoux entre les pieds de vigne à l'automne. Il se voyait vieillir parmi ceux qu'il aimait, et rejoindre le paradis que le clergé lui promettait.
    C'était un brave homme qui savait où il allait, et qui aimait que tout tourne rond.

    Ce bon paysan était devenu à son tour chef du village quatre printemps plus tôt, lorsqu'un soir de violente tempête, un étranger de passage demanda l'hospitalité le temps que les tourments du ciel s'apaisent. Ce fut Isandre qui lui ouvrit avec bienveillance et l'invita près de sa cheminée, le prenant pour quelque conteur itinérant. Au-dehors et dans les étables, les bêtes étaient déchaînées, mais ce n'était pas l'orage qui les tourmentaient. Cet étranger au nom de Barthélémy possédait un charisme certain, qui troublait quiconque croisait son regard éclairé. Il avait dans l'allure et l'éloquence la prestance d'un sage et tous les membres de la famille l'écoutèrent chanter ses aventures, qu'il rassemblait dans un grand livre noir. Imaginaire ou réalité, la famille d'Isandre ne se le demandait guère, car il distillait en chaumières la magie du voyage à des gueux qui n'iraient jamais plus loin que le village voisin. Isandre proposa à Barthélémy le gîte et le couvert mais celui-ci refusa, répondant qu'il était tout à fait repus et reposé. Il ne demandait rien d'autre qu'un toit pour quelques heures. Alors que sa femme et ses enfants étaient sous les couettes, le paysan partagea quelques heures agréables avec son invité, qui le rassasia encore de connaissances en tous genres. Isandre était curieux et intelligent, bien que manquant cruellement de culture, comme la plupart des hommes de sa condition sociale. Il savait se montrer raffiné et d'un bon goût naturel, ce qu'apprécia particulièrement Barthélémy.
    Au dehors la tempête faisait rage et l'atmosphère était étouffante. Par la fenêtre, les deux hommes voyaient les arbres tomber, et espéraient que l'un d'eux ne s'abatterait pas sur leur charpente. Et soudain, l'incendie se déclencha. Le fameux incendie …
    A la réflexion, s'il y a bien une chose qui n'a jamais quitté la mémoire d'Isandre, il s'agit de cette nuit-là.

    Sa dernière nuit dans ce monde.
    En moins de temps qu'il n'en fallut pour ameuter sa propre famille, le village était en flammes. En s'acharnant à sortir tous les enfants de leur lit, Isandre, sa femme et Barthélémy se retrouvèrent dans l'effondrement de la chaumière. Le conteur parvint à sortir à temps de leur demeure, alors que les villageois s'efforçaient de puiser l'eau de la rivière pour éteindre les flammes.
    C'est en fouillant les débris que l'on retrouva bon nombre de morts cette nuit-là. L'odeur en était insupportable. Le village avait perdu la moitié de ses récoltes de blé et la moitié de ses habitants. Dans la maison d'Isandre, on retrouva l'époux et l'épouse enlacés, unis dans la mort.
    Enfin ... pas tout à fait.

    Dès qu'il en eut l'occasion, Barthélémy transporta le cadavre carbonisé d'Isandre dans sa roulotte, et s'éloigna du village sans laisser aux âmes éplorées l'occasion de le rattraper. Il en était conscient, son acte avait à leurs yeux quelque chose de barbare. Mais il était le seul à savoir qu'Isandre vivait encore. Alors dès qu'il le put, il s'arrêta, entra dans la roulotte et examina le rescapé. Son cœur lâcherait bientôt, il n'avait pas une minute à perdre.
    Cette nuit-là, Isandre perdit la vie pour renaître dans les plus grandes souffrances. L'accident avait entrainé bon nombre de lésions, et contre toute attente, la plupart furent réparables pour le néonate. La régénération de son corps se fit atrocement lente et douloureuse, mais son Sire maniant les prodiges de nombreux remèdes et lui offrant quotidiennement un peu de son propre sang, Isandre parvint à se rétablir au bout de plusieurs semaines. Pour son âge, la qualité régénératrice de son corps dépassait toutes les espérances. Le début catastrophique de sa non-vie avait fait en sorte qu'il assimile inconsciemment une partie de l'un de ses pouvoirs.
    Sous le choc, le pauvre paysan ne se rappelait plus de rien. Barthélémy lui apprit qu'il était en vie pour devenir son apprenti. Isandre ne trouva rien à redire là-dessus. Lorsqu'il lui demanda son nom, son maître lui répondit avec un sourire ému :

    « Dès aujourd'hui je t'appellerai Phénix, car tu es né de tes cendres. »

    C'est avec l'expérience que Phœnix apprit que s'il ne se nourrissait pas suffisamment de Vitae, et surtout d'une Vitae de qualité, les parties de son corps qui avaient brûlé à sa mort se carbonisaient sous ses yeux. Il était donc extrêmement dépendant de ses réserves, et d'un sentiment de sécurité constant. L'immortalité promettait d'être intéressante, mais source de grandes angoisses. Pour lui, un vampire était plus fragile qu'un homme et petit à petit, il commença à se méfier des membres de son ancienne race. Cette race à qui la peur donnait naturellement envie d'éradiquer la sienne. Parce qu'ils vivaient la nuit, son Sire et lui étaient particulièrement mal vus, soupçonnés de sorcellerie. Le manque d'éducation des serfs leur faisait croire n'importe quoi et Phœnix se rendit bien vite compte de la chance qu'il avait d'avoir un professeur particulier. Barthélémy l'aida à se défaire de ses mauvaises croyances et mauvaises habitudes. Ce vieux vampire avait tout d'un noble et il lui enseigna la lecture, l'écriture, la philosophie, l'escrime, la musique et bon nombre d'autres activités enrichissantes. Phœnix ne serait jamais plus un gueux, et saurait dorénavant tant se battre avec les mots qu'avec les armes.
    Un jour son maître lui permit de parcourir son grand livre noir, dans lequel il avait retranscrit sa vie. Il ne voulait garder aucun secret pour son Infant et l'encouragea à faire de même. Une relation de confiance s'installa naturellement entre eux, un peu comme celle qui lie un père et son fils.
    Des décennies durant, tous deux errèrent sur les routes comme guérisseurs, régulièrement poursuivis par les villageois superstitieux.

    Barthélémy était fondamentalement humain et souhaitait que son élève le demeure. Il tenta de lui apprendre à vivre près des hommes sans se mettre en danger. Hélas son éducation sur ce point fut loin d'être aisée. Plusieurs accidents se produisirent par la faute de la « bête » que le jeune homme avait beaucoup de mal à contrôler.
    Phœnix finit par comprendre qu'il n'était plus vraiment humain. Il peinait à refouler le plaisir qu'il prenait à tuer pour se nourrir, l'instinct-même de sa nouvelle nature. Peu à peu, il s'éloigna de son Sire, pensant que celui-ci ne pouvait vraiment le comprendre. Le temps des expériences personnelles était venu. Lorsqu'il sortait seul, il profitait pleinement de ses capacités vampiriques. Il ne se sentait plus humain et n'osait pas l'avouer à Barthélémy. Les tensions naissantes les rendaient désagréables l'un envers l'autre.

    Une nuit, Phœnix égorgea la fille d'un seigneur, qui l'avait charmé un soir de fête. Les deux vampires furent arrêtés. Le néonate suggéra la fuite mais, à sa grande surprise, Barthélémy refusa. Il s'était toujours vu comme un démon qui s'acharnait à se faire passer pour un homme. Mais la vérité accablante était que lui-même avait fait trop d'erreurs, fatales à ces Hommes qu'il admirait, et qu'il n'avait même pas réussi à éduquer cet Infant dont la Soif nuisait à beaucoup de gens. Barthélémy était un être beaucoup trop bon pour le monde dans lequel il vivait. Alors il se laissa mener au bûcher, las et découragé, clamant qu'il avait eu une longue vie et qu'il en acceptait la fin. Il mourut brûlé devant les yeux de Phœnix. Le jeune vampire se libéra et s'évada dans l'instant.
    La mort de son Sire allait rester à jamais sa plus grand honte, il en porterait la responsabilité. Il s'efforça de retenir la leçon et de maîtriser sa bête pour vivre parmi les humains, même si son mode de vie l'avait rendu complètement asocial. Il s'installa dans un petit bourg grouillant de gitans, puis rejoignit leur caravane qui faisait le tour de France. Phœnix s'aperçut alors qu'un couple de vampires en étaient membres, Ariane et Isarn. Les autres nomades étaient parfaitement au courant de leur nature surnaturelle et l'acceptaient sans problème. Mais même s'ils semblaient tout à fait charmants, au bout de quelques mois Phœnix décida de les quitter. Il avait d'autres routes bien plus sombres, celles de son esprit, à explorer seul. La mort de Barthélémy l'avait rendu si coupable qu'il n'osait plus s'approcher du moindre humain, fusse-t-il au courant pour ses bas instincts.


    Voici déjà quelques temps que Phœnix errait par monts et par vaux, la lune pour guide, tel un vagabond. Au crépuscule, parfois, il apercevait de loin ceux qu'il n'approchait plus. Des enfants jouant dans les prés. Mais il ne parvint jamais à se rappeler pourquoi il avait ce pincement au cœur en les observant rentrer chez eux pour le souper.
    Sans doute parce qu'il n'avait plus aucune famille.
    Lorsqu'il traversait les forêts, il se nourrissait du sang des animaux qu'il chassait. Et lorsqu'il traversait une grande ville, assuré que sa population ne se rendrait compte de la perte de quelques uns des leurs, il allait choisir dans les bas quartiers les errants dont personne ne voulait plus. Les oubliés, les affamés, les infirmes. Mais jamais les malades, car leur sang l'empoisonnait, et à nouveau la malédiction des flammes faisait son office. En ce qui le concernait, il avait raison de penser qu'il avait bien plus de faiblesses qu'un homme ...

    Il avait alors un siècle et demi lorsqu'il rencontra par hasard, dans l'un de ces bourgs, le Comte Arnold d'Estournelles, vampire de son état. C'était un être puissant qui, intrigué par l'histoire et la vivacité d'esprit de Phœnix, offrit à ce dernier d'être son hôte pour quelques temps. Depuis son château à flanc de colline, il régnait sur plusieurs hectares de terres et quelques villages de paysans. Ces paysans qu'il exécrait. D'Estournelles n'était pas un humaniste, loin de là, et il était persuadé que Phœnix n'en était pas un non plus. Il proposa de devenir son Sire d'adoption, et le vampire vagabond accepta. De bonne volonté, Arnold s'engagea à parfaire son éducation lamentable. Il en fit un homme particulièrement instruit en ce qui concernait l'histoire vampirique. L'histoire des hommes lui était égale et il défendit à Phœnix de lui parler de Barthélémy, qu'il voyait assez comme un rebut des fils de Caïn.

    Il ne fallut que peu de temps à l'élève pour se rendre compte des sombres desseins de son nouveau mentor, qui infantait par dizaines, et comptait révéler le secret vampirique au monde. Arnold prévoyait de lever une armée et d'instaurer le règne de la terreur. Il avait pour objectif que le monde reconnaisse la race vampirique comme supérieure.
    Phoenix n'était pas d'accord. Mais il était seul contre tous, et plutôt que de se braquer ouvertement lors des réunions, il tenta de convaincre en douce les autres Infants de ne pas commettre de graves erreurs. A défaut d'y parvenir, il se mit à la recherche d'autres vampires pour l'aider à contrer les intentions de son maître. Il se rendit dans les terres d'Estournelles, une nuit, alla trouver ses pairs et les prévenir, leur fournir des éléments précis concernant le soulèvement. Désespéré devant l'attitude de ces fils de Caïn pliant sous le joug du Comte, il décida en dernier recours de faire cavalier seul, et tenta d'assassiner Arnold.

    En se dressant contre son Sire d'adoption, Phœnix se retrouva prisonnier dans les sous-sols du château. Tandis qu'Arnold préparait sa révolution, on oublia au cachot l'être né de ses cendres. La faim le tiraillait, il était seul et bientôt, il redeviendrait cet amas de chair brûlée, si faible qu'il ne parviendrait même plus à penser, voir, ni ressentir quoi que ce soit en dehors de la douleur de ses brûlures.
    Mais alors qu'il désespérait au milieu des rats qu'il dévorait pour survivre, il fut libéré par un groupe de vampires qui, fait étrange, savait parfaitement où le trouver. Ses congénères des villages voisins l'avaient-ils pris au sérieux ? Que nenni. Un puissant télépathe l'avait entendu.
    Parmi ses sauveurs, Ariane et Isarn, les artistes nocturnes. Fabuleuse coïncidence. Depuis peu, ils faisaient tous deux partie d'une organisation vampirique du nom de Cercle Crépusculaire, qui défendait le secret de leur race de manière un peu musclée. Le monde n'était pas prêt à accueillir les fils de Caïn, et ne le serait sans doute jamais. Arnold d'Estournelles avait de trop nombreuses fois ignoré les avertissements du Cercle pour que tout cela ne se termine pas dans le sang. Ses projets furent rapidement contrés et tous ses Infants tués. Lui-même fut fait prisonnier, jugé et mis à mort par un tribunal de vampires.

    On forma Phoenix à devenir espion, puis chef d'équipe au bout de quelques décennies. Il exécuta toutes sortes de missions pour le compte d'illustres inconnus – il ne connaissait pas toute l'organisation, dont les branches demeuraient plus ou moins secrètes. Le Cercle Crépusculaire était l'un des bras armés d'une grande et influente alliance, qui veillait à maintenir l'ordre dans le monde de la nuit. Lors de son arrivée dans le milieu, il fit la connaissance de la mystérieuse Éléonore de Vantoy. Son opposition à d'Estournelles avait fait parler de lui. Un lien affectif naquit de leurs échanges et il sut qu'il pourrait compter sur elle. Tandis qu'il apprenait à connaître l'organisation pour laquelle il travaillait, elle le guida sur les marches de la diplomatie, chose qu'il se promit de ne jamais oublier. Il lui en serait éternellement reconnaissant.
    Beaucoup plus facilement qu'un autre, grâce à ses relations, Phoenix parvint à se faire sa place au sein du monde vampirique, ce monde dont l'humain n'avait aucune idée. Lorsque les Mortels dormaient paisiblement, les Immortels s'éveillaient et menaient leur vie parallèle, parfaitement implantés dans le décor. La face sombre du monde n'avait plus, ou presque, aucun secret pour ce vampire qui n'était parti de rien. A l'aise en société, il fut intégré facilement à la noblesse vampirique, grâce à ses relations, et bien entendu grâce à son aisance financière. Cette aisance dont il jouissait grâce à l'héritage laissé par Arnold d'Estournelles. Eh oui … le Comte le reconnut officiellement, avant son déclin, comme l'un de ses Infants. Et comme tous ses descendants furent tués, Phoenix demeurait son unique héritier.
    A présent qu'il avait une vie publique, il décida de modifier son nom, préférant l'identité de Jethro Phoenix à celle - très pompeuse - du Comte Phoenix d'Estournelles, qui lui revenait pourtant.

    Jethro Phoenix, donc, prenait plaisir à cotoyer ses semblables, lui qui avait pourtant jusque-là préféré la solitude faute de trouver sa place dans l'un ou l'autre milieu. Il gravissait les échelons du Cercle Crépusculaire à grand vitesse, prenant de plus en plus d'aisance et de confiance en lui, ainsi que d'ambitions. Il s'accordait le droit de voyager un peu à travers l'Europe, jonglant entre son travail et les cérémonies mondaines où il était tenu de s'afficher. Peu à peu, les grands bals perdaient de leur valeur à ses yeux. L'aristocratie l'ennuyait considérablement, l'ambiance était froide, et il comprenait le jeu hypocrite de chacun. Cela ne l'amusait guère, désormais.
    Un soir cependant, alors qu'il dissimulait tant bien que mal son agacement derrière un masque, il ne regretta pas d'être venu. Si son cœur n'était pas gelé, il aurait battu la chamade. Non loin de lui dans la foule, un tendre visage, énigmatique, à demi-dissimulé sous son masque. Dans ses iris claires dansaient la chaleur de milliers de chandelles. Ainsi, pendant quelques instants, plus rien d'autre n'exista au monde que ce regard magnifique. Jethro était subjugué. Et pourtant, il conserva tous ses moyens et l'invita à partager une valse. Elle était lumière, étincelante, dans cet univers si sombre.
    Elle s'appelait Amélia, et avait un goût de fruit défendu.


    Flammes Ardentes.

    C'était une flamme dont il n'avait pas peur. Elle avait un Sire, nommé Luther, qui leur posait problème. Un tyran. Sa réaction en apprenant leur liaison, il valait mieux éviter de la connaître. Fort heureusement, il était souvent en voyage, ce qui leur permettait de se retrouver tous les deux pour vivre passionnément leur amour. Personne n'était au courant. Personne, mise à part Jeanne, servante d'Amélia en qui ils avaient confiance, et Ariane.
    Ainsi pendant cinquante ans, Amélia et Jethro s'aimèrent dans le plus grand secret. Leurs escapades romantiques les comblaient de bonheur. Phoenix n'avait plus les pieds sur Terre, il était parfaitement comblé sur tous les points. Il prenait peu à peu confiance en l'avenir, en sa dulcinée, en lui. Il avait des envies de grandeur. Il jonglait entre sa vie sentimentale et son travail passionnant, mais il lui fallait quelque chose de plus. Intéressé par le trafic de sang, il fit alors les démarches pour monter sa propre entreprise, encouragé par ses amis et relations.

    Mais cette existence de rêves ne pouvait pas durer. Le monde n'était pas aussi beau que le fils de la nuit avait fini par le penser, il vivait dans un univers de vampires, et pas dans un conte de fées. Jeanne échangea un précieux renseignement contre l'Immortalité, et le couple fut vendu à Luther. Le tyran le retint tous deux contre leur volonté et s'efforça de briser leur histoire en les torturant à sa manière. Il usa de manipulation pour qu'Amélia change son sang en poison, et força Jethro à le boire, le persuadant que sa bien-aimée voulait l'exterminer ...


    Inquiétée par sa disparition, Ariane partit à la recherche de son ami. Ce n'était pas dans ses habitudes de manquer à un repas mondain, surtout si ledit repas annonçait de prometteuses rencontres avec d'éventuels investisseurs. Lorsqu'elle le retrouva, gisant dans sa geôle terrassé par le poison, elle lui offrit son sang pour l'aider à se régénérer. Déjà, les marques brûlantes de ses bras commençaient à s'étendre, annonçant la combustion.
    A partir de ce jour, Jethro ne se déplaça plus jamais sans surveillance, sur les bons conseils de son bras-droit. Ce fut elle qui géra son emploi du temps pendant quelques mois, alors qu'il se remettait difficilement de la souffrance morale occasionnée par cet événement.
    Son cœur était brisé. Les recherches pour retrouver Amélia et Luther furent vaines, ils étaient sans doute loin, désormais. Le plus difficile à supporter, dans tout ça, était qu'il ne comprenait pas pourquoi Amélia l'avait empoisonné. Ils s'aimaient. Ils s'aimaient si fort qu'aujourd'hui encore, son cœur en saigne.
    Il ne devait jamais l'oublier. Avec le temps, le vampire devint aigri, désagréable avec son entourage. Il profita finalement de sa rage pour se lancer à corps et cœur perdus dans l'accomplissement de ses fonctions. C'est un homme déterminé et qui ne reculait devant rien, qui se vit offrir une place au sein du Conseil Vampirique avec l'appui d'Eléonore, en remplacement d'un fondateur décédé. Il fut âgé de trois cent ans la nuit de sa cérémonie d'intégration. Une nuit symbolique, pas vraiment choisie au hasard, qui lui promettait un changement de vie conséquent. La promesse d'une évolution, d'une personnalité plus forte qui ne se laisserait plus jamais prendre au piège.
    Encore une fois, Phoenix renaissait de ses cendres.

    Au bout de quelques années, ayant acquis suffisamment d'aisance au sein du Conseil pour se considérer comme un membre à part entière et non la cinquième roue du carosse, Jethro s'implanta aux Etats-Unis aux alentours de 1770. Il voulut promouvoir Ariane à la délégation de ses affaires en Europe mais celle-ci refusa. Elle comptait toujours le suivre, où qu'il aille, et leur lien affectif s'en allait grandissant. Ils étaient le binome parfait en toutes circonstances, ce qu'Isarn avait de plus en plus de mal à accepter. Au bout de quatre siècles, leur couple battait furieusement de l'aile. Il n'avait aucune envie de quitter la France mais les suivit cependant dans cette nouvelle aventure.

    Sur place, un certain Ailill Slaine les attendait. Il était le bras droit de Gaspard, membre du Conseil, et en quelque sorte, le subalterne de Jethro. Il avait préparé le terrain, créant la base du réseau de contacts du Conseil, et il collabora par la suite avec les nouveaux arrivants pour le développer.
    Dans un autre domaine, l'entreprise que Jethro était en train de bâtir se développa avec une facilité incroyable sur ces terres nouvelles. Il en céda d'importantes parts à ses deux fidèles amis qui l'avaient toujours épaulé, ne soupçonnant aucunement, trop occupé par le travail, qu'Isarn était en train de flancher. L'âge, la fragilité émotionnelle, la paranoïa avaient eu raison de sa stabilité mentale. Il était évident qu'il finirait par perdre la raison. Il devenait violent avec Ariane et petit à petit, le fossé se creusa. La vampire finit par s'en détacher, et pour se réconforter, ne put se tourner que vers un seul autre homme. C'est ainsi qu'elle devint l'amante de Jethro. Ils n'éprouvaient qu'une grande amitié l'un pour l'autre et c'était très bien ainsi. En ce qui le concernait, Jethro pensait toujours autant à Amélia, qui hantait ses rêves. Sans doute avait-il fini par lui pardonner, après tout ce temps. Il préférait en garder un bon souvenir, plutôt que de ressasser les vieilles souffrances, et accepta l'idée de trouver la tendresse dans les bras d'une femme de confiance.
    Tout ceci ne dura pas longtemps. Juste le temps pour Isarn d'imploser et de provoquer Jethro en duel … duel qu'il perdit, en perdant la vie.
    Suite à cela, Ariane décida de s'éloigner quelque temps. Elle avait besoin d'oublier, de connaître d'autres expériences. Elle ignorait si elle reviendrait un jour, cependant son associé, sans y voir un lot de consolation, lui offrit les parts d'Isarn et s'en occupa à sa place. Ainsi soutenue financièrement, elle pourrait parcourir le monde sans soucis.
    Troublé par la mort d'Isarn, une fois de plus Jethro se jeta sans retenue dans le travail pour oublier. Il ne savait se trouver de limites à ce sujet, délaissant totalement sa vie personnelle au profit du Conseil et de ce qui devint rapidement une multinationale. Ses relations et son caractère entreprenant lui ouvraient toutes les portes. Il fit bâtir plusieurs bases de recherches éparpillées sur le globe, principalement dissimulées dans les déserts de glace ou de sable, racheta une compagnie de transport, pour développer l'entreprise. Ce qui n'était qu'un rêve de trafic de sang pour la survie des vampires devenait une véritable industrie. Ainsi, en plus de convoyer des cargaisons de sang humain, ErythroCyte – la « cellule rouge », nom de l'entreprise - développait des produits spéciaux dans le domaine pharmaceutique. Très demandés sur le marché et tout à fait approuvés par le Conseil Vampirique. Entre autres, on pouvait compter parmi eux des remèdes aux dérèglements psychiques de certains vieux vampires. Des centaines d'employés se dispersaient entre les Etats-Unis et l'Europe, ainsi qu'au beau milieu du désert du Sahara et des pôles glacés, là où les humains ne viendraient pas les chercher.

    Désormais à distance, il entretenait de bonnes relations avec les autres membres du Conseil, en particulier avec Eléonore. Cependant, une ombre au tableau se révélait inquiétante : Giuseppe, qui commençait à mal tourner. Condescendant et sans limites, il épprouvait de plus en plus de mal à demeurer à sa place. Sous prétexte qu'il était un membre fondateur du Conseil, il pensait pouvoir tout se permettre et en devenait dangereux. Au fil du temps, ses relations avec Jethro s'étaient plutôt dégradées. Une guerre froide s'instaurait doucement entre leurs deux secteurs, et les deux Anciens ne manquaient pas de provoquer de violents conflits personnels comme professionnels. Jethro n'était pas tout à fait innocent lors de leurs disputes, à cause de son caractère bouillonnant, cependant il était clair que Giuseppe épprouvait à son égard une haine viscérale, dont la justification n'était depuis bien longtemps plus d'actualité. A plusieurs reprises, Jethro fut mis en danger par les agissements de son rival. Des incidents pour le moins suspects …
    Commençant à craindre pour sa survie ainsi que pour l'équilibre du Conseil, il fit part de ses doutes à Eléonore, en qui il avait toute confiance. Ensemble ils décidèrent de pousser Giuseppe à l'acte. Ils devaient savoir à quoi s'attendre.
    Avec l'accord de Gaspard, un complot fut mis en place, visant à inciter leur congénère à se débarrasser purement et simplement de Jethro. Le piège était parfait. Risqué, mais ça valait le coup, ils ne pouvaient pas se permettre de laisser ce déséquilibré au pouvoir plus longtemps.
    Giuseppe profita d'un moment de faiblesse de son rival pour l'assassiner. Jethro était alors en train de participer à une expérience dans un hôpital qui consistait à vampiriser un homme avec la technologie moderne. Et alors qu'il offrait son sang au sujet de l'expérience – Lars Isaacsen, un parfait inconnu - Giuseppe lui-même l'abbatit froidement de plusieurs balles d'argent. La totalité du sang de son ennemi se retrouva alors dans le corps de Lars, ce qui eut pour conséquence que la combustion spontanée s'opère instantanément.
    Et Phoenix mourrut réduit en cendres à ses pieds.


    Cendres Fumantes.

    En réalité, il n'était pas mort, une fois encore. Un illusionniste s'était greffé au complot pour assurer Giuseppe de la mort de sa cible.
    Quelques semaines plus tard, dans un état stable, Jethro se réveilla dans la plus grande discrétion, caché dans l'une de ses bases scientifiques en Antarctique. Les lésions cérébrales liées à sa combustion avaient occasionné cette fois quelques pertes lourdes qu'il mit quelques mois à retrouver. Parmi elles, la perte du vocabulaire et de la compréhension des mots, la perte de l'ouïe et de la quasi totalité de sa mémoire. Il ne retrouva d'ailleurs pas cette dernière avant quelques années. Il ne savait plus qui il était, et d'ailleurs dans la base, personne ne le connaissait. L'identité du PDG d'ErythroCyte était un secret bien gardé.
    Le temps de sa convalescence, il apprit à connaître son nouvel entourage et se lia d'amitié avec une vampire d'un certain âge qu'il appelait sa grand-mère. Personne ne savait pourquoi il était là, mais devant l'étendue de ses connaissances techniques, le responsable de la base l'intégra en tant que chercheur. On finit par se rendre compte de ses capacités régénératrices et ce même responsable ne résista pas à l'idée de le manipuler à des fins commerciales. Jethro était donc, sans le savoir, l'esclave de sa propre entreprise.
    Au bout de six ans, il se souvint brutalement de son passé grâce à la prise de contact d'Eléonore, qui lui annonça la mort de Giuseppe, assassiné.
    De fil en aiguille, il comprit alors que son « supérieur » se servait de lui. Et de rage, il le tua, et ravagea une partie du labo dans lequel il était exploité.

    Aujourd'hui, Jethro Phoenix vient reprendre sa place. Son jet privé le récupère à la base. Il se rend à VK pour retrouver Eléonore ... ainsi qu'Ariane, miraculeusement revenue de voyage après la « disparition » de son associé, et qui a tenu les rennes d'ErythroCyte en son absence. Elle-même n'était pas au courant de sa survie.

    Jethro a six cent ans jour pour jour. Les coïncidences le font sourire. Est-il donc destiné à se consumer tous les trois siècles ?
    Il ne le fait pas exprès. Mais il aime que tout tourne rond, et les chiffres aussi.


    ~ Divers ~

    Informations importantes : Jethro a une peur terrible du feu, et de tout ce qui est en général trop chaud. Un feu dans la cheminée, la flamme d'un briquet … Il craint jusqu'aux braises d'une cigarette et réagit souvent violemment quand ce danger se trouve dans son périmètre. Un traumatisme de six siècles qui lui fait toujours perdre ses moyens.
    Il n'éprouvera aucun remord à tuer tous ceux qui le mettent en danger, ou à vider quelqu'un de son sang si ça peut lui éviter la combustion spontanée.

    Lien éventuel avec une personne déjà présente :
    - Amélia Derevault, celle qu'il n'a jamais pu oublier.
    - Eléonore de Vantoy, qui l'a aidée à se faire une place à ses côtés.
    - Lars Isaacsen, l'Infant qu'il ne connait pas.
    - Ailill Slaine, son subalterne.
    - Rohan D. Stormwood, dont il est l'un des actionnaires de la Société.



    Nom de l'avatar : Ville Valo.

    Vos disponibilités pour poster : Aléatoires.

    Les 3 Mots de passe :

    Comment avez-vous connu Vampires Kingdom ? Multi.



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    0.1 - Jethro Phoenix
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