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     14 - Catacomb Party.

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    Atticus

    Atticus

    Messages : 203
    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: 14 - Catacomb Party.   14 - Catacomb Party. EmptyVen 17 Fév - 15:06
      Je ne sais pas ce qui me prend, aujourd'hui, mais je me sens... comment dire... guilleret. J'ai rêvé d'Oscar, je me suis donc réveillé le sourire aux lèvres, avec l'envie... de m'envoyer un gâteau au chocolat dans le gosier (déçu ? Vous attendiez autre chose, peut-être ?). Je me suis donc levé avec la grâce d'un papillon, comme toujours, puis j'ai bien failli quitter ma chambre à moitié nu - pour changer - avant de me souvenir que, maintenant, nous avons une présence féminine à la maison.
      Ca, ça change tout.

      Edwin et moi, nous essayons de changer nos habitudes. Fini les exhibitions théâtrales de mon maître en mini-serviette ! Il va falloir être présentable, maintenant, avoir un minimum de sérieux et de tenue devant cette dame. Histoire de conserver le peu de dignité qu'il nous reste à tous les deux...
      Ca rigole plus.

      J'ai donc enfilé le cadeau d'Edwin, ce magnifique pantalon de cuir rouge qui me sied à merveille, puis un pull noir, et j'ai quitté l'appartement. Pour une fois, j'étais le premier debout... Stupéfiant, non ? Y'a du progrès, Mimil, y'a du progrès !
      Qui aurait cru ça de moi... Sûrement pas Edwin, il me considère comme une loque.

      Je suis donc sorti dans le but de ramener un gâteau au chocolat pour le réveil de la princesse. Elle est là depuis peu, mais elle est tellement adorable, je l'apprécie déjà. Comment ça ? Moi, amoureux ? Mais ça va pas, non ? Ca n'a rien à voir... Eliz, c'est comme... ma petite soeur.

      Je suis allé aux cuisines et ai demandé un gâteau au chocolat à une pâtissière que je connais plutôt bien : c'est elle qui me fait mes tartes au citron. Elle s'appelle Sara. Au début, j'avais un peu de mal à comprendre le sens de certaines de ses phrases, il faut dire que ma compréhension de l'anglais n'était pas fabuleuse...

      Et puis j'ai fini par piger, il y a peu, qu'elle voulait coucher avec moi, et que ça faisait des mois qu'elle essayait de me le faire comprendre. Plus boulet que moi, tu meurs ! Du coup, elle me fait toujours des avances... et moi je fais semblant de ne pas comprendre, je lui parle encore avec mon accent russe. Pourquoi est-ce que tu ne te la fais pas, me direz-vous ? Eh bien c'est simple : les grandes blondes à forte poitrine, ce n'est pas mon genre.

      Elle m'a fait et emballé le gâteau, puis j'ai essayé de prendre un raccourci pour retourner à l'appart. Dans les couloirs, je me suis fait courser par... un vampire ? Non, un chien. Allez savoir ce qu'il fichait là, et pourquoi il m'a poursuivi en grognant. Il a fini par me lâcher les basques. J'ai alors découvert que j'étais perdu.

      Je me suis retrouvé dans de sombres couloirs, déserts et balayés de courants d'air. De la poussière, de la crasse et des araignées, bref, le lieu idéal pour les mauvaises rencontres. Espérant regagner les étages supérieurs du palais, j'ai marché pendant quelques minutes, monté et descendu des escaliers interminables.

      Et voilà où j'en suis maintenant : à Nullepart Land.
      C'est bien ma veine. En plus il fait froid. Au moins, je ne mourrais pas de faim tout de suite, j'ai un gâteau. Hum, gâteauuu ! Résiste, Mihaïl, résiste. Tu es bien plus fort que ce ventre qui gargouille sans cesse. Mais pourquoi est-ce que j'ai toujours faim dans les moments critiques ?!

      Pense avec ta tête, andouille, par où es-tu venu ?




    Julians Aiola


      Cette fois je n’en peux plus de rester parmi ces malades. Non mais sans rire, ils croient si fort à leurs conneries, qu’ils jouent le jeu à fond. Des vampires ? Et puis quoi encore ? Des petites fées, des lycans, Gandalf, Frodon et compagnie… J’avais fait la rencontre d’un étrange personnage quelque nuit… Un home prénommé Mark, il m’avait porté secours. Il m’avait paru sensé et être un home bien, jusqu’à ce que comme les autres, il dérape. Alors ma décision avait vite été prise. De gré ou de force, je vais le sortir de là.

      A force de déambuler de ci, de là, j’avais fini par trouver une plaque de métal qui doit recouvrir des galeries souterraines, sans doute des catacombe. Je les ai notées sur mon plan. Ce soir, je fais les repérages, et la nuit prochaine, je l’emmènerai avec moi pour qu’il reçoive les soins qui lui sont nécessaires. Je fonctionne comme ça, j’ai besoin de trouver un moteur, de donner pour avancer. Mais surtout, je remplis toujours mes dettes.

      Après une douche rapide – l’eau sur les brûlures de mes mains n’est pas particulièrement agréable, un bandage rapide de mes plaies nettes sur la paume de mes mains, je m’habille de mon éternel jean, d’un simple t-shirt ainsi que de mon perpétuel sweet à capuche. Ma besace sur l’épaule et me voilà prêt à « conquérir » le monde. La cigarette à la bouche, je quitte discrètement l’appartement de mon bienfaiteur. Direction : les catacombes.

      La première difficulté est d’enlever la plaque de métal qui bouche l’entrée. Bein oui, avec mes mains blessées, je fais comment ? Tant pis ! La douleur n’est qu’une simple information non ? Je m’empare de la plaque et après moult efforts, je l’enlève enfin pour avoir accès à l’objet de ma convoitise. Bon dieu que c’est douloureux comme information !

      Je m’y engouffre aussitôt. Mon frère serait là, il me balancerait à tue tête : « Gonfle le buste, tient toi droit, sois un homme et cesse de geindre ! » ou encore « l’herbe est toujours plus verte ailleurs ! », et il aurait raison ! Comment pourrais-je me tirer d’ici si j’arrête pas de pleurer comme un gosse ?

      J’avance dans les galeries, je tourne et retourne… Une heure passe, puis deux… Puis trois… Ça y est ! Je suis perdu ! Je me laisse retomber contre un mur, allumant une énième cigarette.

      « Mais c’est la merde !! »

      * Encore une fois… *

      Je décide de commencer à dormir sur place. La lumière du jour pourra peut-être filtrer et me guider. Je somnole lorsque soudain, attiré par mon estomac, je sens l’odeur d’une pâtisserie. Je n’ai jamais fait aussi vite pour me dresser sur mes jambes. Comme une abeille est attirée par le miel, je ne sais pas résister à un gâteau. Mon estomac gronde, mon ventre gargouille… Très vite, je me retrouve face à celui qui tient l’objet de ma convoitise. Je ne le vois pas lui, non, je ne vois que ce qu’il tient dans les mains.

      Les yeux rivés dessus, je reste planté là comme un pantin. Après de longues minutes, enfin je parle, sans quitter des yeux ce qu’il tient entre les mains :

      « Tu… Tu comptes manger ça tout seul ? »

      Bon d’accord, je ne me suis pas présenté rien, mais j’ai tellement faim…
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    Atticus

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    Date d'inscription : 08/01/2011
    MessageSujet: Re: 14 - Catacomb Party.   14 - Catacomb Party. EmptyVen 17 Fév - 15:08
      Brr, mais c'est que ça caille, dans ce trou. Sérieusement, c'est où la sortie ? J'hésite un peu à m'approcher des murs, je pourrais tomber sur un passage secret, sait-on jamais... Je ne veux rien savoir ! Rien du tout ! Ne surtout pas découvrir le squelette au fond du placard, ou tomber par le plus grand des hasards dans le labo du chimiste fou. Y'a toujours un labo secret dans les châteaux, avec un malade qui fait des expériences sur des corps humains... Beark ! c'est que ça me dégoûterait de manger mon gateau, ces trucs-là.

      C'est déjà limite si je n'ai pas envie de vomir dans ce couloir. Ca pue le renfermé, un truc de dingue ! Le léger courant d'air ne suffit pas à l'aérer... Je suis sûr que je vais encore choper une saleté qui traine par là, un champi, un virus... Qui sait. Il vaut mieux pour moi que je ne m'y attarde pas.

      Une odeur de clope réellement désagréable emplit soudainement mes narines. Punaise, la cigarette, j'ai horreur de ça... Chimiste fou, tu mourras d'un cancer avant d'avoir été égorgé dans ton repaire par la créature que tu as mise au monde. Je me retourne et m'apprête à faire face au dingo du coin, lorsque j'aperçois un type tout ce qu'il y a de plus normal juste devant moi. Pas de blouse immaculée, pas de tics nerveux, pas de regard dérangé... Ca m'étonnerait fort qu'il s'agisse de notre apprenti-sorcier.

      C'est juste un gus paumé comme moi. Ouf ! L'espace d'un instant... j'ai eu les chocottes.
      Il aurait eu l'air tout à fait inoffensif si seulement il n'avait pas eu ce regard brillant et intéressé, pointé sur la boîte en carton qui contient mon petit dèj. J'enserre discrètement et amoureusement le paquet dans mes bras.

      - Hum... Non, avec ma... colocataire.

      Je fais quoi, je lui en donne un bout ? Il me fait pitié, là... Mais il est tellement petit, ce gâteau, il y en a tout juste pour Babeth et moi... C'est de la dégustation, ça ne remplit pas le ventre, il sera déçu si jamais il pensait se nourrir avec. Je ne lui ferais pas de fausse joie... Oui, oui, c'est de bon coeur que je refuse de lui en donner.
      Après tout, je ne le connais pas, qui sait s'il ne va pas vouloir me bouffer après s'être envoyé le gateau dans l'estomac.

      Et puis... c'est pas bon pour lui, ce genre de pâtisserie. Il va la retrouver direct sur les poignées d'amour... Moi c'est pas grave, je ne grossis jamais malgré tout ce que j'avale. Non, pour son bien, il ne vaut mieux pas que je lui en fasse profiter. Pas touche à ma bouffe, c'est clair ?!?

      Ca ne sert à rien que je lui demande où est la sortie, il ne le sait probablement pas, il a l'air perdu lui aussi. Je vais donc tracer ma route, tranquillement, je finirais bien par tomber sur l'escalier qui me ramènera dans l'aile nord du palais, là d'où je viens...

      - Euh... Excuse, je dois y aller.

      Babeth et Ed doivent être réveillés, maintenant. Ca leur fera sûrement plaisir de sentir cette bonne odeur de chocolat envahir le salon... hum... J'en bave. J'ai monstrueusement faim, je pourrais avaler un mammouth. Je commencerais par un bout de ce précieux gâteau, puis j'enchaînerais sur quelques tartines beurrées... Mh miam... Je presse le pas lors de ma traversée du couloir, ignorant l'inconnu. Je suis pressé. Ca commence sérieusement à gargouiller, là-dedans.

      J'espère qu'il trouvera son chemin et de quoi se nourrir.



    Julians Aiola


      *Résiste Julians, résiste… Je sais que tu crèves de faim… Mais t’es encore un homme civilisé merde !*

      Déçu, je soupire lorsqu’il me fait comprendre qu’il n’a pas l’intention de partager. Mon ventre gronde à réveiller un mort. Fierté de mâle mal placée, je n’insiste pas et ne fais pas de remarque. Je crève pourtant de faim… Bon sang, mais y’a que moi d’assez con ici pour connaître l’altruisme ?

      « Moi aussi. »

      *Menteur*

      Les mains dans les poches, la cigarette à la bouche, je reprends ma route. Bon d’accord, je suis complètement perdu, j’aurai peut-être pu me montrer plus poli, lui demander par où se trouve la sortie, mais quand j’ai faim, il n’y a plus que ça qui compte. Seul mon estomac m’importe. Et si je ne mange pas bientôt je vais tomber comme une mouche.

      Une fois passé dans un couloir différent, je braille et jure après moi.

      « Mais quel con !! J’ai faim ! Mais qu’est ce que j’ai été foutre à me paumer ici !!! »

      Une heure passe, puis deux… Je me retrouve, à la troisième heure, assis contre un mur. Je suis livide. J’ai faim. Je suis fatigué. La tête me tourne. Mais par-dessus tout, j’en ai marre de tourner en rond. Marre d’être paumé, ras le bol de chercher mon chemin et par-dessus la tête de cette secte à la du bout !

      J’allume une nouvelle cigarette et prend une bouffée exagérément longue.

      Je me vois déjà finir par crever ici. Oui, ça sera drôle dans quelques années de retrouver un squelette ici. Je vois déjà les gros titres : « les restes d’un imbécile ont été retrouvés dans les catacombes, il est mort de faim alors que la sortie était à cinquante mètres de lui. ». Je me gausse tout seul comme un imbécile. On me verrait, on me prendrait pour un dingue à rire comme ça. Mais n’est ce pas une qualité que de savoir faire de l’autodérision ? Bon d’accord, vu les circonstances, la je fais pitoyable…

      J’entends des pas s’approcher. Tiens, revoilà monsieur « je garde tout pour moi ». Il m’a l’air bien perdu lui aussi…

      « Tu as l’air aussi paumé que moi… »

      Les jambes tendues sur le sol, le dos appuyé contre le mur, je tire une nouvelle fois sur ma cigarette. Une nouvelle fois mes yeux se posent sur ce qu’il tient si précieusement entre ses doigts. Je détourne la tête, autrement, je vais sauter sur son gâteau.

      « Dis… Tu veux pas le planquer ou je vais te sauter dessus… J’ai si faim que je pourrais le dévorer et toi avec ! »
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    Atticus

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    MessageSujet: Re: 14 - Catacomb Party.   14 - Catacomb Party. EmptyVen 17 Fév - 15:09
      Ca fait presque trois heures que je tourne en rond dans ces couloirs de meeeeeeeerde ! Trois heures !! J'ai mal aux pattes, j'ai soif, j'ai trop faim, et je me retiens de manger le gâteau. Bah oui, faut pas que je l'entame avant d'en avoir proposé à Elizabeth, ça ne se fait pas...

      Une nouvelle fois, cette odeur désagréable de cigarette me donne envie de gerber. Lui... Il est toujours là. Suis-je retourné dans ce même couloir que toute à l'heure, ou bien a-t-il erré comme une âme en peine, tout comme moi ? Je fais quelques pas et le distingue au tournant, assis contre le mur, l'air dépité par sa situation, mais l'oeil vif toutefois.

      Moi, paumé ? Moua ha ha ha. Euh oui, tu as visé juste. Ca me fait mal de l'avouer, mais... oui, en effet, j'ai un sens de l'orientation à deux balles, et je vais probablement crever ici avec toi. Enfin, peut-être que le savant fou nous trouvera, et qu'il s'occupera de nous ! Vas-y, ô scientifique timbré, tu peux faire des expériences sur moi... tant que tu me donnes à bouffer.
      Visiblement, ce jeune homme quelque peu perdu n'est pas loin de péter une durite. On a faim tous les deux, mais c'est pas une raison pour se montrer agressif !

      - Ah bah, c'est toi qui vois, mon gars... mais... ça m'étonnerait que j'aie bon goût.

      J'étais sûr qu'il ne lâcherait pas l'affaire. Mais j'ai pris mes dispositions ! Eh oui, je ne suis pas si bête, je savais qu'il voudrait reprendre mon gateau. Son ventre affamé en gargouillait long. Je l'ai planqué, mon gâteau, et oui ! Pas sur moi, hein. Il semble avoir un bon odorat, ce type. J'ai pas envie qu'il me fouille pour le retrouver, je tiens au peu d'intimité qu'il me reste dans ce manoir.

      Je l'ai caché dans un endroit un peu spécial, tandis que je visitais ces lieux charmants et pittoresques. J'ai bien noté où c'était, je pense pouvoir le retrouver avec un plan. Il n'aura pas mon gâteau, je l'ai décidé ainsi. C'est pour Eliz et moi, y'en a pas assez pour toi mon gars.

      Je me balade donc avec un carton vide, mais ça il ne s'en doute certainement pas. J'ai un plan diabolique pour sortir d'ici... Si toutefois ce charmant monsieur connait la sortie. Je lui souris, innocemment, puis je fais vibrer mes cordes vocales pour formuler des sons :

      - On fait un marché, mec : si tu m'aides à sortir d'ici, je t'en donnerais un bout.

      Du gâteau, hein, du gâteau... Pas de moi, bien sûr. Manquerait plus qu'il essaye de me bouffer, ce morphale.
      Au fond... Edwin a raison, je suis un égoïste. Maaaais je m'assume ! C'est le principal. Quand il s'agit de nourriture... je me métamorphose complètement, je deviens un autre homme. Je deviens... Diabolique par moments. Mon estomac compte plus que tout et je perds mon peu de notions de sociabilité. C'est la seule chose qui me préoccupe au point que j'en oublie le reste du monde...

      Et je suis capable de tout pour satisfaire mon estomac.




    Julians Aiola


      Bien, je sens que les yeux doux ne vont pas suffire pour pouvoir avec un peu de sucre dans le sang avant que je ne tombe comme une mouche… Réfléchissons, réfléchissons… Qu’est ce que j’ai à lui proposer…

      Je tends l’oreille, l’aider à sortir d’ici… Elle est bien bonne celle là ! Je ne sais même pas comment j’ai fait pour arriver ici… Et juste un bout hein, surtout pas une part, non, non, ce serait trop demander. Tu sais ou tu peux te le mettre ton gâteau ?

      Un rapide regard à droite, puis un à gauche… Il n’y a personne autour de nous… Allez Julians, on remballe la fierté que t’a, et on se lance… Vas-y tu peux le faire… Bon dieu ! Qu’est ce que j’ai faim ! Mon estomac gronde et en devient douloureux. Allez bonhomme, vas-y, je sais que tu vas y arriver… On se redresse, voilà comme ça, sur les genoux maintenant… Oui, c’est ça… Et on avance vers lui. Choppe lui un bout de tissus de son froc, c’est parfait !

      « Allez juste un peu… J’ai rien bouffé depuis… Je sais même pas depuis combien de temps je suis là ! Juste un peu… »

      Et un coup dans l’eau ! Je le lâche dépité et me relève. Je lui tourne le dos. Non mais il lui faut quoi là ? Que j’crève ? Je vais quand même pas lui faire le plaisir du malaise ! Ça non ! Plutôt crever !

      « Eh bien garde le ton gâteau ! »

      C’est pas vrai ! Je deviens pire qu’un gosse quand je suis affamé. Je croise les bras contre mon torse. Je boude, oui c’est bien ça, je boude… Non mais je retombe à quel âge moi ! Qu’est ce qu’on ferait pas pour manger un morceau ! Je regarde les bandages de mes mains et têtu comme pas deux, je tourne les talons pour prendre la direction d’où lui vient. Passant à côté de lui, un :

      « Pff, j’suis sûr qu’il est dégueulasse en plus ! »

      De mauvaise fois ? Pas content ? Vexé ? Affamé ? Oui, je suis tout ça et bien plus encore. Il a de la chance, je ne fais pas ma colère encore ! Il a de la chance, dans ces cas-là je rendrais chèvre même une bonne sœur.

      Ma fierté mal placée en ces circonstance fait que ce n’est qu’une fois dans la galerie d’où il vient, hors de vue, que je m’appuie contre le mur. Blanc comme le cul d’un cachet d’aspirine, la tête me tourne. Trouver même un carré de sucre devient vital. Je ne me vois pas chercher la sortie en rampant. Et puis quoi encore !

      « J’en ai marre de ces mecs complètement barrés ! J’en ai marre de ce pays ! J’en ai marre de cette secte à la du bout ! J’en ai marre de ce manoir ! Ras le cul de ces catacombes bordel ! »

      Grossier ? Oui, je le suis toujours quand j’en peux plus. Et ces foutues brûlures aux mains qui se remettent à suinter ! Non vraiment ! C’est bien ma soirée !

      Au bout d’un moment un groupe de rats attire mon attention. Je les repère se battre pour quelque chose. J’approche lentement. Oh la vache ! Dieu existe !!!!

      « Dégagezzzzzzz !!! Laissez ça, c’est pour moi ! »

      Je récupère les restes d’un gâteau qui ne ressemble plus à rien. J’en oublie les notions d’hygiène, mais bon dieu que ça fait du bien ! Dès la première bouchée, je me sens déjà mieux. Bon dieu, j’en sens même pas le goût, mais qu’est ce que ça fit du bien ! Je repense à ce sale type qui voulait me voir crever, je me marre. Pourtant, comme toujours, je me dis que peut-être lui aussi à faim… C’est plus fort que moi, je sais pas laisser crever un gars la gueule ouverte. Je sors un mouchoir de ma poche et y enveloppe ce qu’il reste du gâteau. Je range le tout soigneusement dans ma besace.

      Je grimace et fixe mes mains. Il va être urgent que je les rince et que j’en change les bandages. Ça suinte trop. Je cours droit à l’infection là. Je crois avoir ma dose, si je peux éviter ça, ça serait chouette…
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    MessageSujet: Re: 14 - Catacomb Party.   14 - Catacomb Party. EmptyVen 17 Fév - 15:12
      L'affamé du coin se rapproche de moi et m'attrape par une poche de mon pantalon. Je recule d'un pas, un peu surpris par ce geste. Eh, tu entres dans la zone dangereuse, mon gars ! T'as pas vu la pancarte "Espace Vital" ? J'ai le croc facile, et ne le plante pas seulement dans les gateaux. Alors lâche mon futal, ça vaudra mieux...
      Pourquoi est-ce que je suis autant agressif envers un mec qui a seulement faim ? Je ne me reconnais pas là. D'habitude, je suis un agneau tout gentil, désespérément naïf. Le royaume des vampires aurait-il fini par éveiller mon côté obscur ?

      Le type aux mains bandées n'a pas l'air content.
      Tu m'étonnes ! Tu viens de monter un plan foireux pour ne pas lui donner à bouffer, tu t'attendais à quoi au juste ?
      Ben je sais pas... C'est mon ventre, tu sais à quel point il a sa place privilégiée...
      Mais t'es vraiment con ma parole !! Pauv'nouille, donne-lui à grailler, tu vois pas qu'il va tomber sinon ? T'auras un mort de plus sur la conscience !
      *tilt* Révélation suprême. Merci, Mil, qu'est-ce que je ferais sans toi !
      Encore plus de conneries que d'habitude...

      Mon côté ours mal léché vient de se barrer. Je m'apprête à m'excuser de mon comportement honteux et impardonnable. Mais je m'aperçois que mon pauvre compagnon d'infortune a disparu tandis que je conversais avec ma conscience. Où est-il allé ?

      Bah ! Je finirais bien par le recroiser ! Ou alors, si j'arrive à sortir d'ici, je lui enverrais les secours et lui préparerais moi-même un bon casse-croûte pour me faire pardonner... Ce que je peux être odieux quand je m'y mets. Je pousse les gens à la limite du suicide, je les tue, ou bien je les laisse crever c'est pareil... Suis-je voué à répandre l'hécatombe autour de moi à chaque fois que je rencontre quelqu'un ?
      Visiblement... oui.

      Bon, je vais tenter de retrouver la sortie, une fois de plus... J'ai mal aux pattes, bordel ! Allez, je m'assieds cinq minutes, de toutes façons je n'ai plus que ça à faire. Je me laisse tomber dans la crasse des catacombes et m'adosse contre le mur, balançant mon paquet vide loin devant moi. Inévitablement, au bout de quelques minutes, une chanson débile me vient en tête...

      - Un petit loup calinou cherche un autre petit loup ! Pour jouer au loup-garou au pays des petits loups ! Où où où où, où es-tu, petit loup... Où où où où, viens vite avec nous...

      Mais putain pourquoi est-ce que je chante ça ?! C'est pas le moment ! Je vais crever ici comme un con, tout seul, et pis j'ai froid, pis faim, pis j'veux mon lit, d'abord !
      Je me relève vivement et balance un violent coup de pied dans la boîte en carton vide. Si j'avais pas été aussi stupide, j'aurais un gateau à bouffer et de la compagnie... Mais non, il a fallu que je n'en fasse qu'à ma tête, pour changer.
      Et après ça on se plaint que les esclaves ne se serrent pas assez les coudes, ici... Normal, s'ils tombent sur des types comme moi, ça leur donne pas envie d'aider.

      - Punaise, j'en ai ma claque ! (en russe)

      Soudain, un bruit suspect, lointain. Ma voix finit de résonner dans le couloir. Non... c'était pas moi... Le type affamé ? Non plus, je l'entendrais parler ou marcher, sûrement... A moins qu'il ne soit déjà en train d'agoniser par ma faute.
      Je demeure immobile, pétrifié. Nan sérieux, c'était quoi ce bruit ? On aurait dit un grincement... Ca venait de ma droite.

      Je m'élance vivement dans le couloir avec l'espoir de tomber sur quelqu'un. J'aperçois une porte qui se referme et me jette dessus. Je m'appuie contre, haletant, et tente de reprendre mon souffle un instant. Est-ce que j'ouvre cette porte ? Et si je tombais sur un caïnite affamé ? Ce ne serait pas la première fois !
      Bah, entre mourir seul, de froid et de faim, et mourir vidé de mon sang, autant servir à quelque chose, en l'occurence à nourrir quelqu'un. Ca rattrapera le coup pour l'humain désespéré !

      Ah la la, qu'est-ce que tu ne ferais pas pour te laver de tes péchés, toi... T'as peur de quoi ? Qu'on te refuse les portes du paradis ? Mais mon pauvre gars, ça fait longtemps qu'on a décidé de te les fermer ! Les ailes d'ange, tout ça, c'est pas pour toi... T'es fait pour vivre dans un pays chaud avec des gens pour assouvir tes désirs masochistes.
      Ouaiiiiiis, l'Enfer, c'est cool !

      Je baisse la poignée et entre. Une pièce sombre. J'ai beau tâter, il n'y a aucun interrupteur. Je retourne dans le couloir chercher une torche accrochée au mur, lui fais prendre feu avec mon briquet, et retourne voir.
      De grandes tables... Des fioles... Des papiers, des plans dispersés partout... Et surtout, une odeur insupportable. Ca pue le renfermé et l'animal. Je jette un oeil sur les fioles, prenant garde de ne pas approcher le flambeau trop près. On dirait un...

      Oh mon Dieu. Je suis dans le repaire du chimiste fou ! Et il semble y être entré, mais... Je ne vois personne dans la pièce.
      Le feu prend mal sur ma torche et s'épuise petit à petit. Je tente de la rallumer mais mon briquet est vide. Rhaaa, saleté ! Qu'est-ce que je fais, maintenant ?
      La lueur faiblit de secondes en secondes, et je profite d'y voir encore quelque chose pour fouiller un peu.

      Soudain, un ronronnement se fait entendre et je sursaute, lâchant le flambeau qui s'échoue par terre dans un bruit fracassant. Les dernières braises n'éclairent plus rien, mais la lueur du couloir fait briller devant moi une paire de gros yeux jaunes...
      By Jove.



      Quelques dizaines de secondes plus tard...
      Aaaah, la bête est derrière moi, elle me poursuit dans le couloir ! J'ai peur de me retourner, je n'ai pas vraiment vu ce que c'était, mais je pense avoir affaire à un très gros chien aux crocs démesurés. C'est pas du tout le petit loup calinou de ma chanson, c'est clair ! Le sale clebs qui m'a poursuivi tout à l'heure, c'était un caniche à côté de celui-là !
      Je crois que je n'ai jamais courru aussi vite de toute ma vie. Il est à mes trousses, et ne semble pas enclin à me lâcher les basques ! Mais pourquoi est-ce que j'attire les problèmes comme ça, hein ?! J'en ai marre ! MARRE !

      L'affamé... Il est là, je le vois, assis au tournant d'un couloir ! La bête est à quelques mètres derrière moi, si elle le voit, elle le bouffera ! Est-ce que je le laisse faire diversion par sa simple présence ? Naaan, nan, je ne suis pas comme ça...

      - DEGAGE DE LAAAAA ! ON VA SE FAIRE BOUFFER !!!

      Sur ces hurlements désespérés, je le chope par le col, le relevant d'une seule main, et l'entraine dans ma course. Le gros chien-chien pas content qui grogne et qui pue est là, sur nos talons, il nous rattrape déjà !




    Julians Aiola


      Un cri parvient à mes oreilles. Toujours assis, je me redresse sans me relever. Je n’ai pas le temps de décoder ce cri presque inhumain et désespéré qui me parvient. Avant que je ne comprenne quoi que ce soit, me voilà debout, les jambes courant tant bien que mal à la droite de… Eh mais c’est Monsieur “Je partage pas“ !

      « Pourquoi on court ? »

      Bon sang que j’aime pas être claqué comme ça ! Je comprends rien ! Allez… Tu sais pas pourquoi tu cours comme un con, mais continue, visiblement, sa plait à ton copain de sprint !

      Un grognement me parvient. Oh merde, en plus ils ont des grosses bestioles ici…

      J’attrapé le poignet de mon partenaire de course et j’accélère.

      « Tu savais pas me dire qu’on avait une bestiole sur les bras ???!! »

      Premier couloir à droite, je nous y attire. Je me repère enfin, je connais ce couloir. Il y a une échelle plus loin… Enfin je crois… Oui !! Je la vois !!! Je le conduis devant.

      « Grimpe !! Grouille !! »

      Je crois pouvoir dire ne jamais être monté à une échelle aussi vite. Elle est en fer rongé par la rouille.

      « Aide moi ! »

      Après moult acharnements une fois en haut, réfugiés dans une sorte de renfoncement, enfin l’échelle lâche et se retrouve à côté de nous. L’animal en bas, je peux enfin souffler et regarder mon partenaire de course à pied.

      « Moi c’est Julians… »

      J’entends en contre bas la bestiole rager de ne pouvoir nous atteindre. Je jette un coup d’œil et lui lance :

      « Qui à l’air d’un con maintenant ! »

      … Eh bien nous puisque nous étions perché et que la grosse bête velue fait les cent pas en bas, avant de s’allonger pour attendre notre descente.

      « Tu as une idée ? On lui saute à deux dessus et on lui tord le cou ? Enfin… Si on trouve la tête… »

      Mon attention revient sur “Monsieur pas partageur“.

      « Ou alors on récupère et on réfléchi après une bonne sieste hein… C’est bien aussi comme ça non ? »

      L’ennuie est que le renfoncement dans lequel nous nous trouvons et particulièrement sombre. On y voit rien, ou presque. Ça ne serait pas fâcheux s’il n’y avait pas cette espèce de drôle de respiration plus loin…

      « Euh… tu fais de l’asthme ou on est trois là ? »

      Là je commençais sérieusement à me dire que finalement, grimper là n’était pas la meilleure idée que j’ai eu… Mais si je ne m’attire jamais de soucis, je ne serais pas Julians, le roi de la gaffe !
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    MessageSujet: Re: 14 - Catacomb Party.   14 - Catacomb Party. EmptyVen 17 Fév - 15:15
      Mais cesse de trainer, ventre sur pattes ! On ne cesse de me dire qu'il faudrait que je fasse du sport, mais je crois que je sais mieux prendre la fuite que lui... Question d'habitude, certainement. Bon, d'accord, il a pas l'air en forme, mais quand même... C'est se forcer un peu ou finir dévorés. J'avoue que je préfère mettre ma fainéantise de côté aujourd'hui. Ca devient critique, là. Je cours sans savoir où je vais, et tire derrière moi le type accroché à mon poignet.

      Je ne cesse de me retourner pour voir où en est l'affreuse bêbête. Elle déboule au tournant du couloir, la bave dégoulinant de ses babines, et je ne peux retenir un cri de sursaut. Vite, vite, vite ! Bouge tes fesses, bonhomme !! Ne te pose pas de questions, de toute façon je n'ai pas le temps d'y répondre, je préfère garder mon souffle et t'expliquer plus tard. D'ailleurs, qu'est-ce que je pourrais bien te dire ? J'ai à peine pu voir à quoi ressemblait la bête, et j'ai même pas envie de le savoir. Dans ces cas-là (enfin, je n'irais quand même pas jusqu'à dire que ça m'arrive tous les jours), l'instinct de survie prend le pas sur la curiosité.

      Le grognement du monstre fait trembler les murs et les battements de mon coeur s'accélèrent subitement. Maman ! J'veux pas finir bouffééééééé ! Je suis jeune, beau et talentueux, je mérite mieux comme mort, pas vrai ? Je veux clapser dans mon lit à l'âge de quatre-vingt ans, ridé et rouillé, entouré de toute une collection de disques où il y aura mon nom écrit dessus.

      Visiblement, mon compagnon d'infortune semble avoir trouvé un échappatoire au dîner de la bête. Il freine brusquement et m'entraine dans un couloir. Sais-tu seulement où tu vas, mon gars ? Je ne connais pas du tout cet endroit, j'ai froid, mal aux pattes, et je veux rentrer chez moi ! Je veux sortir de ce trou !!
      Une vieille échelle... Une échelle ! Une sortie ! Enfin... du moins, un lieu sûr...

      Je rate un échelon, me fracassant le menton contre l'échelle, puis grimpe le plus vite possible et accède enfin à une cavité sombre. Dans la précipitation, ma chaussure droite quitte mon pied et s'échoue sur le sol du couloir. L'autre s'engage à ma suite et je saisis ses mains dans les miennes pour l'aider à monter.
      C'était moins une, nous sommes enfin en sécurité ! Enfin je l'espère.

      Nous retirons l'échelle avant que le monstre n'arrive en dessous de nous. Ca m'étonnerait qu'il sache monter à l'échelle, mais bon... méfions-nous tout de même ! Ca me rappelle le chien de mon voisin qui pouvait franchir n'importe quoi... Echelle, palissade, arbre, je crois qu'avec mes frères on a tout testé.
      Bref, on s'en contrefiche du chien de mon voisin, n'est-ce pas ?

      Le gros clebs se jette sur ma grolle et la déchiquette en moins de deux. Bon appétit ! Tu veux l'autre, j'imagine ? Je ne te ferais pas ce plaisir !
      Nous reprenons notre souffle. Quelle aventure ! L'humain se présente et par réflexe, je m'apprête à lui serrer la main. Je stoppe mon geste en remarquant l'état de ses paluches. Outch... a bobo.

      - Mihaïl...

      Le moment n'est pas tellement adapté pour de courtoises présentations, mais bon. Soit. Je jette moi aussi un coup d'oeil en bas. La bête a l'air frustrée. Maintenant je peux mieux la voir, elle ressemble effectivement à un gros chien. Tout est démesuré dans son apparence physique, et surtout la mâchoire. Elle possède plusieurs rangées de dents impressionnament tranchantes, mais ça je l'avais déjà remarqué dans le labo il y a quelques minutes.

      Lui sauter dessus et lui tordre le cou ? Ben voyons...

      - Je voudrais pas faire mon rabat-joie, mais essaye donc de faire le tour de son cou avec les bras ! Ca parait impossible, il est tellement énorme...

      Et puis bon, la sieste, ça me tente un peu plus. Dans le genre combat à mains nues, je suis pas très doué... Je n'ai pas les mêmes avantages que Médor. Mais dormir, ça je sais faire ! Edwin vous le confirmera.
      Combat ? Sieste ? ... Joker ! Nous nous trouvons dans un espèce de conduit d'aération (du moins ça y ressemble, mais je me demande bien ce que ça fiche dans des catacombes puantes et visiblement oubliées), et nous avons la possibilité de le longer. Pourquoi ne pas tenter de trouver une autre sortie ? Après tout, nous n'avons pas le choix... C'est ramper ou crever ici. Je suis profondément claustro, mais tant pis ! Je préfère la crise d'angoisse à la crise de foie de cette pauvre bête.

      J'ai froid aux orteils, ma godasse me manque déjà, mais je suis encore entier, c'est le principal. Je me demande comment Julians va pouvoir ramper avec ses mains blessées... Je m'apprête à lui suggérer de me suivre à travers le conduit lorsque sa question me fige sur place. Je retiens ma respiration un instant et constate qu'effectivement, un troisième souffle nous tient compagnie.

      C'est stupide, mais... J'ai pas tellement envie de le savoir. J'aurais préféré faire l'impasse sur ce détail. Je secoue la tête de manière négative, puis me souviens que je possède un briquet. Que la lumière soit ! La petite flamme éclaire faiblement le visage de Julians et une très courte partie du conduit. La respiration est toujours présente. Elle s'éloigne, revient, s'éloigne... et ainsi de suite... Accompagnée de grincements. Comme si quelque chose (enfin, probablement "quelqu'un" !) se déplace dans les environs.
      Glauque, ce bled.

      La bête ronronne en dessous de nous. Il est impensable de tenter de redescendre et de l'enjamber tranquillement.
      D'un coup de tête, j'incite Julians à me suivre. En rampant, je ne cesse de me brûler les doigts avec mon briquet et lâche un juron russe à chaque fois que je le laisse s'échouer bruyamment sur le sol.
      Nous n'avons toujours pas résolu le mystère de l'inconnu qui respire plus fort que nous.

      Au bout d'un certain temps - probablement dix minutes mais en rampant le temps semble plus long - je m'arrête et m'adosse contre la paroi métallique, fatigué.

      - Marre ! J'en ai marre ! J'avance plus.

      De toute façon on va mourir, à quoi est-ce que ça sert de se fatiguer avant, hein ? Je vous le demande. Je commence à essayer d'étendre mes jambes engourdies pour les détendre, lorsque soudain une plaque au sol se détache sous mes fesses. Je tente désespérément de me rattraper à quelque chose mais je passe à travers une sorte de plafond en placo et tombe dans le vide.

      La chute parmis les débris est brutale et une poussière blanche se répand autour de moi pour pénétrer dans mes poumons. Je ne peux m'empêcher de tousser. Quelle poisse, non mais vraiment quelle poisse !!
      La poussière opaque se dissipe et je me retrouve dans une pièce éclairée par des flambeaux, nez à nez avec une bande de loustics étonnés et vêtus de capes noires. Probablement une réunion sataniste, ou quelque chose du même registre... En tout cas, ils ont l'air vachement surpris de me voir sortir du plafond !


      - Euh... Salut...





    Julians Aiola


      Suite à sa remarque, je jette de nouveau un coup d’œil en bas. Mais quel crétin ! Je n’avais absolument pas réalisé la taille du monstre… Mais vu sous cet angle… Là oui je préfère rester bien planqué… On va éviter de jouer les Indiana Jones, ce n’est pas le moment.

      Par contre l’ambiance commence à chouya à tenir d’Amityville ou encore de Shinning lorsque j’ai la confirmation qu’une troisième respiration est bel et bien présente… On ne réfléchis pas… On ne tire pas de conclusion hâtive. On ne cherche pas à savoir, on ne veut pas savoir, on ne réfléchis pas… Mais bon sang c’est quoi encore ce bordel !!! J’en ai marre ! Je veux sortir ! Je veux un lit moelleux et un bon repas…

      Finalement, je lui emboîte le « rampement ». Ne pouvant m’aider de mes mains, je m’avance sur les soudes, ce qui me demande le double d’effort en plus d’une allure plus que ridicule. Je souffle, je sue, je dégouline, je suis crasseux, je pue et j’en ai marre !!

      Visiblement, je ne suis pas le seul. Je vois l’arrêt de Mihaïl comme l’Eden. Mes prières sont exaucées. Il est le messie ! Allélouya ! Je me laisse tomber à plein ventre. Je souffle.

      « Dieu a écouté mes prières… »

      Je ferme les yeux.

      « On a qu’à dormir une heure ou deux et après on reprend… »

      Un bruit infernal me parvient, je sursaute et regarde autour de moi. Plus de Mihaïl… Mais où est-il donc passé ? J’ai dormit si longtemps que ça ? Il ne me semble pas pourtant… Je suis toujours autant cassé.

      « Mihaïl ? »

      Je me pense pas aussi insupportable comme ça pourtant… Mais merde, il m’a planté là le con ! Brusquement, je réalise, je rampe sur mes coudes pour passer ma tête par le trou. Je découvre mon compagnon de poisse au sol.

      « J’ai cru que tu m’avais planté là ! Bein t’en tire une tête ! Tu t’es pas fait mal au moins ? Attends bouge pas ! J’te rejoins ! »

      Aussitôt dit, aussitôt fait, mais peut-être aurais-je dû m’abstenir… À peine ai-je atterri assis à côté de Mihaïl que je découvre l’envers du décor… Une bande de curés tout droit sortis d’une mauvais comédie satanistes. Je déglutis difficilement lorsque je vois le cadavre d’un homme égorgé… N me dites pas qu’ils font des sacrifices humains ceux-la…

      « On est les livreurs de… On s’est fait voler notre… On est attendu !!! »

      Passant au-delà de la douleur de mes mains, j’attrape mon compagnon par le bras, me dresse sur mes jambes et me met à courir droit devant nous.

      « Mais on est dans quel asile ici !!!! C’est quoi cette secte !!! »

      Une porte est franchie, je la repousse derrière nous et la coince comme je peux. La course reprend. Mais c’est pas vrai ! On ne va pas canner comme ça quand même !

      « Tu as une idée ? »

      Oui parce là… Ce n’est pas qu’on est mal barré, mais je ne vois aucune issue, aucune sortie. On me rappelle pourquoi je suis là ? Ah oui ! Pour me faire la belle de cette secte. Je ne vais quand même pas crever dans cet asile de dingue !

      « Et si on criait au secours ? On nous entendrait non ? »

      Bon d’accord… Ma solution est mauvaise est désespérée, mais je suis désespéré, crevé, j’en peux plus, je suis crasseux, mes mains me font souffrir, mes pieds sont en miettes, j’empeste le vieux phoque… Je me laisse glisser le long de la porte pour me retrouver assis contre son bois.

      « Tu étais venu pour quoi dans les galeries à l’origine ? »
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    MessageSujet: Re: 14 - Catacomb Party.   14 - Catacomb Party. EmptyVen 17 Fév - 15:17
      Bon... Résumons la situation.
      Je me retrouve au beau milieu d'une cérémonie sataniste dans les catacombes avec un pied nu, un inconnu, et une faim à dévorer la grosse bêbête poilue du savant fou. Absurde, mais après tout... Mon existence toute entière est d'une grande absurdité.

      Les regards des mecs autour de moi se font menaçants. Faut que je trouve quelque chose à dire, et ne pas rester planté là !
      Soudain Julians s'étale à mes côtés dans un bruit fracassant. Une chute aussi délicate qu'un lancer de pachyderne, qui ne manque pas de surprendre les gugusses en soutane.
      Moi, plus rien ne peut me surprendre, désormais ! A 30 ans, je crois que j'en suis arrivé au stade où j'ai tout vu.

      Comment ça, vous n'avez jamais vu deux types sortir d'un plafond ?

      Euh... Tâchons de nous appliquer à faire usage de courtoisie. Je m'apprête à exprimer des mondanités et des politesses lorsque mon nouvel ami prend la situation en main, chope la mienne et me tire de là. Une miraculeuse porte nous sépare désormais des types qui se sont jetés à notre poursuite. Une idée ? Ah, là tout de suite, pas vraiment... Eviter de rester là ? Ca me parait bien, ça.

      Pourquoi suis-je venu ici ? Bonne question...

      - Ben... C'était pas intentionnel, en fait. J'étais dans le manoir, et puis j'ai emprunté le mauvais couloir...

      Oui, c'est tout à fait ça. En oubliant de préciser que tu t'es gouré parce que t'étais poursuivi par un tout petit chien...

      Quelque chose cogne brutalement contre la porte. J'entends des jurons derrière. La secte satanique veut nous punir d'avoir mis le souk dans sa salle de sacrifice.

      - Allez, viens, faut pas trainer là !

      J'empoigne les fringues de Julians et le soulève pour le remettre debout. Je me mets à courir et le traine derrière moi en lui tenant le bras, mais je sens bien qu'il n'en peut plus. Dans un immense élan de générosité, je m'arrête, tend mes bras en arrière, lui chope les jambes, et le fait grimper sur mon dos, avant de reprendre la course. C'est qu'il est pas léger, ce mec-là !

      Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons loin, très loin des types louches dont nous venons de faire la connaissance. Ils ont dû renoncer à notre poursuite.
      Je fais descendre Julians et me repose quelques instants, mains sur les genoux, tentant de reprendre mon souffle. Edwin serait content, j'ai fait de l'exercice pour au moins deux mois ! Qu'il me traite encore de loque et je l'envoie se faire courser par un monstre poilu et des satanistes rancuniers.

      Je rabats ma tignasse à l'arrière de mon crâne et relève la tête vers Julians.

      - Allez, Julians, encore un peu de courage, on doit continuer... Je ne tiens pas à crever ici. Ouais, je sais, t'es fatigué... Moi aussi... Mais je veux sortir d'ici en un seul morceau ! On dormira quand on sera en sécurité, et on se goinfrera de gateaux, vautrés sur un canapé devant un bon vieux film. Je te le promets.


      * * *

      Cinquième jour dans la cambrousse. Après avoir glorieusement achevé un duel féroce avec un python, j'ai sombré dans les sables mouvants. Julians, quant à lui, a été enlevé par le navaro Bununa, l’idiot local qui l'a emmené dans sa tribu pour l'offrir en sacrifice au dieu de la fertilité.

      Hum.
      Nous marchons depuis maintenant trois heures et ma chaussure rescapée n'a pas trouvé pas mieux à faire que d'être responsable d'une douloureuse ampoule à hauteur de mon talon.
      Je l'ai abandonnée sans regret sur notre trajet, glissant à l'intérieur un bout de papier spécifiant que, si l'on retrouve mon cadavre, je tiens à être enterré en Russie.
      Bref ! Je suis pieds nus, j'ai faim, j'ai la gorge aussi sèche qu'un papyrus de l'ère pré-pharaonique.

      Plus rien de va... et cerise sur le gâteau, je n'ai même pas eu le temps de connaître le grand amour avant de finir ma vie dans ce trou puant ! Si ça se trouve... Si je ne m'étais pas égaré ici, mon destin aurait peut-être été de me marier, d'avoir des bambins mignon tout plein, une belle bagnole et une entreprise...
      Plus défaitiste et désespéré, on ne fait pas.

      Je vais donc devoir me contenter de Julians dont la charmante compagnie reste supportable, le savant fou sacrera notre union et nous adopterons un rat. Le gros monstre gardera l'entrée de notre vaaaaaaaaaste propriété et je monterai une entreprise de nettoyage pour catacombes.
      Je m'apprête à proposer mes projets d'avenir à Julians, mais stoppe finalement mon élan.
      Et s'il ne m'aimait pas ?... Et s'il finissait par me tromper ?! Nooon, Julians, tu n'as pas le droite ! Ne brise pas notre histoire ! Elle est plus jeune que moi, c'est ça ?!

      J'ai faim.
      Et si je ne trouve pas un petit jeu de patience, je vais péter un boulon... Comment ça, c'est déjà fait ?!?


      Un cul de sac. Super... Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? On rebrousse chemin ?
      Nous ne sortirons jamais d'ici vivants. Découragé, je me laisse tomber. Mes fesses épousent le sol et y resteront. Je ne bouge plus, cette fois ! Il faudra une grue pour me relever. Mon ventre crie famine, c'est affreux. Je pourrais bouffer n'importe quoi.

      Mon regard se promène sur Julians. Je suis sûr qu'il a bon goût avec des petits champignons.

      - Bon... On n'a plus le choix, maintenant. On se repose quelques heures, et on s'organise pour tuer la bête ! Je pourrais la bouffer toute crue... Sinon, j'ai un briquet, on peut la cuire ! Qu'est-ce que t'en penses ?

      Oui, bien sûr... On fait tout avec un briquet et un couteau suisse ! Je pense que dans la même situation, MacGyver suivrait cette logique. Et en plus ça marche à tous les coups ! Si si, j'vous jure...
      Je l'ai vu à la télé.





    Julians Aiola


      Courir, courir et encore courir, mais il veut ma peau ce mec ! Il veut m’avoir à l’usure c’est pas possible… Il est champion de course ou quoi ? JE sais ! C’est un dingue qui veut ma peau à l’épuisement ! Il veut me tuer !! Bon dieu !! Il me fait passer des épreuves ou quoi avec son parcours du combattant ? Il nous croit où ?

      Enfin il s’arrête... Je ne vais peut-être pas mourir aujourd’hui après tout ! Peut-être que j’ai une étoile pas trop dégueulasse qui veille sur moi finalement !

      *Reposons nous…*

      Faire une pause… Allélouya !! Dieu existe !!! Mihail a la parole de l’évangile ! Jamais depuis l’invention de l’écriture, quelqu’un avait eu une idée aussi brillante !! Morphée, tiens-toi bien j’arrive ! Je m’installe à côté de lui.

      « Ouai… Là, juste pendant une seconde, t’es mon dieu ! »

      Morphée abandonne tes amants, le meilleur d’entre eux arrive !

      Je réalise ensuite la suite de ses projets après la sieste. Je lève un sourcil.

      « Heum… Je ne veux pas briser tes illusions, mais pour retrouver la bête, il faut retourner voir les curés en toge, ensuite remonté dans la galerie, rebrousser chemin… Rien que la distance, ça me coupe les pattes… En plus le monstre est peut-être parti… Et si on crie très fort ? On va bien nous entendre non ? Remarque… Bon on dort un peu et ensuite on réfléchis hein, moi j’en peux plus, je suis fatiguée, j’en ai marre… JE suis sûr que toi aussi… Donc un gros dodo et on avise hein… »

      Je ferme les yeux et me glisse dans ses draps au creux de ses bras. Il ne me faut pas longtemps pour m’endormir, à peine quelques secondes. Pour mon voisin par contre… L’affaire risque de prendre une toute autre tournure, lorsque je suis exténué, je ronfle. Ce ne sont pas de petits ronflements de chochotte, mais bel et bien des grognements inhumains que je dégage, je suis tellement crevé que je ne me dérange même pas…

      Une ou deux heures, peut-être plus, s’écoulent avant que je ne m’éveille. J’ouvre les yeux et regarde à droite puis à ma gauche. Ouf ! Mihail ne c’est pas envolé. J’ai faim… Je le regarde… Ce n’est pas lui que je vois, mais un appétissant rôti… Humm… Avec sa sauce, ses petites pommes de terres dorées au four… Je commence à saliver. Bon sang ! Qu’est ce que je donnerais bien un coup de crocs dans cette viande qui m’a l’aire d’être tendre !

      *mais qu’est ce qui te prend mon couillu ! Comme si la bouffe ça apparaît comme ça en enfer !*

      Je secoue la tête pour me remettre les idées en place. Faut que j’me bouge là, je deviens dingue. Bientôt je vais vouloir croquer un bout de gigot ! Je ne vois plus ce met délicat mais bel et bien mon compagnon d’infortune. Tant mieux ! Un peu plus et j’allais devenir cannibale !

      « Tu as pu te reposer ? »

      Pas sûr aux vues de mes ronflements… Mais avec de la veine il était trop claqué pour y faire vraiment gaffe…

      « Bon… Réfléchissons… J’ai faim… Toi aussi… Tu as du feu, j’ai perdu le mien en courant… Tu sais que les clope sa coupe un peu la faim ? Tu veux essayer ? »

      JE réfléchis mais l’estomac vide c’est plus que difficile, ce n’est pas le peu que m’ont laissé les rats qui change ça… Les rats !!!! J’ai trouvé !!!

      « Je sais !!! On va enfumer une galerie, et des rats vont en sortir, on les choppe et on les mange ! Comme ça on reprendra assez de force pour réfléchir et avec de la veine la fumée nous montrera une sortie, avec les courants d’air, t’en dis quoi ? »

      Je m’imagine déjà avec de petits saucissons sur pattes dans l’estomac. Les rats c’est crade mais je m’en fou ! J’ai faim, j’ai déjà mangé pire que ça ! Et puis on est entre nous, on devrait pouvoir garder ça sous silence, comme un secret inavouable, non ?
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    MessageSujet: Re: 14 - Catacomb Party.   14 - Catacomb Party. EmptyVen 17 Fév - 15:19
      Ouais... C'est vrai que mon idée est particulièrement risquée. Nous ne sommes quand même pas désespérés au point de nous jeter sur un monstre, sans armes et avec un plan foireux... Prenons donc le temps de dénicher la solution de facilité. Le temps... Nous l'avons.
      J'acquiesce silencieusement et m'allonger sur le sol glacé, tournant le dos à Julians.
      Ce que j'aimerais être dans mon plummard...

      Rrrrrrrrrroooooonffllllleeeeeeeggrrrrrrrrrroooooooooffffflll...
      Oh doux Jésus ! Un tremblement de terre ! Tous aux abris, les catacombes vont s'effondrer !!! Je me retourne vivement et pose ma main sur le bras de mon compagnon. Vite, Julians, sauvons-nous ? Euh...
      Hum. Silence absolu dans mon crâne.
      Je me sens seul, là...

      C'est pas un homme, c'est un mutant ! Il ne pèse pas lourd, mais qu'est-ce qu'il fait comme raffut ! C'en est bien trop pour mes oreilles sensibles, jamais je ne parviendrai à fermer l'oeil... Dès que j'ai l'espoir de pouvoir enfiner m'assoupir, un ronflement bestial me crispe et résonne dans les catacombes. Bon, d'accord, moi aussi je ronfle, je parle même et je prends toujours toute la place dans le lit, mais ça reste supportable...

      Et vas-y que je me mets à siffler, à tousser violemment, à même le bousculer, mais rien n'y fait. Il dort profondément en mode bulldozer et il n'y a aucun moyen de le mettre en silencieux.
      Félicitations, Julians ! Tu es notre grand gagnant ! Tu décroches la palme du mec le plus bruyant que je connaisse.
      Mais nom de Dieu, ARRÊÊÊÊÊÊÊTTE DE RONFLER !!!

      Zen. Calme. On se détend. Lâche tes cheveux, ça ne sert à rien de les arracher, tu vas te défigurer, et puis ils sont si beaux. Voilàààà... No stress, Mimichou.
      Mange-le ! Comme ça t'aura la paix et le ventre plein.
      Mais ça va pas, non ?!
      Si, vas-y, profites-en, il est endormi !
      Eh dis donc ! Ma conscience n'est pas censée me suggérer ça.
      Qui te dit que je suis ta précieuse conscience ? Je suis l'Esprit de ton estomac, moua ha ha ha !
      Enchanté, moi je suis la cervelle, mais je ne dois pas t'écouter... surtout pas toi.
      La cervelle ? Ah ah. On m'a dit que c'était une légende... Je vais raconter ça à tes poumons, ils vont bien rigoler. Eh, les poteaux ! Vous savez quoi ?...

      Grognement frustré.
      Dormir... Dormir... Je dois dormir... Je...
      RRRRRRRRROOOOOOOOOOONFLLLLLLLLLLLLLEEEEEEEERRRRROOOOOOOOONNNN !

      Naaaa ! J'en peux plus, c'est une torture. Pitié, qu'on m'achève - ou qu'on l'achève, LUI ! - , j'ai sommeil !
      Je me redresse finalement, le visage sans expression. Je suis exténué. Je me relève et marche un peu dans le couloir, histoire de faire un tour, de me fatiguer davantage pour pouvoir tomber comme une masse dans les bras de Morphée.



      Un peu plus tard, je relève les paupières pour apercevoir un Julians en meilleure forme.
      Si j'ai pu me reposer ?... Ah ah ah, elle est bien bonne celle-là. Je me suis baladé dans les couloirs pendant cent ans, et j'ai réussi à fermer l'oeil il y a tout juste une demie-heure, profitant d'une accalmie de l'orage grondant qui pionçait tranquillement à côté de moi.

      - Plus ou moins...

      On se demande à cause de qui, n'est-ce pas ?
      Je refuse la clope d'un mouvement de tête. Je déteste ça, ça a tué ma mère, alors je n'y toucherai jamais. Pas une seule.

      Manger des rats ? Mais c'est dégueu ! Quoique, j'ai tellement faim qu'une fois qu'ils seront bien grillés, je les trouverai peut-être à mon goût. Autant essayer... Entre mourir de faim et mourir d'une maladie portée par les rats... L'Esprit de mon estomac me forcera à choisir la seconde option.

      - Ouais, pas bête... Et avec un peu de chance, si on ne trouve pas la sortie, la fumée alertera des gens du manoir qui interviendront.

      Des vampires qui courrent dans tous les sens, paniqués par l'odeur de brûlé... Moua ha ha.
      J'espère juste qu'on ne va pas mourir asphyxiés avant de voir le spectacle.

      Nous nous relevons et nous mettons en marche.


      Dix minutes plus tard... Les catacombes flambent. Julians et moi nous sommes remis à courir, pour le meilleur et pour le pire, suivant la pistes des rats non pas pour les attraper, mais pour nous sortir une nouvelle fois du pétrin. On a été un peu cons sur ce coup-là...
      Les rats nous mènent dans une espèce de cul-de-sac semble à celui où nous avons dormi - hum ! Où JULIANS a pu dormir... - et nous commençons à nous lamenter sur notre sort avant d'apercevoir le trou par lequel les rongeurs disparaissent. Il doit mener dans une salle, ou un autre couloir, que sais-je.

      Il n'y a pas une minute à perdre ! Pris de quintes de toux qui nous arrachent la gorge, les yeux séchés par la fumée, parvenant tout juste à respirer, nous nous glissons dans le trou, qui ne mesure qu'une trentaine de centimètres de hauteur. Une fois de l'autre côté, j'aide Julians à se relever, et pousse une grosse caisse en bois devant le trou pour bloquer la fumée et les flammes.
      Je m'assieds sur la caisse et observe Julians.

      - Tout ça restera entre toi et moi, n'est-ce pas ?

      Je ne veux plus jamais entendre parler de cette histoire de dingue.
      Soudain mon regard s'agrandit et ma mâchoire tombe lamentablement. Retourne-toi, Juju, regarde un peu où nous sommes...

      Les stocks de nourriture des cuisines du manoir... Des tonnes et des tonnes de bouffe... Le paradis, quoi.

      Nous sommes sauvés.





    Julians Aiola


      Je sens les flammes me lécher le postérieur, c’est une horreur. Je suis trop jeune, trop beau pour mourir ! Mon fessier leur plait c’est pas possible ! MMMMMMMMAAAAAAAAAARRRRRRRRKKKKKKKKK !!!! Enfile tes collants bleus ! Ton Slip par dessus ! Ton T-Shir avec le « S » et ta cape rouge !! J’aurais bien besoin de mon superman perso lààààààà !!!! Je les entends ses gausser derrière nous ! Pas étonnant, deux beaux mecs pareils, c’est alléchant, même pour du feu ! Bon sang ! Que j’aimerais que tu sois là pour une fois Wil ! Mon frère, dis moi que tu as été assez con pour te faire coincer par cette secte ! Là ! Juste au détour de ce couloir, dis moi que tu es là !

      Eh bein non… Peut-être au bout de ce minuscule terrier… Aller on s’y glisse, on rampe… Mihaïl dépêche… Le feu me lèche presque les orteils… Après de l’athlétisme par obligation, nous voilà à faire du contorsionnisme. Bon dieu ! Je jure, je grogne… Mon postérieur est peut-être top, mais dieu qu’il prend de la place !

      Une fois de l’autre côté, nous repoussons une lourde caisse en bois contre le trou où nous nous sommes faufilés. Nous sommes ainsi protégés ainsi protégés… Pour un temps… Évidemment, pas de frangin dans les parages !

      « Il ne s’est rien passé… On est allé se balader en forêt, c’est pour ça qu’on est aussi crade… Pourquoi ? On a fait autre chose ? »

      Je fais bien comprendre que moi non plus je n’ai pas l’intention de baver sur ce qu’il s’est passé cette nuit. Je commence d’ailleurs à chercher une excuse à raconter à Mark sur l’état dans lequel je rentrerai…

      Je regarde alors sa mâchoire inférieure « tomber ». Quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit ? Mon charme légendaire opère ? Il est jaloux de ma belle gueule ? Non… Ça doit être autre chose… Mon regard se pose enfin sur ce qui se trouve derrière moi.

      « Oh bon dieu… Je suis au pa-ra-dis… »

      Je regarde Mihail, lui attrape vivement la tête entre mes mains et lui embrasse la joue.

      « Tu sais que je t’aime toi ! »

      Je le relâche et me rue sur la nourriture ingurgitant tout ce sur quoi mes doigts se posent. J’englouti tout se que je peux comme si je n’avais pas mangé depuis des semaines. Il y a même à boire ! Bon dieu !!! Je suis mort, c’est l’Eden ! Je mange, je bois, je bois, je mange, je ne sais plus où donner de la tête et lorsque me regard se pose de nouveau sur mon ami de galère, je lui lance :

      « Celui qui mange le plus a gagné ! »

      Jeu totalement puéril, complètement inutile, stupide et que sais-je encore, mais je m’en moque ! J’en ai besoin et ça fait du bien ! J’ingurgite tout se que je peux et aussi vite que je peux, mais évidemment, toutes les bonnes choses ont une faim. Je finis par me laisser tomber au sol, assis contre le mur, gavé comme une oie. J’ai mal au ventre… J’ai trop mangé… J’ai plus mal au ventre qu’à mes mains, faut le faire… Je regarde Mihail…

      « J’ai gagné, hein dis… J’ai gagné ? J’en peux plus… Je vais exploser… »

      J’ai mal au cœur, j’en ai presque les dents du fond qui baignent. Je me sens… Baleine… Ou peut-être éléphant dans un magasin de porcelaine. Je ne sais pas trop… C’est au choix !

      « J’ai gagné, hein dis… J’ai gagné ? J’en peux plus… Je vais exploser… »

      Mais la victoire a été criée trop vite, la fumée commence un peu à s’infiltrer, mais le pire n’est pas là ! Nous avons dû faire du bruit puisque deux gardes se pointent avec un visage qui en dit long sur leur humeur. À peine arrivés qu’ils hurlent.

      « Qu’est ce que vous faites là ?! Où sont vos maîtres ?! Sortez de là ! »
      « Euh… Bonsoir… Nous aussi on est content de vous voir… Et… On nous a envoyé chercher de la nourriture pour… Euh… Pour… Il y a un… »


      Vite… Magne… Trouve toi une excuse… Aller… On se grouille… On trouve… Réflexion… Réflexion… Magne… Oh je sais ! Ça y est !

      « Vous devriez être au courant ! Il y a un grand souper d’organisé avec des invités de marque ! Vous n’avez pas été prévenus ? »

      Pourvu que ça marche… Pitié… Faut que ça marche… Pas encore un passage à tabac par cette bande d’abrutis croyant aux vampires !!!!
    [b]
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    Atticus

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    MessageSujet: Re: 14 - Catacomb Party.   14 - Catacomb Party. EmptyVen 17 Fév - 15:21
      Hééé oooh ! J'apprécie ta compagnie mais ça ne va pas plus loin, je te le dis tout de suite. Ôte tes paluches infectées de mon beau corps !
      J'essuye ma joue d'un revers de main et souris en l'observant se ruer sur la bouffe. A l'assaaaaut ! Chocolat, gateaux, chantilly, crème de marron - rhaaaaaaa.... ! - tout y passe ! Enfin non, pas tout parce que c'est pas humain... Bref, le plus possible ! Jusqu'à ce que mon estomac me dise stop pour la cinquième fois et qu'il force le reste de mon corps à s'écrouler entre deux cartons. Oh oh... Ca va pas fort...
      Je détache ma ceinture pour mettre à l'aise mon pauvre petit ventre, et ça va subitement mieux. Aaaaaah... a pu faim. Trop mangé, j'en peux plus. A bord de l'écoeurement, mais pas tout à fait... Je chope une bombe de chantilly et m'en envoie direct dans le gosier, une dernière fois.
      Là, ça y est. J'ai sérieusement envie de vomir.
      Me parlez plus de bouffe pendant trois jours, là j'ai mon compte.

      Je jette un regard à Julians, avachi face à moi, et compare son tas d'emballages au mien. Mais comment a-t-il fait pour avaler tout ça ?! Là, j'avoue que ça m'impressionne. Moi qui pensais être un gouffre sans fond, j'ai trouvé plus fort que moi.

      - Ah ben je crois que t'as gagné, t'as dû manger trois fois plus que moi !

      Qu'est-ce que je vais bien pouvoir raconter à Ed en rentrant ?
      Pourquoi est-ce que je pue le cramé, pourquoi j'ai plus de chaussures, et pourquoi j'ai de la poussière de plâtre sur les épaules ? Ah ah ah. Bonne question. Eh bien... Vois-tu, mon ami... J'en sais fichtrement rien. Trou de mémoire ! Oui, c'est ça. Ah ah... Ca explique tout. On peut changer de sujet, maintenant ?

      La réserve de nourriture du palais... Je crois savoir à peu près où ça se situe. On est plus très loin de l'aile nord, on va pouvoir rentrer, maintenant.
      Je me relève tant bien que mal et me retient à une caisse pour ne pas perdre l'équilibre. Oh la la... C'est pas humain de manger autant, j'aurais pas dû, je me sens pas bien. Et l'odeur de brûlé qui flotte, ça aide pas ! Je place ma main sur mes lèvres et me sens pâlir. Je sens que je vais vomir.

      Cette pensée s'envole immédiatement lorsque mon rythme cardiaque recommence à s'accélérer, suite au grincement de la porte. Deux vampires arrivent et nous demandent ce qu'on fiche ici. Julians prend l'initiative de nous trouver une excuse. Bravo ! Elle est chouette celle-là ! Ils vont la gober et nous laisser partir. Mon p'tit Julians, si ça marche, je te paye le digestif à la maison !
      L'un des deux a l'air de réfléchir tandis que l'autre, au vu de son regard fixe et vide, semble avoir été privé de cette capacité. Ca y est, on va se faire démonter, ils ne nous croiront jamais...
      Le premier relève vers nous un léger sourire et reprend la parole.

      - Oui oui oui... Ca me revient. Suis-je bête ! J'ai oublié le grand dîner. Mais vous n'êtes pas en tenue ?! C'est l'heure, voyons, vous êtes en retard ! Laissez les plats, on s'en occupe. Ted, emmène-les se changer !

      Et Julians et moi échangeons un regard plus que désespéré.


      Un quart d'heure plus tard, assis sur un coffre rempli de costumes, dans une petite loge en compagnie de mon nouveau poteau, je soupire de plus belle. Le geste de me claquer le front avec ma propre main est devenu un tic, accompagné de grognements confus. Oh putain... Je crois que le ridicule va nous tuer. On pourra difficilement faire pire que ça.
      Je relève la tête vers Julians qui achève de se préparer. C'est dingue ce qu'il pique les yeux... Un costume ultra coloré, un chapeau à grelots, notre cher Julians est fin prêt pour amuser la galerie dans son accoutrement de fou du roi. Le rouge à lèvres te va à merveille, mon gars ! Et c'est tant mieux, parce que cette image de toi restera gravée à jamais dans ma mémoire, autant que tu sois à ton avantage.
      J'imagine qu'il en est de même pour moi...

      Je croise mon pathétique reflet dans un miroir et me rends compte que j'ai partiellement effacé la poudre blanche sur mon front. Au lieu d'un mime, j'ai plutôt la tronche de Manson, au moins c'est un rôle qui me correspond : le silencieux personnage en noir et blanc, c'est tout moi, ça. En fait c'est surtout la salopette et le polo à rayures qui me dérangent. Mes cheveux ont disparu sous une gavroche noire, mon maquillage me montre à quoi je ressemblerai dans mon cercueil quand j'aurai quelques semaines de décomposition... Le mime n'envoit à son reflet qu'une expression blasée, tout droit sortie d'outre-tombe, à faire déprimer tout un public de morveux sur les rangs d'un cirque.
      Maintenant, tout peut arriver, je m'en fiche. Je me relève et rajoute un peu de poudre sur mon front, puis sur celui de Julians.

      - Juju... On est dans la merde.

      La porte s'ouvre sur "Ted" et son copain qui viennent nous chercher. Aucun moyen de leur fausser compagnie. Ils nous mènent dans une grande salle où se tient une réception sur le thème médiéval. De grandes tables en cercle, garnies d'humains qui hurlent et se font vider dans une ambiance de débauche et de délire. Des jongleurs se font discrets dans un coin et nous lancent des regards désespérés, il en est de même pour les danseurs et le pseudo-dompteur de singe qui se cache derrière son animal.

      En piste, les clowns ! C'est ça ou bien crever... à moins de nous dégoter une autre option.




    Julians Aiola


      J’ai mal au ventre… J’ai les dents du fond qui baignent… Je vais vomir… Je suis livide… Ah, je ne suis pas le seul ! Mihail, lui aussi n’a pas l’air frais ! Je compare nos tas de détritus et je me redresse vivement le poing en l’air.

      « J’ai gagné ! »

      Eh oui que veux-tu, il ne faut pas jouer avec moi ! On perd à tous les coups ! Je suis le roi du coup de fourchette ! Quoi que là… De la pelleteuse serait plus juste...

      Je m’entoure l’estomac des mes bras. Mais qu’est ce que j’ai fait à me lever comme ça ! Bon sang ! Je me laisse retomber et voilà que des intrus viennent entraver notre digestion… La première chose qui me passe par la tête pour expliquer notre présence ici, je la laisse sortir, mais voilà… J’aurai dû me la boucler…

      Nous voici encore plus ridicules qu’avant… Un machin de bouffon sur la tête, du maquillage, une étoile autour de l’œil, des fringues bouffantes et colorée, une jupe… Non, non… C’est pas possible, je cauchemarde là ! Je vais me réveiller… Un coup d’œil à mon compagnon de galère…

      « Je peux pas sortir comme ça ! Je ne veux pas me montrer comme ça… Et… Ils t’ont pas loupés non plus ! Tu ne vas pas oser quand même… Si ? »

      Pas le temps d’avoir de réponse que déjà on vient nous chercher. Vu le gabarit des deux types, je ne tente même pas la dissuasion… Ils nous lancent un vague :

      « Vous avez intérêt a assurer, les photographes sont là pour faire un article sur votre numéro… Il nous faut vos noms par contre ! »

      Mon nom ? Jamais de la vie ! Je regarde Mihail cherchant à savoir s’il a ou non une échappatoire lorsqu’une voix sèche fait savoir son empressement :

      « J’attends ! Vos noms ! J’ai pas toute la nuit ! »
      « M… Mark… Mark Tsori… »


      Ça c’est fait… Pas de chance pour mon superman personnel, c’est son nom qui est sorti en premier, mais il était hors de question que je ne crache le mien. Jamais de la vie ! Plutôt mourir ici et maintenant ! C’est au tour de Mihail de se présenter… Je prie pour que lui aussi, donne un faux, sinon, on pourra remonter jusqu’à lui, puis jusqu’à moi.. Jusqu’à ce soir même… Cette nuit… Nous nous étions pourtant promis qu’il ne s’était rien passé, mais comment nier avec photo à l’appui ?

      Pas le temps de remettre mon estomac à l’endroit, de réfléchir, que l’on me donne un monocycle à roue creuse dans la main et dans l’autre, des balles de jonglage. L’un des deux gars me colle une claque sur le fessier – il savait pas être plus délicat ce type, encore un jaloux ou quoi – en lançant un « en piste l’artiste » et me voici poussé sans douceur devant tout le monde. Mihail a le même régime, mais ses instruments sont tout autre. Le voilà avec une grosse marguerite en mousse, des échasses et une sarbacane…

      Je ne mets pas longtemps à comprendre pourquoi les roues sont creuses… Devant moi, un fil est tendu à un mètre cinquante, maximum deux mètres du sol… Je dois quand même pas rouler la dessus en jonglant !? Je vais me tuer ! Me rompre le cou !

      Je vais pour faire demi tour, pas de chance, les deux molosses sont là cette fois équipés d’armes de dissuasions. Mon regard se porte alors sur mon compagnon…

      « J’ai été heureux de te connaître… »

      Me voici à présent devant l’échelle… Mon mal de ventre devient bien plus douloureux. Ce n’est plus la crise de bouffe qui me prend, mais la trouille… J’ai le vertige. Sur une simple chaise, le monde tourne autour de moi et je me plante, mais là… Sur un fil…

      Je monte une marche… Je vais mourir… La seconde… Je vais y rester… La suivante… Adieu Mihail… L’autre… T’as été plutôt cool Mark… Celle d’après… Wil, mon frère, je t’adorai… J’te lègue tout ! Je ferme les yeux, je vais me faire dessus ! Et lorsque j’arrive enfin en haut de ce qui me semble être l’Everest… Je suis cadavérique, même sans le maquillage. Détail qui me traverse l’esprit, je ne sais même pas faire de monocycle ! Mais je vais me tordre le cou…

      Planté sur ma planche en bois, je réfléchis aussi vite que je peux. Trois balles… Deux gardes… Si je vise fort et juste, je les assomme, Mihail les achève avec ses échasses, on court si vite que le publique ne nous rattrape pas… On se trouve une planque et… on… Je vais vomir… Je suis trop haut, ma tête tourne, j’ai trop mangé… Pitié que Mihail cerne mon idée…

      Je le regarde, ma vue est floue il est en bas et moi si haut… Le sol est tellement loin… Je lui montre mes balles, puis les deux gros balaises de l’entrée… Je prie pour qu’il comprenne…

      Le « commentateur » vient et commence à parler, moi je n’attends pas de savoir, je lance mes balles, glisse, et tombe pil poil sur le nouvel arrivant qui amorti ma chute. Voyant trente-six chandelles, il me faut malgré tout un certain temps pour récupérer et me mettre sur mes jambes. Incertain de la direction à suivre, je crie un :

      « On fonce ! »

      Alors que le publique se marre, persuadé que tout faisait partie du spectacle, les cons !
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    MessageSujet: Re: 14 - Catacomb Party.   14 - Catacomb Party. EmptyVen 17 Fév - 15:23
      - Mon nom ? Euh...

      Dis pas de conneries. T'as un faux nom, avec des faux papiers, tu peux t'en servir ! Zut c'est quoi déjà ? Je l'ai porté pendant deux ans, et je ne m'en suis quasiment jamais servi ! Rhaa c'était Farges le nom de famille, mais le prénom, y'a pas moyen de m'en rappeler.

      - Hippolyte Farges !

      Nan c'est pas ça, mais c'est le premier truc qui est sorti. Hippolyte... Je me demande bien où je suis allé chercher ça. J'ai pas une tête à m'appeler Hippolyte !
      Et toi, Ju, tu l'as piqué à qui, ton nom ?
      J'espère qu'on ne va pas retrouver nos tronches en couverture de VK Mag, c'est un torchon de mauvais ragots, notre cote de popularité va chuter.

      J'évite avec souplesse la claque sur mes fesses, à laquelle Julians a eu droit. Essaye encore de toucher à mon derrière, le troufion, et je te fais bouffer mon bérêt.

      Une marguerite, des échasses et une sarbacane... Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ça ? Je hausse le sourcil, l'air vaguement surpris. Puis je lève les yeux vers la scène du spectacle, et identifie tout de suite ce qui attend mon compagnon.

      - Ce fut un honneur d'avoir la trouille à tes côtés, Julians...

      Je ne t'oublierai jamais. Je viendrai déposer des gateaux au chocolat sur ta tombe.
      Tandis que le condamné avance vers la potence, deux types me proposent gentiment de m'aider à monter sur les échasses. Soupir. S'il le faut... J'ai jamais essayé, ça doit être difficile ! J'ai parfois du mal à conserver mon équilibre, alors avec de grandes guibolles en plus... Mais soit. J'ai pas le choix de toute manière.
      Je fourre la sarbacane dans la poche de ma salopette, et accroche la grosse fleur en mousse dans mes bretelles.
      Je monte sur un grand escabeau. Les deux types me tiennent les échasses. Je pose un pied sur l'espèce de cale, devinant le peu de stabilité qui m'est accordé, puis dépose l'autre, manquant de me projeter en avant. Les gus me lâchent, j'ai les jambes qui tremblent. Je fais un pas en avant, puis un second. Ca a l'air d'aller. Oh mon Dieu j'ai le vertige, ça tangue ! Julians est à peu près à mon niveau maintenant.

      Tandis que je lui adresse un regard désespéré, il me montre les balles qu'il tient dans la main, puis me désigne les gardes à l'entrée.
      *tilt*
      Ah ouais j'ai pigé l'idée ! Je lui adresse un clin d'oeil agrémenté d'un léger sourire creusé dans mes traits sinistrements peints. Puis j'examine mon matériel. En fait, c'est comme un jeu. Il faut que je me serve des moyens du bord pour me tirer du pétrin. Allons-y à l'instinct ! Julians lance ses balles et déséquilibre les deux gardes qui s'écroulent, semant le trouble. Et tandis que le public retient sa respiration, comme subjugué par l'adresse surhumaine de l'amateur-équilibriste, je balance la fleur encombrante qui renverse les chandeliers dans sa trajectoire, mettant le feu aux tentures en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Je vais finir par croire que toi et moi sommes sujets à de la pyromanie refoulée...

      Les spectateurs qui se marraient à s'en exploser la rate se mettent à hurler. Oh oh...
      J'avais pas prévu un tel mouvement de panique. Tandis que j'essaye de suivre Julians à travers la salle, du haut de mes échasses, je me fais bousculer par les sangsues affolées. Oh, ce serait drôle de les voir s'éparpiller comme ça, fuyant ou tentant d'éteindre le feu, si seulement j'étais pas planté au milieu du carnage à une hauteur vertigineuse...
      A chaque fois qu'on me bouscule d'en bas, je manque de perdre l'équilibre. J'essaye de gagner la sortie de la salle au plus vite. Soudain, un type percute l'une de mes échasses, et ooooooh merde je vais m'écraser au sol !! Je veux pas mourir ! Julians, venge-mouuuaaaaaa !

      Ah bah non c'est pas la peine, du coup. Je me retrouve désespérément suspendu à un rideau près de la porte d'entrée. Les échasses s'échouent sur le sol dans un grand fracas. Et je fais quoi, moi, maintenant ?! Mon excès de crème de marron et de gateaux répond sans attendre à ma question. J'entends craquer le tissu, et relevant les yeux je me rends compte que le rideau est en train de se déchirer sous mon poids.
      On la refait. Désespoir, seconde prise : Je veux pas mourir ! Julians, venge-mouuuaaaaaa !
      Au secours, je tombe...

      Je m'écrase lourdement sur le sol et la tringle à rideaux manque de m'assommer pour de bon. Empêtré dans le tissu lourd, je me débats vivement. Oh ça pue le vieux, là-dedans. L'oxygène se fait rare, et pour ne rien arranger je suis complètement claustro !
      Pas de panique : j'ai une sarbacane. On devrait toujours en avoir une sur soi, ça nous évite tant de situations fâcheuses !


      Quelques instant plus tard, je rejoins enfin Julians hors de la salle et me précipite à ses côtés. Me redressant, reprennant une posture un peu plus digne, et replaçant d'un geste raffiné mon joli bérêt sur ma chevelure, je m'adresse à lui sur un ton parfaitement détendu.

      - Hm... Désolé, un contretemps.

      Et la sarbacane ? Oh, elle y est restée. Je n'oublierai jamais ce qu'elle a fait pour moi.

      Je l'incite à me suivre dans un couloir pour éviter la foule qui se rue hors du sinistre. Je commence enfin à me repérer, nous sommes encore loin de l'appartement d'Edwin, donc pas tout à fait en sécurité. Je veux rentrer chez moiiiii !
      Mais pas dans cette tenue. D'une, parce qu'habillés de la sorte on va nous repérer comme des babouins dans le défilé des Miss France, et de deux, parce que je n'ai guère envie que mon Alter Ego me voit comme ça un jour, ça casserait le mythe - si toutefois il en reste un.

      D'ailleurs mon p'tit Juju, tu en sais trop, va falloir que je te tue.

      Je lui adresse un sourire.
      Détends-toi mon gars, on est enfin revenus dans le manoir ! Y'a encore plein de monstres mais ceux-là, au moins, ils nous sont familiers.

      Subitement, je ralentis l'allure. Puis je lui attrape le bras et l'entraine à passer de l'autre côté d'une porte. Tadaaam ! Une salle remplie de douches ! Fais-moi confiance, mec, j'ai un plan diabolique.
      Quelques personnes font déjà leur toilette à l'intérieur de leurs cloisons - quel luxe ! Dans l'aile nord y'a pas de cloisons.
      Je pique une serviette pliée qui trainait sur un lavabo, puis me jette dans l'une des douches avec un soupir de soulagement. A bas les fringues de clown. Le maquillage se répand dans la douche et disparait dans la grille. Oh comme c'est bon, une douche ! Je bénis le gus qui a inventé l'eau chaude. Et le savon ! Elément indispensable du confort moderne. Il ne me manque plus qu'une chose et ce serait parfait - et trop demandé, sans doute.

      - Est-ce que quelqu'un aurait un démélant, s'il vous plait ?

      Pas de réponse. Ca m'aurait étonné, aussi...
      Tant pis. J'achève de me rincer puis m'agenouille au fond de la douche, me baissant jusqu'à entrevoir toute une armée de pieds nus sous les cloisons. Silencieusement, j'attrape un pantalon à gauche, un tee-shirt à droite, puis me relève. J'attire l'attention de Julians en me hissant pour le voir au-dessus des cloisons, et lui désigne du regard les fringues que je viens de trouver.
      Pyromane reconverti en voleur. J'aurais tout essayé dans ma vie.
      Comme je suis extrêmement gentil, et que je ne veux pas mettre qui que ce soit dans le pétrin, je glisse mon costume de mime à la place des vêtements que j'ai piqués. Vous serez ridicules, mais au moins vous ne serez pas nus...
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